lundi 4 décembre 2006

Le Liban, dans Le Monde aujourd'hui

Encore une fois le beau pays du Cèdre a la vedette. Oui, je sais, c'est pas gai, c'est compliqué... pour aller au fond du cafard je recommande fortement la lecture de Robert Fisk: Liban Nation Martyre (éditeur Panama). Un livre extraordinaire dans lequel le journaliste britannique explicite de façon simple une situation complexe. Un pavé dont vous sortirez instruits et transformés. La Bible du journalisme par la preuve: investigation de l'Histoire et du terrain, analyse et avis brut. Au lecteur de juger pour faire sa propre opinion. La méthode Fisk nette et sans bavure.

Et Ségolène alors, me direz-vous ? Bavure, gaffe, bourde ou faux pas ? Piège et incompétence ? Copinages hasardeux et cafouillage révélateur ?

Si vous voulez mon avis, on perd le fond des choses avec cette polémique stérile qui cache un vide sidérant : celui des opposants-candidats qui jusqu’à présent n’ont pas exprimé une seule seconde leurs propositions d’action contre la guerre et pour la paix au Moyen-Orient. Outre les souffrances innacceptables de populations innocentes, ce conflit affecte la France directement à travers certaines communautés de pensée « culturelle » ou « religieuse » qui sont apaisées ou radicalisées selon l’attitude du pays dans lequel ils vivent. Hors que proposent nos candidats, concrètement, puisque SR ne sait pas y faire, pour faire taire les bombes ? Comment redonner espoir, des soins et à manger à ceux qui en ont besoin et ainsi couper l’herbe sous le pied aux Hezbollah, Syrie, Iran ? Quand mettra-t-on fin à la paralysie d’une politique trop personnalisée via les amitiés de notre Président actuel ? Que comptent-ils faire, nos Bayrou, Voynet, Sarkozy, Fillon, Douste-Blazy, pour aider l’Etat libanais à prendre ses responsabilités envers tous ceux installés sur son territoire, à unifier le Liban et apaiser la région en mettant fin à une approche partisane héritage direct du protectorat ? Les voilà, les vrais questions auxquelles ils ont manqué l’occasion, pourtant offerte sur un plateau, de répondre.

Président, ça s’apprend. M. Sarkozy en sait quelque chose qui utilise largement et depuis longtemps les canaux nationaux et diplomatiques de la République aux fins de sa candidature, pour une expérience de terrain qui doit bien venir de quelque part. A 6 mois des élections, oui, SR est en apprentissage déclaré et nécessaire, nouant des contacts précieux, discutant et apprenant pour être prête le Jour J, pour ne pas être un Apprenti Président. Quelle est actuellement la légitimité à ce sujet de M. Bayrou et Mme Voynet à donner des leçons de politique étrangère à quelqu’un qui a au moins le mérite de faire l’effort de se déplacer ?

Enfin, le voyage de SR n’est pas traité comme « officiel » par l’Etat via l’Ambassade de France au Liban donc l’accueil qui est fait à la candidate du PS n’engage que ceux qui la reçoivent, et les polémiques ceux qui croient bon de s’y attarder. Au Moyen Orient on semble donner un intérêt relatif, et c’est justifié, à la visite d’une candidate qui est loin d’être chef de l’Etat et on s’occupe plus de lui expliquer les diverses vues sur la situation que des écarts de langage de voisins ou « ennemis » dont la violence verbale est pain quotidien.

Voilà, si vous me posiez la question, ce que je vous répondrais. Affaire classée. Place au débat constructif. A trop regarder le JT on sombre dans le piège politicard de ceux qui veulent faire croire que ce qui compte, c'est la couleur des tailleurs.

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