lundi 2 juillet 2007

Etre de gauche, aujourd'hui comme il y a 20 ans.

Lu chez Pierre Assouline, dans La Republique des Livres: De gauche selon Deleuze.

Un poujadisme latent a bien tente de donner un coup d'epee fatal au clivage gauche-droite tant decrie, si mal connu, lors de la derniere campagne presidentielle. Mais etre de gauche, et etre de droite, cela signifie bien quelque chose.
Ces quelques lignes simples semblent utiles egalement a l'heure ou parmi les tenants de la "refondation socialiste" il y en a bien qui, sans reperes ideologiques precis, s'egarent un peu dans tous les sens.
Retour sur les fondamentaux. Un Maitre parle.


« C’est d’abord une affaire de perception.

Ne pas être de gauche, c’est quoi ?

C’est un peu comme une « adresse postale ». Partir de soi, la rue où l’on est, la ville, le pays, les autres pays, de plus en plus loin. On commence par soi et dans la mesure où on est privilégié et où on est dans un pays riche, on se dit « Comment faire pour que la situation dure ? ». On sent bien qu’il y a des dangers et que cela ne va pas durer. Oulala la Chine …comment faire pour que l’Europe dure encore, etcetera.

Etre de gauche, c’est l’inverse.

C’est percevoir d’abord le pourtour des choses. Le monde, le continent, l’Europe, la France, la rue de Bizerte, moi. C’est un phénomène de perception, percevoir d’abord l’horizon. Ce n’est pas par générosité, ni par morale, c’est une question d’adresse postale. Tu vois à l’horizon, tu sais simplement que cela ne pourra pas durer, ces milliards de gens qui crèvent de faim et cette injustice absolue. On considère que ce sont là les problèmes à régler. Et ce n’est pas se dire simplement : il faut diminuer la natalité. C’est trouver des arrangements, les agencements mondiaux. Etre de gauche, c’est souvent que les problèmes du tiers monde, sont plus proche de nous que les problèmes de notre quartier. C’est vraiment une question de perception. Pas de belle âme. C’est ça d’abord être de gauche pour moi».

Ecouter l'extrait de L'abecedaire de Gilles Deleuze

Chez Tonio vous trouverez la bande son de ce Manifeste des Gauchos (les derniers I AM et Manu Chao).

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Vachement flatteur la définition "être de gauche"

Anonyme a dit…

Etre de gauche c'est arrêter de se regarder le nombril et essayer d'ête moins con (y'a du boulot dans ce pays (en France) avant d'y arriver!)

Anonyme a dit…

En France comme ailleurs ... je crois que dans la contemplation du nombril l'être humain est assez fort. Et sans vouloir jouer le trouble fête, la gauche aussi se regarde bien le nombril...

Sandrine a dit…

Je t'en prie Tonio, l'ambiance n'est deja pas a la fete, tu peux troubler: la gauche se regarde tellement le nombril qu'elle fonce droit dans le mur tete baissee, et elle est tellement occupee a se le scruter sous tous ses petits angles qu'elle se rend compte de rien. On avance et on continue. Meme pas mal !