Hier j'achetais mon billet retour avec Ryanair. Pour rentrer en Irlande en janvier je dépense moins de 70 euros. Environ 70 euros pour parcourir 2000 km de voyage en environ 8h. C'est magnifique, économique, pratique, j'en suis ravie car sans le low-cost sauce Ryanair je ne passerais pas Noël avec ma famille. J'apprécie. Mais c'est scandaleux. Je suis tout bonnement effondrée sous le poids de la culpabilité et j'enrage à l'idée des déchets que laisse chaque avion dans l'atmosphere. Et pourtant je ne peux pas faire autrement.
Pour l'aller j'ai privilégié l'option train, le moyen de locomotion le moins polluant après la voiture et l'avion. Vol jusqu'à Paris, pour écourter l'épisode polluant, et TGV, merveille nationale dont nous pouvons être fiers. Seulement voilà: le seul voyage en train (Roissy - Marseille) coûtait deux fois le prix de deux vols (Dublin - Londres - Marseille) jusqu'à destination !!
Je ne suis pas un héros... j'ai mes faiblesses... et mon compte bancaire aussi. En avion - train, mon option d'avant low-cost, c'est-à-dire d'avant que Ryanair fasse de Marseille sa nouvelle plate-forme dans le sud de l'Europe, le cadeau de Noël pour ma famille, c'était moi. Ma visite devait leur suffire, foin de cadeaux. En low-cost, je peux faire les frais d'une petite gâterie collective: du bon saumon fumé artisanal comme on n'en trouve pas par chez nous.
Voilà comment on nous attrape, pauvres mouches affamées: avec le miel de la facilité.
Tandis que la prise de conscience que l'avion met la planète en danger augmente sérieusement, le traffic aérien aussi. Les aéroports s'agrandissent, de nouvelles plateformes se développent où les compagnies enchaînent les rotations inter-ville d'employés à coût minimum et de gros avions comme s'ils étaient des bus. Les efforts pour sauver ce qui doit l'être de notre planète et son atmosphère sont réduits à néant jour après jour.
La question est simple: allons-nous dans la bonne direction ? La réponse l'est tout autant: non.
On ne peut plus développer le transport aérien tel qu'on le fait aujourd'hui parce que tout ça ne repose sur rien d'autre qu'une resource vouée à disparaître, et à très court terme: le pétrole. Les investissements, la frénésie de mobilité, de loisir, de luxe abordable sont rendus caducs par la seule pensée de l'après-pétrole dont nous savons tous qu'il nous faut déjà le préparer, et qu'en cela nous ne travaillons pas pour nos descendants mais bien notre génération.
L.e débat sur la solution à ce problème qui ne fait appel qu'à la raison collective ne fait que commencer ! Commencer par peut-être appliquer un euro de taxe symbolique sur le droit de polluer pour son travail ou son plaisir, et surtout combattre ceux qui essaient d'affirmer que la science arrangera tout, que taxer la pollution rendrait les investisseurs boudeurs au point qu'ils en bloqueraient leur bonne volonté d'innovation pour enrayer justement leur pollution... fin du chantage.
Le débat est lancé.
L'avion pour tous, plaie atmosphérique
L'industrie de l'aviation, émettrice majeure de gaz à effet de serre, se retrouvera dans le collimateur de la politique écologique de l'Union européenne à partir de 2011. Le rêve du voyage en avion pour tous bute contre la préservation du climat, constate le Guardian à Londres, qui répond à une question inconfortable pour l'hédoniste moderne : "Quel est le coût environnemental du vol ?" Un blog écologiste enfonce le rivet dans la carlingue. Hors d'Europe, la presse est partagée entre admiration et scepticisme. Le Jakarta Post publie l'analyse d'un pigiste londonien qui souligne le rôle précurseur et la pugnacité des Britanniques dans la lutte contre le réchauffement, depuis Lady Thatcher. A l'opposé, The Australian (Sydney) insiste sur l'impact qu'auront les futures écotaxes sur le prix du billet d'avion. Le titre conservateur du groupe Murdoch cite la réaction byzantine mais résolue de Washington. Pour l'administration Bush, les mesures envisagées "vont saper plutôt qu'encourager les efforts internationaux visant à intégrer un système d'amélioration pour gérer les impacts de l'aviation".
Source: Le Monde Check-List, Newsletter du 21/12/06
Pour l'aller j'ai privilégié l'option train, le moyen de locomotion le moins polluant après la voiture et l'avion. Vol jusqu'à Paris, pour écourter l'épisode polluant, et TGV, merveille nationale dont nous pouvons être fiers. Seulement voilà: le seul voyage en train (Roissy - Marseille) coûtait deux fois le prix de deux vols (Dublin - Londres - Marseille) jusqu'à destination !!
Je ne suis pas un héros... j'ai mes faiblesses... et mon compte bancaire aussi. En avion - train, mon option d'avant low-cost, c'est-à-dire d'avant que Ryanair fasse de Marseille sa nouvelle plate-forme dans le sud de l'Europe, le cadeau de Noël pour ma famille, c'était moi. Ma visite devait leur suffire, foin de cadeaux. En low-cost, je peux faire les frais d'une petite gâterie collective: du bon saumon fumé artisanal comme on n'en trouve pas par chez nous.
Voilà comment on nous attrape, pauvres mouches affamées: avec le miel de la facilité.
Tandis que la prise de conscience que l'avion met la planète en danger augmente sérieusement, le traffic aérien aussi. Les aéroports s'agrandissent, de nouvelles plateformes se développent où les compagnies enchaînent les rotations inter-ville d'employés à coût minimum et de gros avions comme s'ils étaient des bus. Les efforts pour sauver ce qui doit l'être de notre planète et son atmosphère sont réduits à néant jour après jour.
La question est simple: allons-nous dans la bonne direction ? La réponse l'est tout autant: non.
On ne peut plus développer le transport aérien tel qu'on le fait aujourd'hui parce que tout ça ne repose sur rien d'autre qu'une resource vouée à disparaître, et à très court terme: le pétrole. Les investissements, la frénésie de mobilité, de loisir, de luxe abordable sont rendus caducs par la seule pensée de l'après-pétrole dont nous savons tous qu'il nous faut déjà le préparer, et qu'en cela nous ne travaillons pas pour nos descendants mais bien notre génération.
L.e débat sur la solution à ce problème qui ne fait appel qu'à la raison collective ne fait que commencer ! Commencer par peut-être appliquer un euro de taxe symbolique sur le droit de polluer pour son travail ou son plaisir, et surtout combattre ceux qui essaient d'affirmer que la science arrangera tout, que taxer la pollution rendrait les investisseurs boudeurs au point qu'ils en bloqueraient leur bonne volonté d'innovation pour enrayer justement leur pollution... fin du chantage.
Le débat est lancé.
L'avion pour tous, plaie atmosphérique
L'industrie de l'aviation, émettrice majeure de gaz à effet de serre, se retrouvera dans le collimateur de la politique écologique de l'Union européenne à partir de 2011. Le rêve du voyage en avion pour tous bute contre la préservation du climat, constate le Guardian à Londres, qui répond à une question inconfortable pour l'hédoniste moderne : "Quel est le coût environnemental du vol ?" Un blog écologiste enfonce le rivet dans la carlingue. Hors d'Europe, la presse est partagée entre admiration et scepticisme. Le Jakarta Post publie l'analyse d'un pigiste londonien qui souligne le rôle précurseur et la pugnacité des Britanniques dans la lutte contre le réchauffement, depuis Lady Thatcher. A l'opposé, The Australian (Sydney) insiste sur l'impact qu'auront les futures écotaxes sur le prix du billet d'avion. Le titre conservateur du groupe Murdoch cite la réaction byzantine mais résolue de Washington. Pour l'administration Bush, les mesures envisagées "vont saper plutôt qu'encourager les efforts internationaux visant à intégrer un système d'amélioration pour gérer les impacts de l'aviation".
Source: Le Monde Check-List, Newsletter du 21/12/06
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