jeudi 27 septembre 2007

Le luxe a l'irlandaise

Le systeme sanitaire irlandais connait une crise sans precedent a cause de l'incapacite effrayante du gouvernement actuel a donner une autre reponse a l'accroissement de la population que l'augmentation du nombre et des salaires des cadres de l'agence nationale pour la sante, HSE, visiblement pour qu'ils reflechissent mieux a la reduction drastique des personnels et des budgets, la fermeture de services hospitaliers publics et l'ouverture de super-cliniques privees dont les tarifs sont plus eleves qu'un tour du monde en 80 jours. En Concorde.
Qu'importe, Dublin, qui rafle la fine fleur des (quasi uniques) unites de soin du pays, en profite pour sourire au monde (riche) et se faire jolie :). Car 2 milliards d'euros d'excedent dans son budget, et une renommee culturelle internationale, ca se celebre convenablement, dans l'allegresse et l'exces :).



La tour U2 de Dublin, totem rock des docks
LE MONDE 26.09.07 17h43 • Mis à jour le 26.09.07 17h43

Rien de tel qu'une star de la musique pour donner du coffre à un aménagement ou à une architecture. On connaissait les aéroports John-Lennon à Liverpool et Tom-Jobim à Rio de Janeiro. Voici venir la tour U2 à Dublin. Le célèbre groupe de rock irlandais, créé en 1976 par quatre ados de Dublin, va donner son nom à un gratte-ciel de 120 mètres, qui dominera la ville de son profil rectangulaire et torsadé coiffé d'un chapeau pointu.

La U2 Tower abritera des appartements de luxe, des magasins et des restaurants. Et, cerise sur le gâteau, au sommet, desservi par un ascenseur privé, des appartements et un studio d'enregistrement pour Bono et ses complices - on ne sait si le groupe le plus riche du monde va payer cette garçonnière ou l'a obtenue en échange de son nom.

Appelée à devenir le plus haut gratte-ciel d'Irlande, la U2 Tower doit être l'un des points forts de la reconversion du sud des docks de Dublin, friche gazière après avoir été le refuge des lépreux et la potence des voleurs. L'opération, lancée le 17 septembre par la Dublin Docklands Authority, va donner naissance à un nouveau quartier doté d'infrastructures culturelles et commerciales.

Grand Canal Square, une nouvelle place pavée de 10 000 m2 située entre Grand Canal et la rivière Liffey, a ouvert cet été. Elle doit être bordée, outre la tour U2, par le Grand Canal Theatre, de deux mille places, conçu par l'architecte Daniel Libeskind. L'auteur de la Freedom Tower de New York, réincarnation des Twin Towers, a dessiné un diamant prolongé par un "tapis rouge" de résine de verre, déplié jusqu'à la rivière.

Au total, la renaissance des docks représente un investissement de plus de 400 millions d'euros. Le quartier nord a été transformé en centre de services financiers et il est prévu d'y déménager le principal théâtre public d'Irlande, l'Abbey Theatre, d'y bâtir un grand centre de conférences et une tour de 100 mètres de haut.

Enfin doit commencer cet automne sur le Royal Canal la construction d'un drôle de pont en béton blanc doté par les architectes de Future System d'un profil de raie manta aux nageoires pointues. Faudra-t-il que les chanteuses Sinead O'Connor ou Enya acceptent de lui donner leur nom ?

Grégoire Allix
Article paru dans l'édition du 27.09.07

mardi 25 septembre 2007

Culture Pub

Du traditionnel....


Un vrai Pub = Public House "traditionnel", c'est-a-dire existant bien avant que Temple Bar et Guiness mondialisent le concept de l'Irish Pub (pour booster les ventes de l'or noir irlandais ;), ca ressembla a ca, le Quinn's Bar Ventry Inn, a Ventry, dans le Gaeltacht (zone ou la langue officielle est l'irlandais uniquement), Dingle Peninsula.

Pas de fioritures excessives, du bois, de la pierre, des tables et des chaises simples pour s'asseoir et boire en bavardant, avant que la musique commence vers 21h, et une histoire familiale qui se lit sur les murs, en des souvenirs disparates exposes ca et la au gre de la place disponible au fil des ans et des successions a la tete du Pub.

On doit pouvoir y voir les portraits des patrons = publicans fondateurs et successifs, leurs femmes et leurs enfants, leurs amis, leurs activites communautaires (processions, communions) voire des defiles aux couleurs de la Republique, des gloires de passage (sporties, culturelles ou politiques) ou des anonymes qui ont anime une soiree memorable, les couleurs de l'equipe locale de GAA et les portraits des joueurs du coin. Parfois des portraits ou des dollars dans des cadres evoquent l'emigration d'amis ou de proches dont on garde un souvenir vivant, et qui parfois reviennent, ou leurs descendants, avec des habits trop large et un drole d'accent.

Dans le Kerry, il n'est pas rare de decouvrir aussi l'Histoire de l'Independance, dont une place speciale pour les coupures de journaux annoncant la mort de Micheal Collins dans une ambuscade et l'ascension de De Valera dans les 1920's.


Wall of Fame


... et de l'inattendu

On trouve aussi des Pubs un peu plus "quirky".

Tom Creane est un irlandais pas comme les autres: au tout debut du XXeme siecle, il a participe a 3 des 4 expeditions britanniques majeures a la decouverte du Pole Sud. Une fois son devoir accompli, il est rentre dans son Anascaul natal, et a ouvert son Pub, le South Pole Inn, ou sa memoire reste aussi vive que le bleu lumineux qui invite toujours locaux et touristes.

Tom Creane is a breed apart in the Irish world of famous and adventurous irishmen. In the early 20th century, he joined 3 of the 4 major British expeditions to the South Pole. In 1920, he came back to his native Anascaul to marry and opened his own Pub, the South Pole Inn, an unmissable "local" in a very easily missable village. Remember, when driving in Ireland, always choose the wrong turn and you'll be in for a treat!




Autre lieu autres couleurs, celles fierement arbores du County Kerry. Ici a Dingle town. Ils sont si fiers... Vous les voyez les nonnes fumer leurs clopes sur la photo? En Irlande on aime bien se jouer librement du sens des convenances... tout en respectant les traditions. Si ca se trouve c'est le cure du coin qui a offert la photo.



Et bien sur, meme au milieu de nulle part, l'humour est la. Il ne faut pas rouler trop vite sur les routes d'Irlande, meme lorsque le bled semble anodin et terne.... si ce n'est pas une succession de maisons neuves mais un bourg ou village anciennement etabli, les locaux ont certainement quelque chose a vous offrir !

The Irish like a good laugh... and that makes good pictures :). In Castlegregory.


Stone & Garden in County Kerry

Ancienne chambre avec vue - ruine typique d'une maison abandonnee pendant la Famine au XIXeme siecle, ses habitants ayant probablement emigre aux USA, s'ils ne sont pas morts de faim.



Clash of Civilisations




Gallarus Oratory


Ross Castle, in Killarney National Park



jeudi 20 septembre 2007

Carte postale: going West !



Dans l'Ouest pour 4 jours. A moi le Kerry ! et a vous, habitues ou qui passez, je (re)recommande la visite de Magique Irlande , ou Maeve ces derniers jours nous offre de jolies photos de Dublin et un Belfast meconnu.

France - Irlande vendredi soir. C'est du rugby. J'ai pas interet a la ramener... soupe a la grimace pourrait etre au menu et l'entente cordiale historique compromise un moment. Ce sera pas le soir que je choisirai pour devenir patriote nationaliste :p, meme si on me dit "mais c'est bien normal de supporter son pays".

Jetez donc un oeil sur l'etat d'esprit irlandais et voyez comme ils sont motives pour leurs equipes a l'international, leur fierte de petit pays:
I'm going West for a nice break. Sure I'll bring you back some nice pictures of Kerry. Heading off to Dingle Peninsula tomorrow, hope to visit the Blaskets islands, weather permitting. Then Killarney and who knows...

lundi 17 septembre 2007

De l'Irlande et de la France, aujourd'hui comme avant

En 1988, Francois Mitterand visite l'Irlande, de pays ami a pays ami, qui ne se sont jamais dans l'Histoire, ainsi qu'il le souligne, affrontes, toujours estimes et entraides.

Le 26 Fevrier, il s'adresse a Seanad Eireann, le Parlement Irlandais. Extraits.


Par ma voix c'est un hommage que la France veut rendre aujourd'hui a l'Irlande dans sa pérennité et il est normal que j'en adresse le message aux représentants de ce peuple.
Hommage, ai-je dit, a l'Irlande, une des nations les plus anciennes d'Europe et j'ai pu au cours de ces deux breves journées que j'ai passées a sillonner votre pays, en découvrir d'admirables vestiges.
Hommage a une civilisation qui n'a cessé de se maintenir, malgré les tribulations de l'Histoire, au premier rang de la création européenne et qui s'enorgueilht de lui avoir donné de grands esprits quand ce ne serait sur le plan littéraire, que ceux qui vont de Swift a Joyce ou a Beckett mais qui s'est illustrée dans tous les domaines de la pensée, dans tous les domaines de l'art, de la science et de l'action.
Hommage a un peuple, le vôtre que l'on sait partout sur la terre, valeureux, fier, épris jusqu'au sacrifice de liberté et d'indépendance; et l'histoire ne l'a pas épargné.


Mon intention n'est pas d'évoquer toutes les belles pages du passé, vous les connaissez comme moi. II appartiendra aux historiens, aux écrivains, aux journalistes de magnifier ces moments la. Néanmoins, quelle édifiante lecon nous administre votre Histoire et quelle singulier appel a la modestie pour nous Européens du continent, si fiers de nos expériences et de nos valeurs.
Pendant des siecles a la situation qui s'est perpétuée sur votre terre, sur votre sol ne s'est opposúe, il faut le dire, que l'indifférence. Et quand tant des vôtres ont été dépossédés de leurs biens, dépouillés de leur identité, rejetés dans l'errance, le secours, le recours sont venus de vous-mêmes. Ou sentir mieux qu'ici, l'esprit de résistance, le caractere sacré des droits de l'homme, la force du patriotisme. Ou percevoir avec plus de grandeur et de peine la douleur de l'émigrant contraint de quitter sa patrie. Je n'entends pas m'immiscer dans vos affaires, je vous confierai seulement cet espoir que vos efforts portent leurs fruits, qu'ils vous apportent l'avenir pacifique et serein auquel vous avez droit. C'est vous qui choisirez l'itinéraire bien entendu mais je vous souhaite cette réussite et cette paix dans vos relations internationales comme dans votre vie politique intérieure.


L'Europe d'abord. Ce n'est pas devant votre Assemblée que je me hasarderai a plaider une cause que vous avez vous-mêmes si bien su défendre depuis quinze ans. Vous avez pu mesurer ce que signifie la mise en commun des efforts, au prix bien entendu de concessions et même de sacrifices.
Mais a ceux qui insistent sur le prix a payer pour l'Europe, je dis: Que peserait chacun de nos pays face aux puissances installées, a celles qui émergent, aux alliances qui se nouent, aux forces économiqués incontrôlées? Que ferions-nous seuls dans le monde d'aujourd'hui ou vous voyez bien se dessiner les forces et les lignes de puissance?


(...) et comment ne pas vous dire, avant de conclure, le plaisir que j'ai eu a parcourir, pendant deux jours, votre pays? Il est beau et il est riche d'enseignement. C'est important de découvrir l'empreinte des civilisations qui s'y sont succédées depuis les temps néolithiques, cette terre vraiment chargée d'histoire et de culture mais aussi riche de jeunesse, j'ai pu le constater, et [1918] j'ai cru pressentir, d'une certaine facon, dans mes déplacements, que cette jeunesse était tres désireuse de s'affirmer et donc de travailler, aussi de réussir. C'est la que se trouve la vitalité d'un pays, faut-il répéter cette évidence? Il m'arrive souvent pourtant de le dire a mon propre pays.
Bien souvent, au cours de l'histoire, les routes de l'Irlande et de la France se sont croisées. Ce n'est pas un hasard si, comme nous le disions tout a l'heure, la plupart des grands Irlandais, combattants de la liberté, hommes d'action, femmes d'action, penseurs, écrivains et créateurs sont, un jour ou l'autre, et c'est notre joie et notre honneur, a nous Francais, venus vivre en France, parfois même pour s'y établir, bien que, en Irlande, quand on le peut, on y revienne.

Comment vous dire maintenant, Mesdames et Messieurs, les sentiments que j'éprouve? Je me contenterai donc de vous remercier, d'abord de votre hospitalité, (...) et je vous souhaite un long avenir de paix, de prospérité, de bonheur, a l'Irlande, au peuple irlandais, Mesdames et Messieurs, vive l'amitié entre l'Irlande et la France!


Qu'on apprecie ou pas Tonton, le message reste le meme.

Seanad Éireann - Volume 118 - 26 February, 1988

ADDRESS OF PRESIDENT MITTERRAND

Archives historiques - Diospoireachatai Parlaiminte - Parliamentary debates

dimanche 16 septembre 2007

Suite Francaise, un roman d'Histoire et d'actualite

Les romans sont tous historiques, disait Marguerite Yourcenar, parce qu'ils sont ecrits au passe.

Celui-ci devenait historique mot apres mot, au fil de l'ecriture, a mesure que l'encre sechait.

Irene Nemirovski etait un ecrivain a succes et respectee pour son talent lorsqu'elle a entame la redaction de sa Suite Francaise. C'est une oeuvre complete qu'elle souhaitait, en mille pages ou plus, cinq parties, cinq atmospheres, pour decrire les phases de la Seconde Guerre Mondiale, alors qu'elle se deroulait. Elle souhaitait l'utiliser comme un revelateur du coeur de la societe francaise. Puisque la France la rejette, mais qu'elle l'aime passionement, elle decide d'en faire un portrait sans complaisance et sans cruaute: honnete et juste.

Nee en Russie, sa famille liee au Tsar fuit la revolution communiste. Refugiee en France, elle epouse un autre russe refugie comme elle, et Juif, comme elle. Elle n'a jamais obtenu la nationalite francaise malgre sa notoriete. C'est que les temps sont a l'aryanisation, et les Juifs sont pries de se tenir a leur place. Pressentant tres tot les malheurs qui vont s'abattre, elle se fait baptiser catholique, afin que ses deux filles naissent catholiques, et francaises.

C'est le contexte d'ecriture de Suite Francaise que reside son plus grand interet, car il est la cle d'une oeuvre puissante realisee dans l'urgence du chaos et de l'incertitude de l'avenir. Le premier volet decrit presque en direct l'exode de juin 1940, de ses yeux, sur la route depuis Paris, elle est temoin; puis de nouveaux personnages entrent en scene pour un second volet et le recit tranquille du quotidien d'un bourg de Bourgogne, ses habitants, les heroismes et les faiblesses, l'esprit et les petits gestes de collaboration ou de resistance, presque par hasard, face a un occupant a visage humain, sans haine et sans juger, ni les uns, ni les autres.

Puis plus rien. Les plans de travail qui nous sont parvenus ebauchent plusieurs hypotheses: les personnages du premier et du second volet se rencontrent et les destins s'entremelent, jusqu'au denouement romanesque, mais Nemirovski elle-meme ne savait pas comment, car elle attendait pour l'imaginer de voir au jour le jour quel tour allait prendre la guerre.

Pour soulever un poids si lourd,
Sisyphe, il faudrait ton courage.
Je ne manque pas de coeur a l'ouvrage
Mais le but est long, et le temps est court.

Irene Nemirovski savait qu'elle ne verrait pas l'issue de la guerre, elle savait qu'elle serait arretee, deportee, et assassinee, ainsi que le prouvent de facon terrifiante ses notes de travail. Elle savait qu'elle n'aurait pas le temps de terminer cette oeuvre qu'elle voulait un temoignage magistral sur des evenements tragiques, a lire aujourd'hui comme tel.

On tremble a la lecture en pensant que ces mots, cette prose simple, ces dialogues spontanes et justes, ce nectar de litterature aurait pu etre perdus dans les mois suivant l'arrestation et la deportation de Nemirovski. En essayant de ramener sa femme a la maison, le mari d'Irene s'est fait arreter egalement, puis assassiner dans un camps. Leurs deux filles ont alors ete poursuivies par les Nazis et cachees par leur nounou dans des couvents et des ecoles. Dans leur fuite ne cessant qu'a la Liberation, elles emportaient avec elles ce qu'elles pensaient etre le journal de leur mere, mais qui, il y a seulement quelques annees, s'est revele a la lecture etre un roman bouleversant, intimiste et implacable sur les trahisons et les solidarites de francais hagards face a la deroute, puis la defaite, puis l'humiliation, leur orgeuil personnel et national serieusement entame mais pas aneanti, par une plume lucide et brillante: un chef d'oeuvre inoubliable ecrit en hate dans la perspective de la mort, dans une ecriture a peine dechiffrable par economie d'encre et de papier devenus rares.

A lire, relire et transmette, a l'heure ou certains se declarant avec fierte ne pas etre des intellectuels, bafouent l'heritage historique de la periode et le transforment en moquerie politique dans un melange des genres racambolesque (Sarko, Mocquet et le Rugby !!), humiliant pour la France, et consternant de betise et de ce que ses auteurs sont trop ignorants pour nous proteger, nous, de leur ridicule a eux.

Pour vivre heureux, vivons soignes



Loin d'etre affectes par les embrouillamini de genres et de noms, ce qui preoccupe les minous en ce moment ce serait plutot la multiplication des visites chez Mr et Mme les veterinaires. Tres gentils d'ailleurs. Mais un peu tripoteurs au gout des interesses.


Outres les vaccinatons, il y a eu un passage obigatoire sur la table d'operation, que j'ai paye en copieuses engueu-miaulades et petites betises; mais tant pis, c'est pour leur bien, et d'ailleurs ca n'a pas dure: je leur ai fait entendre raison grace a du saumon frais (en Irlande fais comme les chats irlandais...). J'aurais aime laisser faire la nature, au moins une fois, mais me retrouver avec trois portees pour Noel, non, ce ne serait pas possible ! Donc sterilisation au plus tot, necessite absolue.


Les murs des cabinets veterinaires sont d'ailleurs placardes de recommandations allant dans ce sens. Car l'Irlande a un serieux probleme de chats et chiens errants. Parfois, ces animaux dits "errants" ont des maitres, qui les laissent tout simplement errer a leur guise, et plus lorsqu'affinites. Cela est tres mignon, mais pas sans consequences. Tant pour les gens, que pour les animaux, a qui les gens font payer tres chers leurs penchants naturels. Parlons chats.


Le nombre, effarant en certains endroits, de felins au metre carre provoque tensions demographiques et territoriales auxquelles il est bon de pouvoir soustraire le plus grand nombre d'individus possibles, en supprimant les affrontements d'origine hormonaux.

Les bagarres comme les accouplements a repetition, s'ils sont l'expression basique d'une nature a laquelle on aime laisser cours, au nom d'une vie digne pour nos amis a poils( qui ne s'en trouvent pas moins dignes ou heureux apres sterilisation d'ailleurs), sont aussi la cause d'une mort tantot lente, tantot violente, tant pour les animaux domestiques que ceux nes hors foyers et livres a eux-memes. Le "sida des chats" est la cause de la mort d'une impressionante majorite d'entre eux, souvent dans leurs premieres annees de vie. Lorsque la mort n'est pas naturelle, elle fait suite a de veritables rafles ou tout ce qui n'a pas de collier est emporte; on a alors environ 10 a 15 jours pour recuperer nos chers disparus au refuge que les services de la Mairie voudront bien nous indiquer, sinon, c'est la "destruction".




L'Irlande "detruit" plus de 15 000 animaux domestiques par an. Le chiffre de Mai 2007: 16 800. Soit 80% de plus qu'en Grande-Bretagne !! En comparaison, en France 60 000 animaux sont encore abandonnes par an, et tous ne sont pas condamnes a l'euthanasie, loin s'en faut, mais confies a des refuges et assez souvent, a de nouveaux foyers.

60 000 abandons dans un pays de 65 millions d'habitants contre 16 800 euthanasies dans un pays de 4 millions d'ames, decidement pas toutes tres charitables... proportionnellement, 4 fois plus d'euthanasies ici que d'abandons chez nous !!




Ici on pratique volontiers le chacun pour soi entre humains alors d'humains a chiens, chats et canaris... Quant aux soins veterinaires, les soins medicaux sont deja traites comme un business a but de profit, les animaux sont donc pour beaucoup source de revenu, un point c'est tout.

Tout n'est pas tout noir heureusement, et je suis heureuse de dire que pour mes minous, apres des recherches et des hesitations, j'ai trouve le cabinet parfait, ou on s'occupe moins de la deco et de ma carte bancaire que de la sante de mes amis poilus.




Les refuges sont peu nombreux et sommaires, les fonds manquent, les volontes et les bras aussi. Concernant le refuge de Waterford, je n'ai encore pas reussi a trouver la boutique ouverte pendant mes heures de disponibilite ni a obtenir quelqu'un au bout du fil pour proposer mes services ou un don: pas assez nombreux pour etre a la fois en mission sauvetage et permanence d'accueil. Je me suis donc contente pour l'instant de garder un oeil sur le voisinnage, distinguer les individus affames des simples profiteurs pour aider ceux qui en ont vraiment besoin, et de ne pas donner mes minous nes par "accident" a la maison par peur que ceux qui les accueillent ne soient gentils et aimables que de facade, et pourraient les envoyer ballader dans la rue ou la campagne au premier pipi dans leur joli interieur. Cercle infernal.


Je suis triste de dire que les animaux recueillis ou aides jusqu'a present (dont maman Bainne) ne l'ont pas ete plus que pendant quelques mois: les animaux livres a eux-memes ou voguant librement munis de tous leurs attributs naturels ne font pas long feu... et tout le monde le sait, inutile de les chercher: un chat absent est un chat mort.
D'accident, mise bas ou maladie.


En Irlande, en France et ailleurs:
Sauvez-les, sterilisez-les ! sur 30 Millions d'amis
Irish Society for Prevention of Cruelty Against Animals - ISPCA



lundi 10 septembre 2007

Le dimanche, bas les manches








Il faut que je me resolve a apprendre une nouvelle d'importance aux fans des minous de ce Cafe. Les minous ne sont pas des minous ! Enfin, l'un d'eux est un minou, mais les autres, ce sont des minettes ! Comment comment me direz-vous? Eh bien c'est tres simple. A la naissance j'ai passe les genres en revu, j'en ai denombre deux, dans une proportion de 1 pour 3. Leelo etait la fifille de la bande. En Juin, en vue de la preparation d'un programme (actuellement en cours) vaccination - sterilisation, j'ai de nouveau passe les genres en revue, afin de confirmer... mais il m'a fallu au contraire infirmer, revenir sur mes dires, revoquer mes certitudes, inverser la proportion, et muter deux individus du departement minou au departement minette ! Donc, recapitulons: Pyjama, garcon, Leelo, fifille, Shaggy et Rodge, fifilles, et non plus garcons ! Ces deux dernieres se trouvent affublees de noms plutot masculins, malgre une tentative de renommage infructueuse tant nous nous etions deja habitues - Shaggy est devenu Shaggi, c'est tout ce qu'il nous a ete possible de nous resoudre a faire. Les minettes en question ne semblent pas en etre plus affectees que ca, soyez rassure-es.

Et cela ne nous a pas empeches de passer un dimanche tres relax, entre farniente, grasse mat et lecture absorbee.


De haut en bas / Top to bottom: Leelo, Shaggi, Rodge, Pyjama.


Dear English speaking friends and visitors ! that I have been forgetting a little too much lately... apologies !

Due to a silly mistake from my part, Shaggi and Rodge were two little boy cats untill June. And that is why they have such masculine names - coming from two star players of the Irish Rugby team's nicknames, which was perfectly appropriate at the time... Then I decided I would take an interest in "that" area again, just to check and make sure I wasn't mistaking and... Oh no... I was wrong ! So although I was too embarass to admit it in public, Shaggi and Rodge have now officially been little girl cats for two months, and will remain so. Any attempt to give them new girlie names having pittifully failed, they are going to keep being named after strong manly muscular rugby players.
Though Shaggy is a fighty type which actually still suits Shaggi and Rodge (the beautiful Ronan O'Gara :) would be a more calm and brainy kind of player with a very serious head, like an Emglish Public School student, which perfectly suits our little Rodge. So all is good in the best of all worlds.


Why am I giving you all these details? Because it's Rugby Wold Cup Fever time in Ireland, and it's perfectly appropriate ! More news of the epidemia to come.

dimanche 9 septembre 2007

Cup'a tea?

Lu sur Bribes iraniennes: Cette question (Voulez vous du thé ?) vous sera posée maintes fois dans la journée, dans une administration, chez des particuliers… Si vous êtes en manque, vous pouvez vous arrêter dans une maison de thé (tchaï khãné). Dans la plupart des entreprises, des employés sont exclusivement chargés de préparer et servir du thé aux autres employés. (Tchaï mikhohid ?)


Qu'est-ce qui differencie:

- un pays de l'axe du mal qui menace nucleairement la terre entiere, veut rayer Israel de la carte et avec qui le Grand Satan veut tous nous persuader qu'il est de necessite vitale de belligerer

et

- une petite nation laborieuse, disciplinee, pleine d'humour et de souffrances passees qui par la force de sa volonte ainsi faite nage dans la propserite la plus delirante et jouit d'un prestige rare aux yeux du monde entier admiratif et attendri?


Pas grand chose. La burka peut-etre. Et encore, si ca ne tenait qu'a certains...


En tous cas pas le rituel du the. Mais certainement cette info contenue dans la phrase magique : "Dans la plupart des entreprises, des employés sont exclusivement chargés de préparer et servir du thé aux autres employés. "

Voila qui en ferait rever plus d'un-e ici. En Irlande le Tea Break de 11h est une veritable institution, plus ou moins respectee dans le prive, absolument incontournable dans le secteur public. A 11h, chacun a droit a sa pause de 15mn pour prendre un the, ou cafe, manger quelques biscuits, des fruits, et parfois du plus consequent, les jours ou la mise commune au lotto a rapporte quelques euros par exemple; ainsi des "saussage rolls", sortes de friands a la saucisse ou bien des scones accompagnes de bon beurre et de confiture ou bien des "Danish pastries", des tartes a la pate feuilletee, ou encore des muffins ou meme des cup cakes, sortes d'etouffe belle-mere qui sont comme des muffins mais en beaucoup plus sec, parfois a la confiture, absolument delicieux.

Personne ne prepare le the pour personne, en general chacun se fait son the selon son dosage habituel dans sa propre tase, a moins que plusieurs personnes s'entendent sur un dosage assez commun (ni trop fort, ni trop leger). Dans ca cas-la, le ou la premiere du groupe qui se rend a la "Canteen", la cantine comme son nom l'indique (une piece transformee en cuisine plus ou moins equipee, comme chez nous), fait une plein theiere en attendant l'arrivee des autres. Ceux qui arrivent alors que la theiere est vide doivent la remplir d'eau chaude, parfois ajouter un sachet, c'est un peu comme un gage, on peut meme s'en servir pour marquer les hierarchies.

Car le Tea Break dans les bureaux a une fonction sociale indeniable. On y fait connaissance, on discute, on y lie des amities qui peuvent sortir du cadre strictement professionnel, voire plus si affinite... enfin on y parle business et on echange des infos avec des gens qu'on n'a pas forcement l'occasion de croiser trop souvent hors Canteen.

L'approvisionnement est assure par les administratrices et eurs de bureau, charge qui ne repose que sur le premier grade parmi le personnel secretarial. Le grade s'efface ensuite devant la necessite de partager la corvee de menage, chacun sa semaine.

Mais nous n'en sommes pas encore arriver au stade ou une personne est employee pour s'occuper exclusivement de l'approvisionnement et la preparation du Tea Break, voire la distribution de leur Cup a ceux qui sont trop occupes parfois pour aller s'en faire une a la Canteen. Une idee seduisante pour les grosses entreprises, qui sait si le concept ne pourrait faire ma fortune, dans ce pays ou tout se vend cher et s'achete facilement !


vendredi 7 septembre 2007

Viking Waterford: Millenium Plaza



Construite pour celebrer l'arrivee de l'An 2000, concue pour etre agreable par tous les temps (c'est-a-dire qu'il y a un abri contre la pluie :), la Millenium Plaza est en forme de bateau, en hommage a tous ceux entrant dans Waterford, et ceux qui n'y sont jamais revenus (encore aujourd'hui)... On y trouve aussi des boucliers en bois portant les "armoiries" des 12 tribus/familles gaeliques fondatrices (5000 av. J.-C.).

Avec son pont en bois (ou il est si agreable de se poser pour lire et rever devant la riviere), voilures et mat esquisses, elle evoque plus particulierement un navire Viking, a l'endroit meme ou ils ont du poser leurs premieres coques, les premiers conquerents d'abord pilleurs de passage au 7eme siecle, puis marchands saisonniers au 8eme siecle, enfin agriculteurs installes, assimilies et christianises a partir du 9eme siecle,.

Hors livres d'histoire, on dit communement que ce sont les irlandaises qui ont, avec force oeillades et autorite, et ainsi qu'elles le font toujours, pousse les redoutables marins, pragmatiques et diplomates, a la sedentarisation, au mariage et a la chretiente :). Car sans cela, niet ! Mais c'est une image d'Epinal dessinee au 20eme siecle par des contraintes morales qui n'existaient probablement pas autour du 10eme, quoique en matiere chretienne les irlandais-es ont toujours su se montrer precoces et zeles...

En installant leurs familles au sein d'une enceinte de bois avec miradors d'ou ils surveillaient la riviere, les Vikings ont construit le premier centre urbain d'Irlande, juste avant que des "compatriotes" fassent de meme a Dublin.
Le nom "Waterford" pourrait venir d'une anglicisation du scandinave "Vadrer Fjord" = le port calme ou abrites.

La place fait face a la Tour de Reginald (Reginal's Tower) qui a ete la premiere tour fortifiee d'Irlande, et porte le nom du chef Viking qui en a probablement pose les premieres planches vers le 10eme siecle, avant que les Anglo-Normands ne les remplacent par la structure de pierre qu'on voit aujourd'hui, a leur arrivee au 12eme siecle, mettant fin au developpement gaelo-scandinave de la politique et l'economie de l'ile.

lundi 3 septembre 2007

Old Port of Waterford Building


Ce batiment desormais monument historique protege, occupe par des bureaux, a ete construit au 18eme siecle par un riche negociant, au temps ou Waterford tirait sa propserite de l'activite frenetique de son port marchand, dont c'est le symbole. La Compagnie du Port de Waterford a recupere la batisse lorsque la famille Morris, en perte financiere, a fui les agitations independentistes de l'Irlande republicaine. Richement decore de Cristal de Waterford, l'escalier tournant et les moulures fines et delicates de sa coupole sont uniques en Irlande. Il est possible de les voir depuis le rez-de-chaussee si vous visitez la gallerie d'art et.. ses toilettes.

The historic "Port of Waterford" building in Georges Street. This landmark building was finished at the end of the 18th century for William Morris and was designed by celebrated local architect John Roberts. If you visit the art gallery on the ground floor and its... toilets, you will be able to have a look at some beautiful Waterford Crystal and unique wall decorations.


Photo: Virginie T.

dimanche 2 septembre 2007

Lady Di by Eoin McNamee

Where were you when Diana died? Ou etiez-vous lorsque Diana est morte?

Voila une question qu'il n'est pas anodin de s'entendre poser ici dans les iles celto-britanniques lorsque le sujet effleure la table.

C'est le ou etiez-vous lorsque Kennedy est mort? de la generation Diana, ou le ou etiez-vous lorsque le premier avion s'est ecrase sur la tour? (9/11, il va sans dire) dont la corde sensible est plutot politique. Tou-te-s les irlandais-es de plus de 50 ans se souviennent ou ils/elles etaient lorsque la nouvelle de l'assassinat du President americain, d'origine irlandaise et icone de l'espoir rendu aux enfants pauvres de la planete qu'etaient a l'epoque ces enfants de De Valera, leur est parvenue. Tou-te-s les anglais-es et beaucoup d'irlandais-es, et je soupconne aussi de gallois-es et d'ecossais-es, se souviennent du jour ou on annonca la suspicieuse tragedie du Pont de l'Alma.

Et vous? Aussi surprenant que cela puisse (me) paraitre, je m'en souviens. Je ne m'etais guere preoccupee de la dame jusque la, la famille royale anglaise et les frasques des people de la Jet Set m'indifferant au plus haut point. Ma curiosite etait cependant piquee par cette princesse qui avait l'air si "normale" et avait su se doter d'aussi noble sentiments. C'est l'image mondialement veneree de sa douce tete blonde au sourire pale mais gracieux montee sur corps fin, arpentant les allees de la misere du monde, un casque de guerre sur la tete pour faire la chasse aux mines anti-personnel. Rien de bien original. Ce matin-la je terminais une tres grasse matinee pas demeritee lorsque ma maman crut important (pourquoi?) de venir m'informer avec emotion que Lady Di n'etait plus. Un peu incredule, un choc inattendu m'a sorti avec une brutalite tout a fait inhabituelle de mon sommeil, et j'ai pleure. La seule et unique et derniere larme versee moins pour une celebrite defendant des "causes" que pour une personne gentille, simplement, utilisant son image et sa notoriete pour promouvoir la fin de souffrances inutiles. Libre et insouciante face a la fureur des lobbies d'armes et d'argent, dont on dit qu'ils ne le lui ont pas pardonne.

C'est a ce dernier aspect seulement que semble s'interesser le dernier livre de Eoin McNamee, que j'evoque pour ceux qui aiment voir le monde a travers des yeux irlandais.

Le Monde des Livres nous le presente ainsi: Diana n'apparaît jamais que furtivement comme une cible lointaine au milieu d'une foule de photographes ou derrière les vitres d'une limousine. D'ailleurs, elle n'est jamais désignée autrement que par son nom de famille, Spencer.
On peut discuter la thèse reprise par Eoin McNamee, mais sa galerie de portraits de transfuges, d'agents doubles et de "détachés" travaillant parfois pour leur propre compte, parfois pour des commanditaires plus ou moins obscurs, est impressionnante. Elle est d'autant plus crédible qu'elle repose bien sur un certain nombre de faits avérés.

00 : 23 PONT DE L'ALMA (12 : 23 PARIS, 31ST AUGUST 1997) d'Eoin McNamee. Traduit de l'anglais (Irlande) par Christophe Mercier. Gallimard, "Série noire", 336 p., 21,50 €.

Je m'adonne en ce moment a d'autres lectures mais si l'envie vous prend de vous y pencher, vous etes chaudement invite-e a venir nous en toucher ici un mot.


Tout le monde n'avait pas cede au charme fragile de la princesse maudite et ne s'est pas laisse si facilement attendrir par le drame de sa vie. Sur Argentine au jour le jour: une conversation de bar sans concessions. Autre lieux, autres moeurs!

samedi 1 septembre 2007

Bleu Mediterrannee, un devoir de rentree

De retour de vacances et entre rentree des classes normale et rentree de la semaine de 4 jours en France, rentree des petits et plus grands dans leur uniformes rutilants que des familles ont encore galere pour payer dans l'indifference quasi generale en ces temps d'opulance ou qui n'a pas sa liasse de billets jaunes (50 euros, pour ceux qui n'en voient pas souvent) au chaud dans sa poche prete a etre degainee est forcement un feignant de base, je me colle au devoir de retour: Raconter vos vacances.


Eh bien je suis allee a Marseille, j'ai vu des nuages blanc et un peu de ciel bleu, l'air sentait incroyablement bon le pin et le fenouil sec, l'herbe etait jaune brule, les grappes lourdes de raisins et les figues gonflees de miel, les contrastes etaient saisissants, la colline etait rude et belle, la mer tres bleu, les soirees etaient douces et chaque soir le soleil caressait la mer dans de suaves reflets de roses, d'ocres et d'ors.


En chemin je me suis repue de Mediterranee en lisant Maissa Bey, qui raconte avec realisme et pudeur les femmes de l'Algerie (Cette fille-la) et Amin Maalouf dans une superbe evocation romanesque d'un Liban des Milles et une Nuits, et la formation de ses malheurs contemporains (Le Rocher de Tanios).


A Marseille le jour de mon arrivee j'ai ete accueillie par l'evenement le plus culturellement typique qui puisse dans mon quartier-village de l'Estaque: les joutes ! Pour qui ne connaitrait pas, je cite la societe de joutes des Pescadou de l'Estaco: Avec un coté folklorique mais surtout sportif, les joutes fondent les jeunes aux plaisirs du sport et rappellent un côté du tournoi chevaleresque qui plait tant aux marseillais.
Et me resiste pas a l'envie de vous les presenter plus avant en photos.



A Marseille je suis allee "en ville" me ballader, respirer le parfum d'ailleurs des quais de la Joliette ou les bateaux a l'embarcadere forcent le reve et l'atome voyageur. La-bas la Corse, l'Italie, l'Algerie et la Tunisie...


Degustation de coquillages civilisee a Carry-le-Rouet. Deja le chic de la Riviera sur la rustre Cote Bleue.




Rapide tour des arenes et pause en terrasse dans l'attente fievreuse d'un concert de legende a Nimes...




A Marseille je n'ai pas pu contenir ma joie lorsque, en visite quotidienne chez ma meme, malgre des louveoiments concertes en famille, je n'ai pas echappe a un JT de TieffeOne et comble de bonheur, a des episodes des Feux de l'Amour. J'ai pu constater qu'entre le lundi ou je n'ai pu refrener ma curiosite et le mercredi de la semaine d'apres ou a la veille de mon depart j'ai tenu a organiser un piss taking de masse, parce que mieux vaut en rire qu'en pleurer, je n'avais pas perdu une miette des dialogues poulpitants qui se jouaient platement devant moi; que les personnages etaient assis sur les memes chaises, tramaient les memes complots, et se posaient les memes questions.
En ces temps de doutes et d'incertitude ou les Francais ne veulent que securite, stabilite et reconfort, j'ai ete heureuse, oooooh combien heureuse, de constater que TieffeOne, fidele a ses principes, continue a cultiver la beatitude des cerveaux.
De ca vous n'aurez pas de photos.



A Marseille j'ai siffle d'admiration devant le talent de gens comme Catherine Laborde, gourde professionnelle sur France Sarkozyste Television, qui a la fin de son interview de Mme Dati, la Ayrton Senna de la Reforme Judiciaire pour faire plaisir a son patron qui est en plus un ami qui l'emmene en vacances dans des residences payees par des industriels milliardaires vous parlez d'une independance du pouvoir de l'Etat !!, au terme d'une interview de la Ministre de la Justice donc, sur le theme de la loi sur la recidive, reussit par un miracle mediatique dont seuls les journalistes subtilement a la botte ont le secret, a evoquer la rapidite de l'action gouvernementale dur triste sieur Sarkozy, dont soudain le portrait moche est apparu en grand format derriere une Rachida a la machoire douloureuse de soudain tant sourire de trop d'honneur et de fierte de pouvoir louanger son bienfaiteur et le notre a tous, Saint Petit Pere du Peuple qu'il etait convenu, en cette minute emouvante, sur le JT de 13h du service public, de venerer comme il se doit.
A Marseille ce jour-la j'en croyais a peine mes yeux... et mes oreilles, que sur un sujet a priori serieux qui pouvait s'en passer, il nous a fallut glorifier l'efficacite, le style, la gentillesse et la grandeur de Sa Petitesse, comme si somme toute cela etait bien naturel.
M'ame Cecilia ne fut point evoquee. Car si on l'envoie en mission officielle liberer en grande pompe toute seule comme une grande les otages d'une longue operation diplomatique d'envergure internationale a portee strategique de defense et de securite vitale, Sa Petitesse l'a bien precise, il ne tolererait pas qu'on s'interesse a elle de facon privee. Point de glorification donc.
Point donc de photos non plus. IL a dit "C'est interdit".
Plus tard en quete de depaysement jetant un oeil sur RAI 3 je fus effaree de voir apparaitre sur l'ecran des images de Sarko en vacances (c'est un peu comme les Martine, mais en beaucoup plus chiant) illustrant la joie de la pulpeuse presentatrice JT qui annoncait que les Francais se fatiguaient du Monarque republicain et peu convaincue et degoutee par un torse moche et velu je me suis dit ne peut-on nulle part y echapper?! et arretons le massacre il est temps de rentrer... Au moins Bertie, lui, n'enleve pas le haut ! (ca couterait trop cher en fond de teint)

A Marseille je me suis dis que tout etait beau et magnifique et faisait vibrer delicieusement mon coeur. Les "retours" sont toujours merveilleux. Mais... blues de l'expatrie-e qui se sent avant tout voyageu-r/se en quete d'ailleurs est vite passe. Pour la premiere fois je me suis dis que j'aurai du mal a me resinstaller, a me readapter a la vie francaise, a la vie marseillaise. S'il le fallait bien sur un moindre effort suffirait mais... mais... jolie, jolie ma vie irlandaise... Simple blues de Sarkosie? De voir la France sur la mauvaise pente, sans plus rien de rien a offrir a qui est parti pour fuir en desespoir de cause ce pire qui est arrive? Peut-etre...



En chemin dans l'avion j'ai vu des beaufs grands crus facon les Bronzes en Irlande discutant le manque de pluie a Dublin, ou trop de pluie a Galway, trop de saussage and bacon les irlandais mangent gras aussi mal que les anglais, et tiens c'est marrant dans un village j'ai vu un fast food base sur le poisson (non, un fish & ships, vraiment?? j'avoue que j'ignorais que certains ignoraient et l'etonnement me rendant bete je me suis surprise a feliciter l'invention), et y'en a pas un qui parle francais pas facile pour se faire comprendre, etc.; j'en ai vu d'autres plus contents de leur decouverte culturelle; aussi des etudiants, ceux retournant vers le pays qu'ils ont aime pour un nouveau semestre ou un petit boulot ou visiter des amis, ceux qui y vont pour la premiere fois qui questionnent ceux qui savent un peu, me ramenant les uns et les autres au temps emotionnant de ma propre decouverte, que je contemple desormais en "vieille" habituee et avec une nostalgie attendrie (arf, je vieillis!); des irlandais en ballade toujours ravis d'avoir fait un sejour en France, a fortiori dans le Sud (avec une pointe de fierte je me demande s'ils ont pris le temps d'aimer un peu Marseille...), certains qui aimeraient bien y rester et parlent d'y retourner un jour pour toujours, car eux s'en fouttent pas mal de la Sarkosie, tandis que je retourne "chez moi", en Irlande :). Chacun son chez soi, pas forcement celui qu'on croit, toujours celui qu'on se choisit. Et parfois on en a deux.

Mais Back to reality: work, work, work ! Ici l'economie ralentit, on a du faire une erreur de calcul quelque part, vite, amasser avant que ca s'effondre !

Jusqu'aux prochain aller-retour.