I think he's the best James Bond EVER since legendary Sean Connery. I won't say THE best, I wouldn't dare, too much respect. Although... Daniel Craig has it ALL: sexy, mussles, sexy, sexy blue eyes, brain of course, sexy. Did I mention sexy ? He's less classy and more physical, the film is more violent too but to an acceptable extent, let's say. I didn't see those 145mn fly by, the film is just great, higly recommended. His name is Bond. James Bond. He's back. For good. Go see it !!
And because Africa, where it all starts, is not only about corrupted greedy vilains:
Association Cultures, Humanisme et Citoyenneté
CINÉMA FRANCO-MALIEN BAMAKO, film d'Abderrahmane Sissako
Film français, malien Genre : Drame Durée : 1h 58min Année de production : 2006 Distribué par Les Films du Losange Date de sortie : 18 Octobre 2006 Avec Aïssa Maïga, Tiécoura Traoré, Hélène Diarra Réalisé par Abderrahmane SISSAKO
Où en est l'Afrique, cinquante ans après " Fidei Donum " ? Est-il vrai que la situation économique continue de s'y dégrader, depuis le célèbre, mais peu entendu, " L'Afrique noire est mal partie " de René Dumont en 1962 ? Voici un film, réalisé par un cinéaste africain déjà reconnu, qui essaie de répondre à ces questions. C'est le seul film africain sorti en France durant cette année, de même que l'an dernier on n'avait pu voir que le très beau " Mooladè ", du vieux cinéaste sénégalais Ousmane Sembéné. La difficulté de tourner un film en Afrique aujourd'hui donne d'autant plus de prix à ces œuvres, mais ce n'est pas la seule raison de s'y attacher : " Bamako " est un film de grande qualité, qui donne la parole à l'Afrique.
Tout le film se déroule dans une cour, dans un quartier populaire de Bamako, capitale du Mali, la cour où le réalisateur a grandi, entouré de ses nombreux frères, sœurs, cousins et cousines. Aujourd'hui encore y vivent une vingtaine de personnes, au milieu de la cour se trouvent un robinet et un puits. Mais dans cette cour se réunit, le temps du film, une autre " cour ", une cour de justice, un tribunal chargé, au nom de l'Afrique, de faire le procès des institutions internationales, Banque Mondiale, Fonds Monétaire International, multinationales diverses, qui contribuent au malheur de l'Afrique.
La grande force du film est d'avoir situé ce procès fictif au beau milieu de la vie quotidienne qui continue : le tribunal est installé sur des chaises et une rambarde branlante, ce qui en souligne la dimension symbolique. Et pendant ce temps, tout autour, les enfants courent, les femmes viennent chercher l'eau au robinet, d'autres font la lessive en plein air, l'atelier de teinture continue dans un autre angle. Mélé, une belle jeune femme, se prépare pour aller chanter dans un bar, plus loin, un enfant est soigné par sa mère, un homme est gravement malade, un photographe suit et commente les événements. Le gardien près de la porte de la cour prend son rôle très au sérieux, tandis que des jeunes désoeuvrés écoutent distraitement le haut-parleur qui retransmet les débats. Tout à coup un mariage surgit et interrompt un instant les délibérations, dans une atmosphère de fête. C'est toute la vie africaine aujourd'hui qui est suggérée, avec ses rythmes traditionnels, mais aussi les difficultés du moment présent (tous ces jeunes inoccupés, les licenciements provoquées par les privatisations) et le désir d'un ailleurs : on entendra la jeune femme dire : " Je pars pour Dakar " et on verra en flash-back un groupe tentant la traversée du désert en direction de l'Europe.
Pendant que la vie continue, le procès, lui, recherche les causes de cette misère qui s'abat sur l'Afrique. Il les voit surtout dans la puissance des pays riches qui imposent leur loi aux pays pauvres, dans les lois financières internationales qui étranglent les petits pays sous le poids de la dette.. Parce qu'il soulève toutes ces questions de fond, le film a obtenu le soutien de Attac, du CCFD, du Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers-Monde et de plusieurs autres associations. Mais le film n'est nullement à sens unique. On y parle aussi d' " une administration malade, corrompue, pourrie ". L'auteur note qu'" une grande partie de l'élite africaine est complice de l'Occident : chacun veille égoïstement sur ses propres intérêts ". Le but poursuivi n'est pas de défendre une thèse, mais de donner à voir et à penser. C'est la seconde grande qualité de ce film, constamment distancé et poétique, qui sait conjuguer avec brio le comique et le tragique. C'est après avoir attribué à Lao Tseu la formule : " Tout ce qui est excessif est insignifiant " qu'on entend le plaidoyer pompeux et grandiloquent d'un avocat européen (interprété par William Bourdon) attaquant la Banque mondiale. On nous présente aussi le très beau témoignage de la romancière Aminata Traoré, ancienne ministre de la culture au Mali, qui va jusqu'à affirmer que " l'Afrique n'est pas victime de sa pauvreté, mais de ses richesses ", et qui appelle l'Afrique à se ressaisir. L'auteur a laissé une grande liberté à ses interprètes, il passe sans cesse de la vie vécue à la parole élaborée, il invite chaque spectateur à réfléchir et à se forger sa propre opinion. Il se situe ainsi, non en donneur de leçon, mais en artiste.
Jacques Lefur e-mail : jacques.lefur@wanadoo.fr
And because Africa, where it all starts, is not only about corrupted greedy vilains:
Association Cultures, Humanisme et Citoyenneté
CINÉMA FRANCO-MALIEN BAMAKO, film d'Abderrahmane Sissako
Film français, malien Genre : Drame Durée : 1h 58min Année de production : 2006 Distribué par Les Films du Losange Date de sortie : 18 Octobre 2006 Avec Aïssa Maïga, Tiécoura Traoré, Hélène Diarra Réalisé par Abderrahmane SISSAKO
Où en est l'Afrique, cinquante ans après " Fidei Donum " ? Est-il vrai que la situation économique continue de s'y dégrader, depuis le célèbre, mais peu entendu, " L'Afrique noire est mal partie " de René Dumont en 1962 ? Voici un film, réalisé par un cinéaste africain déjà reconnu, qui essaie de répondre à ces questions. C'est le seul film africain sorti en France durant cette année, de même que l'an dernier on n'avait pu voir que le très beau " Mooladè ", du vieux cinéaste sénégalais Ousmane Sembéné. La difficulté de tourner un film en Afrique aujourd'hui donne d'autant plus de prix à ces œuvres, mais ce n'est pas la seule raison de s'y attacher : " Bamako " est un film de grande qualité, qui donne la parole à l'Afrique.
Tout le film se déroule dans une cour, dans un quartier populaire de Bamako, capitale du Mali, la cour où le réalisateur a grandi, entouré de ses nombreux frères, sœurs, cousins et cousines. Aujourd'hui encore y vivent une vingtaine de personnes, au milieu de la cour se trouvent un robinet et un puits. Mais dans cette cour se réunit, le temps du film, une autre " cour ", une cour de justice, un tribunal chargé, au nom de l'Afrique, de faire le procès des institutions internationales, Banque Mondiale, Fonds Monétaire International, multinationales diverses, qui contribuent au malheur de l'Afrique.
La grande force du film est d'avoir situé ce procès fictif au beau milieu de la vie quotidienne qui continue : le tribunal est installé sur des chaises et une rambarde branlante, ce qui en souligne la dimension symbolique. Et pendant ce temps, tout autour, les enfants courent, les femmes viennent chercher l'eau au robinet, d'autres font la lessive en plein air, l'atelier de teinture continue dans un autre angle. Mélé, une belle jeune femme, se prépare pour aller chanter dans un bar, plus loin, un enfant est soigné par sa mère, un homme est gravement malade, un photographe suit et commente les événements. Le gardien près de la porte de la cour prend son rôle très au sérieux, tandis que des jeunes désoeuvrés écoutent distraitement le haut-parleur qui retransmet les débats. Tout à coup un mariage surgit et interrompt un instant les délibérations, dans une atmosphère de fête. C'est toute la vie africaine aujourd'hui qui est suggérée, avec ses rythmes traditionnels, mais aussi les difficultés du moment présent (tous ces jeunes inoccupés, les licenciements provoquées par les privatisations) et le désir d'un ailleurs : on entendra la jeune femme dire : " Je pars pour Dakar " et on verra en flash-back un groupe tentant la traversée du désert en direction de l'Europe.
Pendant que la vie continue, le procès, lui, recherche les causes de cette misère qui s'abat sur l'Afrique. Il les voit surtout dans la puissance des pays riches qui imposent leur loi aux pays pauvres, dans les lois financières internationales qui étranglent les petits pays sous le poids de la dette.. Parce qu'il soulève toutes ces questions de fond, le film a obtenu le soutien de Attac, du CCFD, du Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers-Monde et de plusieurs autres associations. Mais le film n'est nullement à sens unique. On y parle aussi d' " une administration malade, corrompue, pourrie ". L'auteur note qu'" une grande partie de l'élite africaine est complice de l'Occident : chacun veille égoïstement sur ses propres intérêts ". Le but poursuivi n'est pas de défendre une thèse, mais de donner à voir et à penser. C'est la seconde grande qualité de ce film, constamment distancé et poétique, qui sait conjuguer avec brio le comique et le tragique. C'est après avoir attribué à Lao Tseu la formule : " Tout ce qui est excessif est insignifiant " qu'on entend le plaidoyer pompeux et grandiloquent d'un avocat européen (interprété par William Bourdon) attaquant la Banque mondiale. On nous présente aussi le très beau témoignage de la romancière Aminata Traoré, ancienne ministre de la culture au Mali, qui va jusqu'à affirmer que " l'Afrique n'est pas victime de sa pauvreté, mais de ses richesses ", et qui appelle l'Afrique à se ressaisir. L'auteur a laissé une grande liberté à ses interprètes, il passe sans cesse de la vie vécue à la parole élaborée, il invite chaque spectateur à réfléchir et à se forger sa propre opinion. Il se situe ainsi, non en donneur de leçon, mais en artiste.
Jacques Lefur e-mail : jacques.lefur@wanadoo.fr
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