Le weekend dernier etait un long weekend. Benis soit les longs weekends, ceux ou le jour ferie de la semaine est automatiquement transpose un Lundi, sans complication de pont ou pas pont, pour une coupure de 3 jours appreciable... et appreciee :). Grisaille, pluie et froidure etaient au rendez-vous. C'est donc tout naturellement que les minous et moi-meme nous sommes calfeutres a l'interieur, bien douillet. Je dois dire que nous avons bien apprecie aussi ces quelques jours de retrouvaille. Le petit bonjour rapide du matin puis les quelques trop courtes heures du soir que je passe le nez dans mon ordi a blogguer avant de sombrer dans le sommeil ne sont pas les moments d'intimite les plus imperissables. M'enfin on s'en sort.
Ambiance ideale donc pour attaquer ma pile a lire, dangeureusement grandie au cours de deux weekends successifs a Dublin (menace d'ecroulage et salon sature...), et donc deux voyages dominicaux obligatoires dans ma librairie geante preferee (Hodge Figgis dans Dawson Street, pour les intimes ou les decouvreurs).
Ambiance ideale donc pour attaquer ma pile a lire, dangeureusement grandie au cours de deux weekends successifs a Dublin (menace d'ecroulage et salon sature...), et donc deux voyages dominicaux obligatoires dans ma librairie geante preferee (Hodge Figgis dans Dawson Street, pour les intimes ou les decouvreurs).
Une petite selection drastique, et je fais mon choix:
Je commence par Yeats, parce qu'il faut. On ne decouvre pas l'Irlande sans passer par William Buler Yeats (1865 - 1939). Non mais. J'ai donc patiemment choisi une collection complete de ses poemes, et ses ecrits sur le folklore irlandais: les esprits, les lutins, les fees, bienveillantes ou malveillantes, mettant les individus a la merci d'une faiblesse qui ferait basculer leur esprit dans leur autre monde, l'au-dela... le coeur de l'oeuvre de Yeats, qui en bon anglo-irlandais a ressenti ce besoin de comprendre le coeur de la culture gaelique pour se l'approprier a sa facon, et a patiemment collecte les histoires sans age circulant parmi les villages dans l'Irlande de la fin du XIXeme siecle. Un travail d'archivage essentiel aujourd'hui, ainsi qu'il l'avait predit !, pour toucher au coeur de l'irlandite en ces temps de mutation profonde, comme il l'etait alors dans la grande entreprise de reconstruction identitaire accompagnant le soulevement contre l'occupant anglais, jusqu'a l'Independance irlandaise qui constitue l'autre grand theme du travail poetique de Yeats, s'en inspirant et le completant.
De plein pied dans la modernite de cette Irlande en mutation, qui parfois va trop vite et ne sait plus trop qui elle est ou n'est pas bien sure de ou elle va, William Wall. Je peux d'ores et deja vous dire que la premiere nouvelle de No Paradiso m'a conquise, avec ses ados attardes entre cours de fac et viree alcoolisees, deja abimes par la vie, leur fuite en avant vers un avenir incertain, loin de ce qu'etaient leurs parents, et leur vie dans une Irlande un peu figee. A travers la narration de deux personnages en lutte pour s'affirmer, et s'en sortir, Nuala nous entraine dans sa vie-tourbillon ou tout est fait pour briser les chaines des inhibitions et de la morale dictee par une culture de la bienseance et de l'auto-discipline, a laquelle Terry, elle, a du mal a echapper. La liberte de Nuala subjugue ou rend amer ceux qui la croisent, et dont elle se delecte a sa facon, ne perdant pas une seule seconde de sa jeune vie, sans aucun sens du danger, sans rien s'interdire. On croise meme l'IRA, dans un Pub un soir dans le Kerry. Quatre "Provos" (IRA Provisoire) qu'une conversation innocente sur la culture - Art de nos quatre jeunes heros provoque en glissant inevitablement sur la culture - identite nationale car en Irlande, pour certains tout s'analyse inevitablement en terme de collusion avec ce qui est anglais, ou de compatibilite avec la lutte pour la liberation totale de l'ile et l'affirmation de l'irlandite. On ne repond pas aux Provos, on leur laisse toujours le plaisir de penser qu'on se soumet a leur raison. Nuala, bien sur, n'en a que faire... illustrant l'independance grandissante des esprits par rapport a la "lutte pour les freres du Nord". A ses risques et perils.
Pour tous ceux qui peuvent lire l'anglais, avant que je decroche un contrat exclusif de traduction :). Come on Billy, you know I can do it... :p
Web:
William Buter Yeats
"... for poetry in Ireland has always been mysteriously connected with magic."
"... la poesie en Irlande a toujours ete mysterieusement liee au magique."
"Introduction to Fairy and Folk Tales" in Writings on Irish Folklore, Legend and Myth.
William Wall
"I stayed on the floor when Nuala and Kevin moved to the couch. I think I may have passed out or drifted into sleep, because when I woke up they were making love. I sat there for a moment watching them, mind clarified by unconsciousness, and saw the languid movements that are he language of the body, the small silent lock that a man and a woman turn, that brings intimacy and pain, safety and rejection. It seemed to me for an instant that I was watching the coupling of mythical creatures - a Paris and Helen, a Deirdre and Naoise. Then the mood passed and I felt the sour wine on my tongue, acid tumbling in my gut. It was five o'clock on a winter's morning and I was cold."
"Je suis reste par terre quand Nuala et Kevin sont alles sur le canape. J'ai du m'evanouir ou sombrer dans le sommeil, parce que lorsque je me suis reveille ils faisaient l'amour. Je suis reste assis la pendant un moment a les regarder, l'esprit clarifie par l'inconscience, et regarde les mouvements languides qui sont le language du corps, le petit verrou silencieux qu'un homme et une femme tournent, apportant intimite et souffrance, securite et rejet. Il m'a semble pour un instant que je regardais l'accouplement de creatures mythiques - un Paris et Helene, un Deirdre et Naoise. Puis l'humeur est passee et j'ai senti le vin aigre sur ma langue, remous acides dans ma gorge. Il etait cinq heures un matin d'hiver, et j'avais froid."
"In Xanadu", in No ParadisoTout ceci donne rudement soif, il est l'heure du the. Bientot la suite de mes babillages enthousiastes sur le travail de Yeats et William Wall !
5 commentaires:
Pour Yeats, j'ai acheté il y a 2 ans son recueil de contes et légendes irlandaise, en solde, à Limerick !!! J'étais aux anges ! Cela dit, j'ai à peine entamé le bouquin, mais bon, c'est pas du périssable, donc c'est sans souci. POur les poèmes, très franchement, je suis incapable de les lire en VO.
Et pour "Paradiso", il faut que William Wall se débrouille pour trouver un traducteur en France afin que je puisse le lire enfin (non mais!)!!! Parce que lire un roman en VO, moi il me faut la vie entière et elle est trop courte et je suis trop occupée !!
D'ailleurs là, faut que j'aille voter au lieu de glander sur l'ordi...
Moi-meme Yeats j'y vais doucement, les deux bouquins trainent par la, je les trimballe sous mon bras entre chambre - salon - cuisine et jardin mais bon, a petite dose. C'est superbe mais plutot une lecture d'hiver, par ces temps-ci l'ambiance fees et petits lutins malheureusement ca le fait pas !
J'essaierai de traduire des passages de Wall avec sa permission, pour faire sentir toute l'originalite de son style. Je m'enfonce dangeureusement dans No Paradiso... un sacre talent, je crois que je deviens accro ! Il faut vraiment qu'il soit traduit...
Hear that William ?? Please find a translator !! Maeve and myself are taking care of the Fan Club ;p.
Me voici de retour, j'ai fait ma BA en allant voter. Il y avait du monde, j'ai été étonnée !!! Mais pas mal de vieux (sans vouloir caricaturer, je crains le pire une fois de plus, mais si je ne me fais pas d'illusions!!)
Bon j'espère pouvoir discuter avec toi après la fin du mois car là je suis en train de me battre avec mon fournisseur d'accès Internet... Un truc de fou dans ce pays de **** : mettre à jour mes coordonnées bancaires, ça devrait pas être compliqué ! Ben si ! Leur serveur est en rade (2 mails pour arriver à une réponse pareille) et faut que j'appelle le service clientèle payant pour que quelqu'un de chez eux le fasse à ma place... Je crois rêver (niveau sécurité y'a mieux et payer pour qu'ils puissent te prélever ton pognon sans souci, là j'y crois pas!!!). Réponse claire de ma part : soit ils se démerdent pour réparer tout ça d'ici fin juin, soit je vais voir ailleurs !!! :-)
Bon mais là je m'égare because I'm angry... La "sarokosie", au secours... le pétage de plombs devient chronique !
William, you must find a french translator !!!
Bon courage pour tes lectures (quel courage !)
Ben je vois ca... no zenitude in Sarkosie !! Oui, je crains le pire aussi.... et ce que tu me dis ne me rassure pas ! Zut de zut et RE zut ! pour rester polie...
Bon tes ennuis de serveur et service clientele me rappellent vaguement un fournisseur d'acces que le domicile familial a fui apres forces aventures connectives et insultes echangees, via plusieurs services techniques, clientele, assistance a internaute en danger sans oublier celui consacre a la prise de pognon, le tout en rupture totale de communication, pour nous rendre la vie plus agreable et facile... La France devient kafkaienne, ca devient grave, de grave de chez grave !
J'espere que ca va s'arranger et que tu reviendras calme et dispo dans pas trop longtemps quand meme. Sinon te gene pas pour faire une pub monstre a ton gentil fournisseur d'acces. Je serai ravie de jouer les les Relais du Coeur :).
Ce sera sans souci car je n'ai pas l'habitude de me laisser marcher sur les pieds-pieds !!!
D'ailleurs là, ils n'ont pas répondu à mon 3e mail, ces chérubins !!!
Pour les élections, quelle catastrophe !!!! Même chez moi, qui avait vu le PS en tête aux présidentielles, c'est l'UMP qui gagne (tout ça parce que c'est le maire de la ville qui se présente sous cette étiquette!)
VIVEMENT LES VACANCES !!!! :p
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