mardi 20 février 2007

Desir d'immigration juste pour tous, pas de discrimination positive ou controlee

Propositions en matière d'immigration
LEMONDE.FR 08.02.07 18h22 • Mis à jour le 08.02.07 18h58

Dans une
lettre envoyée à l'association France Terre d'asile, Ségolène Royal prend position pour la première fois sur les questions migratoires. "L'immigration pose dans tous les pays développés des questions difficiles qui doivent être traitées sans démagogie", explique Mme Royal, dans une réponse aux questions envoyées par l'association aux candidats à la présidentielle.
"Je ne suis pas favorable à une régularisation globale, mais à une régularisation sur critères", explique la candidate socialiste à propos des sans-papiers. Soulignant que "les contextes espagnol et italien ne sont pas les mêmes", elle estime que les critères de régularisation doivent être les suivants : "la durée de la présence sur le territoire français, les attaches personnelles, la scolarisation ainsi que la possession ou la promesse d'un contrat de travail".
Elle s'engage également, si elle est élue, à faire rééxaminer les dossiers des demandeurs d'asile déboutés, "que l'on qualifie communément de 'ni-ni', ni expulsables ni régularisables". Ségolène Royal a également salué "le formidable succès du Réseau éducation sans frontières", estimant que cet "élan de solidarité (...) montre le vrai visage des Français, celui de la tolérance et de la fraternité".


Sur le droit d'asile, la candidate socialiste souligne que c'est "un devoir" pour un Etat, selon les termes de la convention de Genève. Elle souhaite un moratoire sur le concept de pays d'origine sûre et demande "une renégociation à l'échelle européenne". En juin 2005, l'Ofpra avait dressé une liste de douze pays "sûrs", auxquels sont venus s'ajouter cinq nouveaux pays en mai 2006. Cela a abouti à limiter le nombre de ressortissants demandant le droit d'asile en France. "Nous voyons bien que cette liste ne répond pas à l'obligation de respect de l'Etat de droit et de protection des droits humains, qu'il y figure des Etats où la protection des libertés n'est pas pleinement assurée", explique la candidate. Elle va un peu plus loin que le
projet du Parti socialiste adopté en juin 2006, qui mentionnait simplement "le respect effectif du droit d'asile". Elle promet également un plus grand engagement de la France pour harmoniser les politiques d'asile et d'immigration au niveau européen. Au niveau international, "la France devrait augmenter sa contribution au budget du Haut Commissariat aux réfugiés, afin de participer à l'effort global pour aider les réfugiés, d'autant plus qu'il nous faudra faire face à la problématique des réfugiés climatiques qui risque de prendre de l'ampleur dans les prochaines années", détaille Ségolène Royal.
Enfin, la candidate socialiste donne sa vision de l'immigration, estimant que "fermer la porte aux immigrés serait nous condamner au déclin". Mais elle reste fermement opposée à l'ouverture des frontières : "Nous ne pouvons, pas plus que nos voisins, ouvrir purement et simplement nos frontières sans créer des déséquilibres économiques et sociaux insupportables, notamment une forte pression à la baisse sur les salaires."
Le Monde.fr

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