dimanche 28 octobre 2007
Waterford Arts Festival: France, Irlande et Revolution
lundi 22 octobre 2007
Taking our jobs and our women... I hear you're a racist now Father.
dimanche 21 octobre 2007
Irlandia: Vive le pain des etrangers !
Irlandia ! Irlandia !
LE MONDE 20.10.07 15h18 • Mis à jour le 20.10.07 15h18
Cracovie, à Wroclaw, à Gdansk, à Lublin, le mot circule comme une traînée de poudre : "Irlandia ! Irlandia !" Pour les jeunes Polonais, l'Irlande a détrôné l'Amérique, et l'aéroport de Dublin les guichets d'Ellis Island. Avec la Grande-Bretagne, c'est un nouvel eldorado où les mènent les bus bondés et plusieurs vols directs par jour. "On dit que là-bas tout est mieux, raconte Yola Sobas, une Polonaise émigrée, elle, à Paris : le boulot bien payé, les belles maisons de trois pièces, tout ! Ça devient une blague en Pologne : quand tu es malade, on te dit que le médecin est parti en Irlande."
En Pologne, l'opposition libérale (PO) en fait un argument de campagne, à l'occasion des élections législatives du dimanche 21 octobre : à cause de la politique menée par les très conservateurs frères Kaczynski, scande-t-elle, 2 millions de Polonais sont partis travailler à l'étranger.
Les Irlandais, eux, n'en reviennent toujours pas. Depuis des siècles, ils s'étaient habitués à voir leurs enfants fuir pour survivre. Il y a encore dix ans, ils n'avaient quasiment jamais croisé un travailleur étranger. Aujourd'hui, 14 % de la main-d'oeuvre n'est pas irlandaise. En un temps record, au début des années 1990, cette terre d'émigration est devenue le "Tigre celte" où l'on immigre du monde entier. Et, depuis trois ans, les plus dynamiques d'entre eux ont pris le pas sur les autres : les Polonais.
Au centre de Dublin, le polonais est devenu la deuxième langue la plus parlée dans la rue. On ne peut quasiment pas rentrer dans un café, un hôtel ou un restaurant, sans y trouver une serveuse polonaise. On ne peut pas voir un immeuble en construction sans croiser un maçon polonais. Des magasins affichent des écriteaux en polonais. Il y a au moins quatre publications en polonais, un supplément en polonais dans un quotidien irlandais, des bars polonais et des épiceries polonaises, plutôt bon marché, où accourent les Irlandais saignés par la hausse du coût de la vie.
Aux quatre coins de l'Irlande, 28 prêtres ont été mandatés depuis Varsovie. Des messes en polonais ont lieu plusieurs fois par semaine, et plusieurs fois chaque dimanche, dans différentes églises pleines à craquer. St Audoen, à Dublin, est spécialement affectée aux Polonais. D'après les cartes de Sécurité sociale, ils sont 200 000 recensés en Irlande. Auxquels peuvent facilement s'ajouter, selon les autorités, une bonne centaine de milliers non déclarés. Autant dire une communauté visible, comparée aux 4,2 millions d'habitants de la petite République.
L'afflux s'est accéléré d'un coup en mai 2004 quand la Pologne, avec neuf autres pays, a fait son entrée dans l'Union européenne. L'Irlande est alors le seul Etat de l'Union, avec la Grande-Bretagne et la Suède, à accueillir ces ressortissants sur le marché de l'emploi sans conditions limitatives. L'extraordinaire boom économique irlandais fait le reste. Deuxième pays le plus riche d'Europe par habitant, après le Luxembourg, l'Irlande affiche le taux de chômage le plus bas (4,2 %), une croissance et une demande de main-d'oeuvre élevées, qui en font le point de chute rêvé.
A l'âge de 26 ans, Kasia Streg a fait le voyage. Originaire d'Opole, une ville plutôt aisée à proximité de la frontière allemande, elle a fait des études d'architecture à l'université de Wroclaw et a commencé à travailler dans une agence, pour un salaire mensuel de 1 500 zlotys (404 €). "Quand tu es diplômé en Pologne, tu te sens complexé, dit-elle. Tu te demandes toujours : qu'est-ce je vaudrais, à l'Ouest ?" Elle a voulu vérifier. Plusieurs de ses amis polonais avaient déjà émigré en Irlande.
En 2005, elle a envoyé son CV à deux agences, sur Internet. Le lendemain, les deux lui offraient un travail. Kasia Streg s'est installée dans la petite ville de Portlaoise, à une heure de route de Dublin. Grâce à son salaire (3 000 € nets par mois), et en partageant un logement avec deux compatriotes et une Chinoise, elle compte acheter deux appartements à Opole, qu'elle louera. Elle tentera l'aventure dans d'autres pays européens "où la météo est meilleure". Puis rentrera, un jour, en Pologne. " Avec les Irlandais, nous sommes faits pour nous entendre. Nous avons les mêmes valeurs, nous aimons boire une bière après le travail et regarder le foot à la télé."
Pour ces insulaires si peu habitués à la mixité, les Polonais sont des immigrés de rêve. Plutôt blonds aux yeux bleus, comme eux. Catholiques, presque plus qu'eux. Appréciant le whisky, au moins autant qu'eux. Ex-victimes de l'oppression des Russes et des Allemands, comme ils le furent des Anglais. Et leur rappelant, surtout, leur histoire personnelle : celle de leur misère et de leur tradition d'émigration.
Comble de perfection, c'est "l'élite" des Polonais qui émigre. Selon le ministère de la justice - bizarrement la seule autorité gouvernementale responsable de l'immigration -, les Polonais sont en moyenne plus qualifiés que les Irlandais. Anglophones, bons travailleurs, ils ne rechignent pas devant des tâches ne correspondant pas à leur niveau de qualification. La plupart sont jeunes, beaucoup viennent en célibataire avec l'intention de rentrer dans leur pays. Ces Polonais, si parfaits, l'Irlande s'en contenterait volontiers. Depuis 2004, le rejet des demandes d'asile a augmenté. Depuis cette année, un système de carte verte favorise les immigrants hautement qualifiés, et des restrictions à l'emploi sont imposées aux Bulgares et aux Roumains.
Mais la croissance s'essouffle naturellement (5 % aujourd'hui, après avoir atteint des sommets). L'industrie du bâtiment, creuset important de la main-d'oeuvre polonaise, est en déclin. Si, jusqu'ici, le chômage n'a pas augmenté, "il se pourrait que le travail commence à manquer tandis que le flux d'immigration, lui, continue sur sa lancée", prévoit Roger Fox, directeur à l'Autorité irlandaise pour la formation et l'emploi (FAS). Il est probable que les Polonais se concentreront encore davantage sur Londres, où les bras manqueront pour la préparation des Jeux olympiques.
Certains Irlandais commencent déjà à protester discrètement contre cette immigration massive. "Ils me rappellent ma jeunesse", note Philip, un "poseur de briques" à la retraite, accoudé au comptoir d'une taverne de Dublin. "A 20 ans, j'ai quitté mon pays, comme tous les Irlandais, pour être maçon à Londres. Comme tous les Irlandais, j'ai été sous-payé, j'ai vécu dans des chambres où même un chien refuserait d'entrer. Quand je vois les Polonais, je me vois. Ils croient qu'ils sont riches, mais ils n'économisent qu'en s'entassant à cinq ou six dans des chambres en sachant que c'est provisoire. Ils ne vivent pas dans le réel. Nos salaires baissent et le coût de la vie, lui, continue à monter. Ça ne me plaît pas."
A Sutton, une banlieue résidentielle du nord de Dublin, pas loin de la mer, Cezary Lukasik ne le contredirait pas. Lui aussi avait rêvé d'une "Irlandia" mythique, faite de revenus grandioses et de belles maisons. A Gdansk, au bord de la Baltique, il était serveur sur des bateaux de croisière et gagnait 600 € par mois, parfois 1 500 € en haute saison : "un bon salaire". En septembre 2004, il y a renoncé "pour travailler moins de 12 heures par jour, avoir une vie plus belle et économiser pour acheter une maison en Pologne".
A peine arrivé, il a trouvé un emploi dans un restaurant. Le patron le payait en dessous du minimum légal mais avec les pourboires, et en travaillant douze heures par jour, six jours sur sept, il amassait 2 000 € par mois. Le matin, il travaillait pour un quotidien d'information en polonais qu'il avait fondé en 2005 avec un autre immigré, StrefaEire. Celui-ci n'a pas survécu à la concurrence de Gazeta polska, le premier journal polonais en Irlande. Il y avait investi 20 000 €. Au bout de trois ans, Cezary a laissé tomber le restaurant. Il suit une formation en informatique. Pour s'y rendre, il doit marcher 6 km par jour : pas de quoi se payer une voiture, et les transports, comme toutes les infrastructures publiques, font défaut en Irlande.
Depuis son arrivée, le coût de la vie a augmenté. Dublin est devenue aussi chère que Londres. En travaillant le dimanche, la femme de Cezary gagne 1 700 € par mois en tant que serveuse. Ils ont une petite fille et louent une maison de quatre pièces, pour 1 400 €. Sur un calepin, Cezary tient ses comptes à la virgule près. Ce mois-ci, 157 € pour l'électricité, 125 € pour le gaz, 70 € pour le téléphone. Cette semaine, 185 € pour la crèche (il n'y en a aucune publique), 130 € pour la nourriture et la lessive, 7 € pour la poudre de lait, etc. Devenir informaticien, c'est sa dernière chance. "Je suis venu ici pour économiser. Or pour vivre normalement, dans une maison normale et en s'autorisant quelques sorties de temps en temps, on ne met rien de côté. Si je n'arrive pas à gagner 2 000 € avec des horaires humains, ça ne vaut pas le coup. Je rentrerai en Pologne."
Le Père Jaroslaw Maszkiewicz, chapelain de la communauté polonaise d'Irlande, l'entend souvent en confession : "Il y a une déception", dit-il. Beaucoup de ceux qui ont rêvé l'Irlande vont jusqu'à se retrouver à la rue. L'association pour sans abris Merchants Quay Ireland (MQI) doit secourir de plus en plus d'immigrés de l'Est (entre 50 et 70 par jour, majoritairement polonais). Le Père Maszkiewicz tente discrètement de faire passer aux fidèles le message du président Kaczynski : "La Pologne va bien, il faut revenir !"
Marion Van Renterghem
Article paru dans l'édition du 21.10.07
Et pourtant, l'Irlande a irremediablement change: de pays du tiers-monde a nation developpee, elle talonne le Luxembourg sur le podium des Etats de l'UE au niveau de vie le plus eleve. Les caisses de l'Etat sont pleines mais, de l'aveu meme des citoyens et gouvernants: il leur a fallu apprendre vite a gerer un succes qui peut-etre leur echappe deja, et il va falloir encore du temps pour apprendre a gerer a la fois la peur d'une chute cruelle et la gestion d'une manne inesperee. La generation de dirigeants actuelle a emerge en sortant un pays de la pauvrete, mais personne en Irlande n'a jamais appris a s'occuper de l'interet public sans s'en remettre a la Providence et le sauve qui peut individuel...
samedi 20 octobre 2007
France: Vive le pain des immigres !
Non pas que le religieux soit fort et present chez moi.................
Letter from Marseilles: The sun had hovered low, a teasing purple plate that eventually dipped into the Marseilles bay. Hungry crowds of Ramadan-observing Muslims emerge, taking nightfall as their cue to break their daylong fast. In homes all over France's second city, they devour couscous and tagines; in simple restaurants they choose steaming bowls of chorba and sip gold-embossed glasses of mint tea. Since morning in the streets off Rue Canebière and around Noailles, Arab butchers had sold halal meat; grocers had weighed out loose semoule and bakers had flicked soft paintbrushes over trays of honey-swimming makroud and baklava cakes to disperse a sticky plague of flies.
Chickens were purchased for eating that evening by many of the city's 200,000 people of North African origin.
By night, the quays on both sides of Marseilles's old port are home to a relaxed line of hotels, bars and restaurants, a far cry from the expected nautical mile of ruddy-faced sea shanty singers, wooden legs and anchor tattoos. The central port area exudes seaside calm, its waters a large marina for hundreds of vessels. (...)
The Irish Times, 12.10.2007
lundi 15 octobre 2007
Perles de Culture: la Résistance en délicatesse
Cher Monsieur le Président
Dernier courrier en date: Marcovaldo, par Hervé Le Tellier.
Essayez, c'est un régal !
Sur le sujet Resistance et Expression, voir les mises a jour sur
dimanche 14 octobre 2007
ADN et codéveloppement - Contribution
A l’heure où la nouvelle loi sur l’immigration et l’amendement Mariani – qui prévoit l’usage de tests ADN pour le regroupement familial - sont ardemment débattus, le débat sur l’immigration, l’intégration et l’asile est relancé de façon abrupte.
L’utilisation de l’ADN comme moyen de vérification des liens de parenté dans le cadre d’une demande de regroupement familial, constitue, au-delà de son caractère plus que critiquable sur le plan éthique, un moyen qui évince la réflexion, infiniment plus humaine et complexe sur les raisons et les mécanismes qui sont à l’origine des mouvements de population.
Dès lors, il est nécessaire de s’interroger sur les propositions et les initiatives qui mettent au centre de leur réflexion les causes des migrations et notamment la volonté des migrants (ou la nécessité ?) de quitter (pour des raisons économiques, politiques, …) leur pays d’origine.
Bien que les parcours des migrants s’inscrivent dans des logiques variées, la France, et l’Europe, de manière générale, apportent à la pression migratoire une réponse essentiellement sécuritaire. De fait, cette réponse est insuffisante car elle n’agit pas sur les causes profondes de la pression migratoire. Dès lors vient que la gestion des flux migratoires pousse à considérer la question du développement des pays d’origine des migrants.
Considéré à la fois comme un outil de développement et comme un instrument de régulation des flux migratoires, le codéveloppement est désormais au centre des débats en France.
Le codéveloppement désigne traditionnellement les actions des migrants au profit de leur pays d’origine. L’appui à ce type d’actions par les autorités françaises a été formalisé par la création de la mission interministérielle sur le codéveloppement, à la fin des années 1990. Le codéveloppement vise avant tout le continent africain, ce en raison de l’idée que la pression démographique du continent pourrait faire croître de manière significative l’émigration vers la France. Or, si l’on part de l’idée que l’émigration est la conséquence d’un « mal-développement » de l’Afrique, dès lors, la question des migrations rejoint celles des questions de développement.
Si le terme de co-développement s’est « popularisé », notamment lors de la campagne présidentielle en France, son utilisation ne recouvre pas toujours la même signification. Il est tour à tour entendu comme une forme de partenariat, de développement concerté avec les pays bénéficiaires, comme le point de rencontre et d’articulation entre les politiques de développement et les politiques de gestion des flux migratoires, voire comme une forme plus humaine d’accompagnement des retours de migrants dans leur pays d’origine.
Si l’appropriation de ce terme, par les politiques des pays d’immigration et d’émigration est certaine, les ambiguïtés concernant le sens et le contenu des politiques qui s’y réfèrent sont nombreuses, et il est donc nécessaire d’apporter des clarifications.
Dans sa version originelle, le co-développement s’appuie sur le constat de la forte mobilisation des migrants en faveur de leur pays d’origine. Développée dans les années 1960, cette mobilisation s’est progressivement structurée dans les années 1970 et 1980 avec l’appui d’organisations non gouvernementales.
Bien que l’on estime à plusieurs milliards d’euros annuels les montants ainsi transférés, ces flux sont très mal connus en raison de la part importante du secteur informel et de la faiblesse des appareils statistiques locaux. Toutefois, les évaluations de la Banque Mondiale indiquent qu'au niveau global, les transferts de fonds des migrants officiellement enregistrés ont atteint 199 milliards de dollars en 2005, sans compter les transactions informelles qui atteignent environ 50 % de cette somme. Soit une manne avoisinant les 300 milliards de dollars.
Par ces transferts, les migrants sont indéniablement des acteurs du développement de leur pays d’origine. Les réalisations dans les régions d’origine, parfois délaissées par leur Etat, sont visibles : équipements collectifs, soins médicaux et scolarisation des enfants sont largement financés par l’argent des migrants. Toutefois, ces transferts sont majoritairement destinés à la consommation privée des familles restées au pays et sont très faiblement tournés vers l’investissement.
Ce constat pose très clairement la question de la mobilisation de cette ressource comme part substantielle du financement du développement, et celle de la volonté réelle des gouvernements de ces pays à décourager cette immigration « rentable ».
Il questionne également le rôle à jouer par les bailleurs bilatéraux et internationaux, dont l’objectif est de favoriser ces transferts et de les soutenir par des co-financements afin de mieux les structurer et de mieux les orienter.
Jacques Ould-Aoudia, président de Migrations & Développement, considère le concept de co-développement dans une perspective d’action locale menée par des migrants et montre que, “aux côtés de l’aide publique au développement menée par les états et les organisations internationales, il existe un champ encore peu investi par les politiques d’aide qui concerne le développement local à dimension participative, prenant appui sur les logiques territoriales”. Selon la même logique, il propose aussi d’ “inverser la logique des bailleurs au Nord: non pas procéder par des appels d’offre selon des agendas élaborés au Nord loin des populations ‘bénéficiaires’, mais répondre aux propositions élaborées par les populations et les migrants”.
Le CCFD, Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement, rappelle que « le co-développement repose sur la capacité des migrants à circuler, à maîtriser à la fois le contexte de leur pays d'origine et les possibilités d'accéder aux ressources de leur pays d'accueil ».
Il implique donc
• les associations de migrants aujourd'hui désignées par la catégorie d'OSIM (les organisations de solidarité issues de l'immigration), qui aspirent parfois à jouer un rôle de transformation sociale de leur société d'origine ;
• les organisations du village, de la région, du pays d'origine pour orienter les ressources vers les besoins de développement ;
• les collectivités territoriales des pays de départ qui souhaitent contribuer à la définiion des objectifs de développement portées par les associations de migrants ;
• les associations du pays d'accueil capables de fournir un appui en termes de financements, de formation, de renforcement des capacités d'organisation, de formalisation d'un projet de développement ;
• les collectivités territoriales et les pouvoirs publics du pays d'accueil engagés dans cette forme de «jumelage» solidaire ;
• enfin, les institutions du pays d'accueil.
Constituant à la fois un nouvel outil de la solidarité internationale et un moyen d’intégration dans le pays d’accueil par la reconnaissance aux populations immigrées de leur rôle dans le développement de leur région d’origine, le co-développement, qui a pour spécificité de mobiliser “un éventail diversifié de canaux et un nombre élevé d’acteurs”, doit être soutenu par des politiques menées selon des approchés spécifiques et ne doivent, en aucun cas, constituer un ensemble uniforme.
Hélas, force est de constater que tous les acteurs concernés sont loin de partager cette conception du codéveloppement. Dans une communication le premier juin au quotidien français du 1er juin 2007, Brice Hortefeux, nouveau ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement, présente ce qu’il entend par "codéveloppement". Selon lui, il s’agit de "donner aux États du Sud et à leurs ressortissants les moyens d’avoir confiance en eux-mêmes et de construire un avenir en dehors de l’émigration".
Si l’objectif semble louable, les moyens, eux, sont discutables. Concrètement, M. Hortefeux propose deux mesures :
- Assurer une meilleure allocation des transferts de fonds des migrants en France vers leur pays d’origine
- Renforcer l’aide au retour volontaire
Au vu de ces mesures, la volonté d’agir sur les causes de l’immigration en devient moins crédible. En effet, au vu de ces propositions, il n’est pas question d’augmenter le montant de l’aide au développement, mais bien plutôt d’imposer une utilisation des fonds transférés et de renvoyer chez eux ceux dont la présence sur le sol français est désormais jugée indésirable. De surcroît, la politique d’aide au retour volontaire, loin d’avoir fait ses preuves, suscite des tensions et suspicions réciproques, et des interrogations sur la frontière entre certaines formes d’encouragement (financières le plus souvent) et la contrainte pure et simple. Ce qui peut renforcer le sentiment souvent éprouvé par les étrangers, que, derrière les discours sur la coopération ou le développement, se cache la volonté de les voir partir.
A ce titre, le CCFD rappelle que « l'expérience montre que le co-développement ne remplace pas l'émigration. Il est illusoire de penser qu'il suffit de financer des projets au bénéfice des migrants, ou des candidats à l'émigration, pour tarir ou inverser les flux migratoires. Même s'il est fondamental d'offrir de leur alternative crédible, les facteurs qui favorisent la migratoire sont bien plus nombreux. La migration favorise le développement et le développement stimule la mobilité. Il est donc d'autant moins acceptable que le développement serve à « compenser » une politique anti-migratoire et répressive ».
Enfin, il y a lieu de s’interroger sur l’allocation de l’aide publique au développement - qui loin d’être répartie en fonction de critères purement objectifs et démontrant une réelle volonté de freiner les flux migratoires issus des pays où les actions de développement ont le plus besoin d’être soutenues - semble plus dictée par des intérêts géopolitiques peu médiatisés. Un exemple : il y a en France dix fois plus de Maliens que de Gabonais, mais le Gabon du président Omar Bongo reçoit par habitant dix fois plus d’aide que le Mali…
jeudi 11 octobre 2007
D'un immigre a une autre: Nous, immigres Francais
Y en a-t-il, dans ce lot, qui sont meilleurs que d'autres?
Qui juge-t-on le plus "utile a la Nation"?
C'est pourquoi je me suis associee a la redaction du texte suivant.
Nous, immigrés Français en Irlande, nous avons la chance d'être accueillis dans un pays qui a ouvert largement ses portes à des travailleurs non seulement Européens mais de tous les pays du monde, sans aucune expérience de l'immigration. Nous n'avons pas été soumis à des tests de langue ou d'intelligence pour savoir si nous satisfaisions les critères ou quotas de notre pays d'accueil. L'ADN de nos enfants n'a pas été testé. En Irlande, immigré n'est pas synonyme de fraudeur ou de voleur d'emploi.
L'injustice des mesures sur l'immigration mises en place par le gouvernement Sarkozy nous révolte. L'immigration, loin d'une menace, est une chance pour l'avenir de la France. Ici, nous ne mangeons pas le pain des Irlandais, nous contribuons à sa production. Nos homologues immigrés en France apportent également jeunesse et dynamisme à notre population vieillissante.
L'Irlande met en place une série de tables rondes pour organiser au mieux l'intégration des immigrants. Toutes les parties concernées y contribuent : associations locales, éducateurs, syndicats, police, média ansi que des représentants des différentes nationalités. Inspirons-nous de cet exemple.
La gestion de l'immigration mérite mieux que des effets d'annonce à des fins électorales.
Lettre aux Députés Francais
En commentaires: la Lettre aux Députés Francais, redigee et signee par ceux qui se sont deja adresses aux senateurs (voir la Lettre aux Senateurs ). Libre a vous de la reprendre, l'adapter, et l'adresser a vos elus locaux. Chaque voix compte !!
lundi 8 octobre 2007
Liberte, Legalite, Modernite: un combat acharne
Source: Check-List Le Monde, 8.10.07
Amendement ADN : pourquoi s’acharnent-ils ?
Le retour d’un courant inquiétant de la droite française : le déterminisme génétique. Par Jean-Pierre SUEUR, sénateur du Loiret, ancien ministre. Publie dans Liberation
Ce n’est pas le moindre mérite des longs débats parlementaires, comme celui qui a duré quatre heures au Sénat sur le seul «amendement ADN», que de révéler le fond des choses, le posé et le présupposé, le dit et le non dit. Car nul, au terme de ce débat, ne peut prétendre un instant que le dispositif laborieusement concocté par la majorité des sénateurs UMP pour sauver la présence dans le texte sur l’immigration de ces trois lettres emblématiques, ADN, ait quelque chance de s’appliquer.
Imaginons une demande de regroupement familial concernant un enfant vivant à mille ou deux mille kilomètres du consulat le plus proche en Afrique, en Asie, en Océanie (ce qui est une situation banale). Les autorités françaises, après avoir constaté les carences de l’état-civil, après avoir enquêté sur l’éventuelle «possession d’état», décideraient donc de faire procéder à un test ADN. Elles devraient en conséquence, selon le texte voté, saisir le tribunal de grande instance de Nantes, lequel devra procéder à des «investigations» (où ? comment ? avec quels moyens ? Investiguera- t-il sans envoyer personne sur place ?), puis tenir un débat contradictoire, avec, donc, le représentant de l’enfant, ou de ses représentants légaux - le père et la mère, alors que l’éventuel test ADN ne concernerait que la mère ! - qui sera nécessairement un avocat commis d’office (payé comment ?), qui ne connaîtra pas les personnes qu’il est censé défendre, ne les rencontrera pas (sinon, avec quels moyens ?), n’aura pas la possibilité de voir de près si l’état-civil, là-bas, est fiable ou pas, etc. Et ce n’est qu’un exemple des improvisations et contorsions juridiques auxquelles on s’est livré pour sauver l’amendement ADN.
D’où une question. Pourquoi cette obstination, cet acharnement, cette rage à le faire passer coûte que coûte ? La première réponse est évidente : tout recul sur le symbole ADN - fût-ce pour d’évidentes raisons éthiques ou pratiques - porterait préjudice à l’acte fondateur du pouvoir en place, à savoir le ralliement d’une part importante des électeurs du Front National au candidat de l’UMP. Mais il en est une seconde, qui tient au surgissement des fondamentaux d’une certaine droite. Je veux parler de la fascination génétique. Il n’y a pas si longtemps, le ministre de l’Intérieur de l’époque envisageait, à la suite du rapport Ginesti et d’un autre de l’Inserm, de «dépister» chez les enfants en bas âge les futurs délinquants, ce qui signifiait implicitement que la délinquance était inscrite dans les gènes.
Mais l’implicite devenait bientôt explicite lors du débat entre Michel Onfray et le candidat Sarkozy qui expliquait dans la revue Philosophie Magazine que la criminalité relevait de l’inné : «J’inclinerais, pour ma part, à penser qu’on naît pédophile.» On assiste aujourd’hui à la promotion d’une définition strictement génétique des liens familiaux, au rebours de toute notre tradition juridique.
Il y a derrière l’acharnement à faire passer l’amendement ADN, le retour de l’un des courants les plus inquiétants de la droite française : le déterminisme génétique, c’est la philosophie la plus conservatrice qui soit, c’est le contraire de l’humanisme, la négation de l’éducation et des capacités d’émancipation de chaque être humain.
vendredi 5 octobre 2007
Bon weekend
L'Homme doit seulement decouvrir qu'il est solidaire de tout le reste.
Theodore Monod, Reverence a la vie.
Photo: County Kerry, face aux Blaskets Islands
Colere d'une immigree
RIEN N'EST ENCORE FAIT, ceci n'est qu'une etape dans un long processus:
Le Sénat adopte le texte sur l'immigration avec des tests ADN
Reuters 05.10.07 12h57
PARIS (Reuters) - Les critiques sont d'autant plus vives que les sénateurs ont validé une autre mesure combattue par les défenseurs des droits de l'homme : l'interdiction d'accès aux centres d'hébergement d'urgence pour les sans-papiers.
Jeudi, le Comité consultatif national d'éthique a estimé dans un avis très critique que l'article sur les test ADN était "en contradiction avec l'esprit de la loi."
Le gouvernement ayant demandé l'urgence, une commission mixte paritaire (CMP) sera convoquée le 16 octobre au Sénat. La CMP, où la droite est majoritaire, devrait parvenir à un accord sur un texte commun aux deux assemblées qui sera soumis le 23 octobre aux députés et sénateurs pour son adoption définitive.
(...)
Dans un éditorial, le journal Le Monde daté du 6 octobre estime que les sénateurs, après les députés "ont fini d'esquisser le visage le plus inquiétant de la France" et qu'il y a "de la haine dans cette course à l'ADN."
"S'il advenait que ce texte soit maintenu au sortir de la commission mixte paritaire prévue le 16 octobre, alors il faudrait acter que notre pays a fait litière de son histoire et de sa géographie au détriment des étrangers", écrit-il.
L'ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius a estimé pour sa part que le gouvernement voulait à tout prix faire passer cette nouvelle loi pour masquer ses difficultés économiques et sociales.
"Ce qu'a voulu le gouvernement (...) c'est qu'on pose comme principe - moi je mets les pieds dans le plat - qu'au fond l'immigrant c'est un délinquant potentiel", a-t-il dit.
Laurent Fabius a jugé "absurde" la disposition privant les étrangers en situation irrégulière d'hébergement d'urgence.
"C'est le produit de toute une série de lois, quatre en quatre ans. Ce qui prouve que ce que recherche la droite, ce n'est pas de traiter la question, c'est d'utiliser ça comme une espèce de bouton qu'on gratte", a-t-il dit sur LCI.
L'association Terre d'Asile regrette à propos des tests ADN l'adoption d'un amendement "instaurant la possibilité d'un référentiel ethno-racial."
Mais elle approuve d'autres dispositions votées par le Sénat, comme sa décision de porter à 48 heures le délai de recours pour les étrangers ayant fait l'objet d'un refus d'entrée sur le territoire ou la restauration du délai de recours d'un mois pour les demandeurs d'asile rejetés de leur demande.
L'ACTION DOIT CONTINUER, car la question merite un debat pas encore clot
mercredi 3 octobre 2007
Vive la Resistance ! ou les hoquets de l'Histoire
LA FRANCE D'APRES a-t-elle deja change? Ou bien est-elle simplement fidele a celle qu'elle a toujours ete....
Ces Français qui entrent en résistanceUNE IMAGE DESASTREUSE A L'ETRANGER
France, the Crackdown. in The Guardian, 3.10.2007
Nous, Francais de l'Etranger....
Nous sommes des citoyens français résidant à l’étranger et sommes choqués par l’amendement Mariani, contraire aux principes de notre droit établissant que la filiation est basée sur la reconnaissance, et non sur des critères purement biologiques. Il nie l’évolution des familles contemporaines, liées fréquemment par d’autres liens que ceux du sang et ayant droit à la dénomination de «famille» vivant ensemble.
Accepteriez-vous que, nous, Français résidant à l’étranger, donc immigrés dans leur pays hôte, subissions de telles dispositions ? Même si nous ne sommes pas directement concernés par la loi, nous refusons qu’elle soit appliquée à des étrangers qui travaillent légalement en France, participent à la vie de notre pays et sont désireux d’y faire venir leur famille ! Outre cet amendement, tout le projet de loi donne la vision d’une politique d’immigration uniquement préoccupée par des calculs de politique intérieure. Notamment, par exemple, en faisant passer l’Ofpra [Office français de protection des réfugiés et apatrides, ndlr] de la tutelle du ministre des Affaires étrangères vers le ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale. Ce changement de tutelle risque de faire basculer la décision d’octroi du statut de réfugié en fonction de considérations intérieures et non plus en fonction du danger encouru par le demandeur d’asile dans le pays d’origine. L’adoption d’une telle disposition entraînerait une dénaturation du droit d’asile.
Lisez le texte integral de cette Lettre poste en Commentaire.
Le mandat des Senateurs representant les Francais a l'Etranger concerne toutes et tous les Francais-es expatrie-es et migrants, actuels, passes ou potentiels.
LA SARKOSIE EN V.O. Ca se dit pres de chez vous...
Ces Francais qui se lachent, et ceux qui se fachent
"Et encore ! il y a aussi les Français en France !! Exemple : candidature d'une Française originaire des Antilles, écartée car... ben voyons ! les "clients" n'aimeraient pas avoir affaire à une "black" au bureau... (en l'occurence, le mien !) et on te prend à témoin en plus... "vous savez comment ils sont...".Mais le pire (oui, ya pire) tu sais pas quoi ? Voyant que tu fais la tronche, ben oui, moi fille d'immigrés... elle appuie en trouvant une argumentation de choc et un amalgame surprenant : "vous vous souvenez de cette stagiaire que nous avions... Samia... au moment du ramadam... eh bien les clients...". Par respect pour toi et nous tous à la tête bigarrée, je te passerai la suite...Eh oui, ça s'est passé dans mon propre bureau... c'est à dégueuler non ? parce que, en fait, à chier c'est plus la bonne expression, je me sens constipée !
Peut-être que j'aurais quand même droit au bonheur finalement... ma patronne, celle qui... (tu m'as compris), dans l'impossibilité morale où elle se trouve de donner leur chance professionnelle à des blacks... commence à se demander si elle ne va pas nous repasser aux 40 heures ! nous les bien-blancs ! Je crois que je vais finir par lui dire que mon père n'était pas franchement Italien, mais un peu plus au sud ! morte de rire... (j'ai les dents qui grincent).
Signe: ma tantine (qui doit faire gaffe a ne pas trop bronzer l'ete sur sa Cote d'Azur).
REVEILLONS-NOUS !!
Philippe Val - rédacteur en chef - Charlie hebdo - initiateur de la pétition.
Pour signer : http://www.touchepasamonadn.com/
N'hesitez pas a transmettre cet article et la lettre, inciter a la signature, la prise de conscience et la mobilisation.
lundi 1 octobre 2007
C'est triste un jour sans Rugby
Eh bien voila c'est termine: les Irlandais ont perdu au Rugby. La Golden Generation des O'Driscoll, O'Gara, Stringer, O'Connell, etc.. n'a pas reussi a entrer dans le deja epais livre d'Or des Legendes irlandaises comme celle qui a donne sa premiere Coupe du Monde a l'ile. Et pourtant on y croyait !! Un fighting spirit pareil, il y a encore 6 mois, c'etait inedit !
Et puis, comme en economie, la bulle a commence a se degonfler... et le mal traditionnel irlandais a repris le dessus: le manque de confiance. On lui a jadis mis sur le dos le suicide economique et social de la Nation; on a recemment commence a s'en servir pour expliquer la surchauffe disant que les irlandais n'etaient pas habitues au succes, et l'exces n'etait que pur produit de l'inexperience dans le domaine. C'est peut-etre aussi un peu ce qui s'est passe en Rugby. Surchauffe, surentrainement, ne pas avoir su s'arreter a temps pour souffler un peu, et se reconcentrer sur ses objectifs. Mauvaise tactique. C'est la premiere fois que l'Irlande n'atteint pas les Quarts de Finale de la Coupe du Monde! Est-ce que la chute economique sera aussi dure, elle aussi?
Ici les emotions touchent la Nation toute entiere avec la meme, ou presque, intensite. Rares sont les heretiques qui ne partagent pas les bonheurs, ou les malheurs, sportifs. C'est donc une Soupe a la Grimace geante digne du Guinness des Records a laquelle sont confronte-es les traitres: ceux et celles qui ne s'interessent pas au sport, et les etrangers, ces bouc emissaires sur qui il est si facile de taper - n'est-ce pas la Sarkosie? Il en est qui ont la vie plus dure que d'autres, qui doivent marcher la tete basse dans la rue, presenter des excuses, ou presque; bien que, fair play, on se forc a rendre hommage a leur attachement bien naturel a leur Nation, meme si elle a fait le malheur direct du XV du Trefle ces derniers jours. Il n'est pas tres confortable d'etre natif d'un pays qui s'est qualifie pour les Quarts de Finale de la Coupe du Monde en ce triste et morne Lundi de deuil. On nous envie, on nous jalouse, on nous montre du doigt. "regardez-les, eux, qui ont une equipe qui sait jouer", soupconne-es de se la jouer, tout court, malgre les profils bas ("euh... non, j'vous jure, je joue a rien du tout, surtout pas en Rugby").
Dans mon cas j'ai beau insister: "Mais puisque je vous dis que je veux que la France perde ! Je veux pas qu'il recupere la victoire, Sarkozy ! Je veux que les All Blacks les coupe en petits morceaux peuchere eux tant pis les joueurs innocents mais c'est pour la bonne cause !" - l'exces de modestie ne prend pas. "Et puis d'abord je viens de Marseille on sait meme pas comment ca se joue, le Rugby. On regarde la tele et on crie Vive l'Irlande!, c'est tout ce qu'on fait, promis jure" - nobless oblige, certes, mais y'a des limites. Alors maintenant que je suis sur place... "Puisque je vous dis que je suis pour vous ! Que je souffre avec vous !" - suspiscion... qu'est-ce que ca cache cet engouement contre nature? ces effusions trop pressantes? qu'est-ce que je leur veux a la fin? Il est des integrations pas faciles, parole d'immigree !
Mais tout ca n'est pas bien dramatique. Rien ne l'est, ici. Le sourire va revenir bientot. Et tout finira en chansons avec de la biere et des copains. Comme dans Asterix (ca n'a guere change depuis, le monde celtique...). Et tres vite. Genre Samedi. A Dublin. Devant du Rugby. Fair Play oblige, sens de la fete jamais altere, toutes les excuses sont bonnes pour une pinte ou deux, ou six, voire huit ou neuf si on arrive au Pub assez tot... la Coupe du Monde continue, non? On va tout de meme pas se laisser abattre et laisser passer une occasion de boire ! Quoi de mieux que de regarder des beaux matchs en etant neutre? En se faisant la gueule bien noire sans se soucier de rester un peu clair pour compter les points? Le Paradis sur terre ! Comme un petit canard dans l'eau.
Kilarney National Park, Kerry