Mais à quoi joue donc M. Hulot ? Qu'espère-t-il apporter de plus que le formidable impact médiatique de son coup de gueule, une prise de conscience soudaine de gens qui visiblement badaient ses baroudes télévisées et ses invariables morceaux de morale écologique sans réaliser que c'est pour de bon un vrai sujet tout ce qu'il disait, l'adhésion des politiques et candidats à la présidentielle à son Pacte Médiatique (oups!! lapsus... Ecologique), le succès de son livre, son salaire TF1, tout le monde qui l'aime et dit qu'il est beau, mais bon sang, quoi de plus ??
500 signatures d'élus pour une candidature. Une vraie. Une que les patrons politiques et programmatiques de TF1 seront fiers de lui et tout et tout. Une qu'une certaine chiraquie pousse peut-être ni vu ni connu par anti-sarkozysme épidermique. Une que des tenants du chaos, de la dispersion électorale, de la confusion citoyenne, appellent de leurs voeux (de nouvelle année).
Et pourtant il l'avait dit, si justement: il ne se présenterai pas parce qu'il n'a pas d'expérience institutionnelle. Il resterait dans le camp du lobbying, vierge et pur de toutes ambitions politiciennes, celui qui fait son effet, celui qu'on veut, celui dont on a besoin, celui pour lequel on pourrait lui pardonner jusqu'à TF1 et la société Ushuaïa (a-t-on idée de se faire spolier comme ça ?) avec ses shampoings cancérigènes et tout et tout.
Non, Monsieur ne résiste pas à la folie ambiante: tous experts, tous participants, participatifs.
Et moi je le dis et je le répète: une élection présidentielle, a fortiori celle qui s'approche de nous chaque jour un peu plus, ce n'est pas un jeu. Une élection présidentielle, même si c'est à la mode de s'en servir comme tel, n'est pas une tribune politique. C'est un évènement fort qui doit nous permettre de réfléchir aux orientations politiques de notre société pour les 5 années à venir et tout ce que cela implique au delà. Il ne suffit pas d'avoir des idées: il faut une équipe, solide, un projet global de société, une connaissance institutionnelle forte ainsi que la maîtrise des jeux de partis, nationaux et internationaux. La tentation est forte de saisir la fenêtre médiatique mais on ne construit rien sans durée, sans patience, sans effort, sans application, parfois dans l'ombre, on ne gagne rien des coups d'éclat, à part de la gloire de sa personne.
Le coup de la candidature présidentielle, Coluche l'avait fait avec brio, avant de se retirer, fort avisé, au zénith de son effet. Les copieurs qui, grisés, entendent aller jusqu'au bout, ne suivent que pathétiquement un modèle éventé.S'il y va, j'y vais aussi. Et alors quoi, moi aussi j'ai des bonnes idées ! Et n'importe quel piniouf avec nous. Et vous, vous venez ? Allez ! On n'a rien à y perdre, apparemment...
Me voilà revenue doucement aux affaires médiatiques courantes et déjà énervée... Je m'en vais m'écouter Enya pour me calmer les nerfs. Rien ne vaut les murmures celtiques d'une milliardaire irlandaise pour oublier qu'on est français.
sur Le Monde . fr:
Compte rendu Dominique Voynet et le PS invitent encore Nicolas Hulot à ne pas être candidat en 2007
Cadrage Nicolas Hulot fera part de sa décision le 22 janvier
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