dimanche 2 septembre 2007

Lady Di by Eoin McNamee

Where were you when Diana died? Ou etiez-vous lorsque Diana est morte?

Voila une question qu'il n'est pas anodin de s'entendre poser ici dans les iles celto-britanniques lorsque le sujet effleure la table.

C'est le ou etiez-vous lorsque Kennedy est mort? de la generation Diana, ou le ou etiez-vous lorsque le premier avion s'est ecrase sur la tour? (9/11, il va sans dire) dont la corde sensible est plutot politique. Tou-te-s les irlandais-es de plus de 50 ans se souviennent ou ils/elles etaient lorsque la nouvelle de l'assassinat du President americain, d'origine irlandaise et icone de l'espoir rendu aux enfants pauvres de la planete qu'etaient a l'epoque ces enfants de De Valera, leur est parvenue. Tou-te-s les anglais-es et beaucoup d'irlandais-es, et je soupconne aussi de gallois-es et d'ecossais-es, se souviennent du jour ou on annonca la suspicieuse tragedie du Pont de l'Alma.

Et vous? Aussi surprenant que cela puisse (me) paraitre, je m'en souviens. Je ne m'etais guere preoccupee de la dame jusque la, la famille royale anglaise et les frasques des people de la Jet Set m'indifferant au plus haut point. Ma curiosite etait cependant piquee par cette princesse qui avait l'air si "normale" et avait su se doter d'aussi noble sentiments. C'est l'image mondialement veneree de sa douce tete blonde au sourire pale mais gracieux montee sur corps fin, arpentant les allees de la misere du monde, un casque de guerre sur la tete pour faire la chasse aux mines anti-personnel. Rien de bien original. Ce matin-la je terminais une tres grasse matinee pas demeritee lorsque ma maman crut important (pourquoi?) de venir m'informer avec emotion que Lady Di n'etait plus. Un peu incredule, un choc inattendu m'a sorti avec une brutalite tout a fait inhabituelle de mon sommeil, et j'ai pleure. La seule et unique et derniere larme versee moins pour une celebrite defendant des "causes" que pour une personne gentille, simplement, utilisant son image et sa notoriete pour promouvoir la fin de souffrances inutiles. Libre et insouciante face a la fureur des lobbies d'armes et d'argent, dont on dit qu'ils ne le lui ont pas pardonne.

C'est a ce dernier aspect seulement que semble s'interesser le dernier livre de Eoin McNamee, que j'evoque pour ceux qui aiment voir le monde a travers des yeux irlandais.

Le Monde des Livres nous le presente ainsi: Diana n'apparaît jamais que furtivement comme une cible lointaine au milieu d'une foule de photographes ou derrière les vitres d'une limousine. D'ailleurs, elle n'est jamais désignée autrement que par son nom de famille, Spencer.
On peut discuter la thèse reprise par Eoin McNamee, mais sa galerie de portraits de transfuges, d'agents doubles et de "détachés" travaillant parfois pour leur propre compte, parfois pour des commanditaires plus ou moins obscurs, est impressionnante. Elle est d'autant plus crédible qu'elle repose bien sur un certain nombre de faits avérés.

00 : 23 PONT DE L'ALMA (12 : 23 PARIS, 31ST AUGUST 1997) d'Eoin McNamee. Traduit de l'anglais (Irlande) par Christophe Mercier. Gallimard, "Série noire", 336 p., 21,50 €.

Je m'adonne en ce moment a d'autres lectures mais si l'envie vous prend de vous y pencher, vous etes chaudement invite-e a venir nous en toucher ici un mot.


Tout le monde n'avait pas cede au charme fragile de la princesse maudite et ne s'est pas laisse si facilement attendrir par le drame de sa vie. Sur Argentine au jour le jour: une conversation de bar sans concessions. Autre lieux, autres moeurs!

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