jeudi 11 octobre 2007

D'un immigre a une autre: Nous, immigres Francais

Si mon grand-pere avait du passer des tests de Francais, nous serions 20 personnes de moins dans ma famille. Si mon arriere-grand-pere avait du passer des tests de Francais, il n'y aurait pas de famille du tout.

Mon grand-pere a echoue en France comme prisonnier de guerre evade en 1942. Cache, nourri par la communaute italienne, il a appris le Francais en lisant le journal seul a la maison, et le soir chantait, en bon napolitain, pour payer ses repas. Puis il est sorti de son repere, n'y tenant plus, pour travailler, au grand jour, immigre clandestin, sans papier, puis avec des faux, et plusieurs noms, jusqu'a son mariage, sa regularisation.
Plus tot mon arriere-grand-pere etait arrive en France pour travailler plus, afin de gagner plus. La vie etait dure en Toscane, mais pas misereuse. Il voulait s'enrichir pour emmener sa famille aux Etats-Unis, mais en escale a Marseille, il y a trouve son Eldorado. La famille a ete regroupee, et tout le monde est reste.
Aux memes moments, le noyau "Francais de souche" de la famille se formait, entre Charentes et Medoc.

Y en a-t-il, dans ce lot, qui sont meilleurs que d'autres?

Mes Francais de souche etaient reveches et travailleurs; mes Francais d'importation etaient joviaux et travailleurs: tous ont eleves enfants et petits-enfants dans le sens du respect, de l'autorite, de l'effort. Leurs familles ont prospere, n'ont jamais manque de rien, n'ont jamais rien pris qu'ils n'aient gagne dignement. Mes Francais de souche ont travaille durement pour le profit d'autres, et parmi mes Francais d'importation certains ont cree leur propre emploi et celui de dizaines d'autres. Car sans les napolitains, a Marseille, la peche ne serait rien.

Qui juge-t-on le plus "utile a la Nation"?

A mon tour je suis partie, me suis etablie, essaie de prosperer, d'etre utile a la Nation qui m'accueille, qui un jour sera inquiete mais en attendant, pour tout cela, m'ouvre les bras.

C'est pourquoi je me suis associee a la redaction du texte suivant.


Nous, les immigrés Français

Nous, immigrés Français en Irlande, nous avons la chance d'être accueillis dans un pays qui a ouvert largement ses portes à des travailleurs non seulement Européens mais de tous les pays du monde, sans aucune expérience de l'immigration. Nous n'avons pas été soumis à des tests de langue ou d'intelligence pour savoir si nous satisfaisions les critères ou quotas de notre pays d'accueil. L'ADN de nos enfants n'a pas été testé. En Irlande, immigré n'est pas synonyme de fraudeur ou de voleur d'emploi.

L'injustice des mesures sur l'immigration mises en place par le gouvernement Sarkozy nous révolte. L'immigration, loin d'une menace, est une chance pour l'avenir de la France. Ici, nous ne mangeons pas le pain des Irlandais, nous contribuons à sa production. Nos homologues immigrés en France apportent également jeunesse et dynamisme à notre population vieillissante.

L'Irlande met en place une série de tables rondes pour organiser au mieux l'intégration des immigrants. Toutes les parties concernées y contribuent : associations locales, éducateurs, syndicats, police, média ansi que des représentants des différentes nationalités. Inspirons-nous de cet exemple.

La gestion de l'immigration mérite mieux que des effets d'annonce à des fins électorales.


Lettre aux Députés Francais

En commentaires: la Lettre aux Députés Francais, redigee et signee par ceux qui se sont deja adresses aux senateurs (voir la
Lettre aux Senateurs ). Libre a vous de la reprendre, l'adapter, et l'adresser a vos elus locaux. Chaque voix compte !!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Elle est super jolie ta note Sandrine. Nous avons des origines communes car la famille de ma grand-mère maternelle venait aussi d'Italie, de ligurie et du piémont plus précisémement. Et pour mon grand-père maternel, on ne sait pas mais j'ai trouvé une petite ville qui porte son nom de famille!

Qui peut se dire "français pure souche" ? Les imbéciles.

J'aime bien la pétition des immigrés français en Irlande. Dommage que je ne peux pas me joindre à vous. Mais le coeur y est!
Cet été, "2 cons" qui se voulaient bien français (mais la honte pour les autres que nous étions) ont sorti qu'il était anormal que dans les pubs ou restaurants irlandais, l'on trouve bien souvent des immigrés - des Polonais mais pas seulement - pour servir le client!! Heureusement un Irlandais que je connais bien a rétorqué que s'ils n'étaient pas là, nos 2 cons ne pourraient pas boire leur bière!
Le top c'est qu'ils avaient comparé ça à l'"invasion" - pour reprendre leurs termes - magrhébine en France: selon eux le "Français pure souche" serait en danger. En tout cas il avait tout du cochon pur porc ces 2 là.

Sandrine a dit…

Ils etaient vraiment cons tes deux vieux !!

Rares sont ceux qui se plaignent de l'invasion polonaise ici: sans les europeens de l'Est, on ne sert plus ni a boire ni a manger, on ne nettoie plus les bureaux et les chambres d'hotels.

De meme que sans les infirmieres philipines on ne fait plus tourner les hopitaux.

Ici l'equation est tres simple: il y a plus de jobs que de bras, et c'est parce que le pays est jeune, inventif, dynamique et l'economie est a leur image: flexible et en bonne sante; et plus il y a de bras, plus elle l'est.

Mais ca, deux vieux lepenistes "de souche" ne peuvent pas le comprendre.

Anonyme a dit…

Mesdames et Messieurs les députés

Nous sommes des citoyens français résidant à
l’étranger, nous n’avons aucune représentation dans
votre assemblée et nous le regrettons profondément car
nous sommes citoyens français de plein droit.
Nous nous adressons néanmoins à vous parce que nous
votons et sommes soucieux de notre pays.
Nous sommes particulièrement choqués par l’amendement
« Mariani » qui prévoit la possibilité de prouver une
filiation par des tests ADN dans le cadre d’une
demande de regroupement familial.
Les différents amendements qui ont amené le Sénat à
voter cette disposition, ne doivent pas occulter le
fait qu’elle est contraire aux principes de notre
droit établissant que la filiation est basée sur la
reconnaissance, et non sur des critères biologiques.
La filiation se constituant par la nomination, la
dimension symbolique occupe une place fondatrice dans
ce qui génère la notion même de famille. Cette
disposition met en péril ce principe fondamental.
Elle nie l’évolution des familles contemporaines,
liées fréquemment par d’autres liens que ceux du sang
et ayant donc droit à la dénomination de « famille »
vivant ensemble.
Le Comité d’Ethique a rendu un avis qui réaffirme avec
force la nécessité de prendre en compte ces principes
fondamentaux.

Quand bien même elle serait basée sur le volontariat,
l’utilisation de la science et de la médecine à des
fins de contrôle des populations est inacceptable sur
le plan éthique et nous rappelle la période la plus
sombre de notre Histoire : le traitement
bureaucratique et « scientifique » de populations
désignées comme indésirables, à éradiquer.

Accepteriez- vous que, nous, Français résidant à
l’étranger, donc immigrés dans nos pays hôtes,
subissions de telles dispositions ?

Nous refusons qu’elles soient appliquées à des
étrangers qui travaillent en France, participent à la
vie de notre pays et sont désireux d’y faire venir
leur famille !

Nous constatons qu’au sein même du gouvernement et du
parti majoritaire se sont élevées des voix pour mettre
un terme à cette disposition et à une autre, choquante
elle aussi, qui prévoyait d’interdire l’accès aux
hébergements d’urgence pour les sans papiers. Nous
nous réjouissons que ces voix défendent ces principes
essentiels, et ce, au delà des clivages politiques.

Outre ces amendements, tout le projet de loi donne la
vision d’une politique d’immigration uniquement
préoccupée par des calculs de politique intérieure.
Notamment, en faisant passer l’OFPRA de la tutelle du
ministre des affaires étrangères vers le ministère de
l’immigration. Ce changement de tutelle risque de
faire basculer la décision d’octroi du statut de
réfugié en fonction de considérations intérieures, et
non plus en fonction du danger encouru par le
demandeur d’asile dans le pays d’origine.
L’adoption d’une telle disposition entraînerait une
dénaturation du droit d’asile.

Par ses dispositions sur les questions ethniques dans
les enquêtes statistiques, ce projet de loi rend
également possible une « lecture ethnique » de la
société, en particulier une « lecture ethnique » de la
population des migrants, en profond désaccord avec
notre modèle républicain.

Nous savons qu’une politique de maîtrise des flux
migratoires doit s’intégrer à une vision
internationale, qui prenne en compte les terribles
inégalités de développement et de conditions sociales
au niveau mondial. C’est pourquoi nous nous étonnons
grandement qu’un ministère qui prévoit dans son
intitulé le « co-développement » ne fasse aucune
proposition à ce sujet.

Nous portons à votre attention que nous, Français de
l’étranger, vivant et travaillant à l’extérieur des
frontières françaises, constatons que les
interrogations à l’étranger sont nombreuses au sujet
de ces dispositions qui sont contraires à notre
histoire et à notre culture.

Nous, Français de l’étranger, portons là où nous
sommes, l’image d’une France républicaine, pays des
droits de l’Homme, représentant aux yeux du monde
l’idée même de Liberté, d’Egalité et de Fraternité.
Ce sont ces principes qui fondent notre histoire,
constituent notre culture et incarnent l’identité
française, c’est à partir d’eux que doit se penser
l’intégration.

Pour toutes ces raisons nous vous demandons de vous
prononcer contre ce projet de loi et de saisir le
Conseil Constitutionnel dans le cas où il devrait être
voté par votre assemblée.