21/11/06
Je suis étrangère au syndicalisme parce que je ne me suis moi non plus jamais retrouvée dans aucun syndicat français, et j'ai bien du mal a faire mon choix depuis quelques mois en Irlande où je réside et où j'ai eu envie d'adhérer. J'avoue que ces idées me séduisent.
Ce syndicalisme par petites touches, via des structures de type associatif adaptées à chaque corps de métier est exactement ce qu'on retrouve en Irlande: c'est à la fois rassurant et satisfaisant. Mais ce qui manque ici, ce sont justement de grands mouvements coordinateurs: chaque structure, trop petite, trop spécialisée, est finalement sans pouvoir de peser sur le débat politique et il n'existe aucune véritable cohésion, aucun véritable pouvoir d'action, sans la volonté même des politiques, ou d'inverser la destruction orchestrée par la main de fer de Mme Thatcher; lorsqu'elle a détruit le syndicalisme britannique elle a aussi poussé celui irlandais, échaudé, à aller trop loin dans ses concessions au gouvernement pour assurer la reprise économique. La paix sociale a des airs de léthargie, et les syndiqués sont confinés au silence et à l'éparpillement. Le pacte qui a assuré l'essor du Tigre Celtique serait largement à revoir mais les syndicats n'ont pas les moyens de coordonner une action dans ce sens.
Donc oui à de petites structures proches des gens et leurs corps de métier, et oui à de grandes structures d'envergure nationale qui peuvent les rassembler dans des courants influents au sein de la société, et exercer une véritable pression sur les gouvernants.
L'idée de l'adhésion a un euro par mois est aussi séduisante et parfaitement adaptée à la condition de ceux qui ont le plus besoin de l'appui d'un syndicat.
Sandrine
"Ségolène Royal en 2007" sur //cafewaterford.blogspot.com
En réponse à:
Jérôme Grattirola 21/11/06
J'ai longtemps été syndicaliste étudiant, même président de ma section de l'UNEF-ID, mauis je ne me suis pas retrouvé une fois entré dans le monde du travail dans les syndicats présents. CGT, FO, CFDT...Lequel choisir? En fonction du délégué syndical?? Pas évident. L'on devrait "abolir" la représentativité légitimes des 5 grands et permettre l'émergence de syndicats au même titre que des associations. Il suffirait de s'affilier à l'un des 5, mais en toute autonomie et indépendance. Au moins pour négocier des accors internes. Ensuite, réformer les élections professionnelles. 4 ans c'est trop long dans certains corps de métiers. Et puis il y a le prix. Se syndiquer coute cher... Mettre une cotisation à 1 euro par mois permettrait aux organisations syndicales de s'y retrouver car elles augmenteraient consédérablement le nombre de leurs adhérents.
Thème de Réflexion: Comment donner envie à tous les salariés d'adhérer à un syndicat ?
Le renforcement des syndicats est indispensable pour rééquilibrer les relations entre partenaires sociaux. L’instauration d’un dialogue social de qualité en dépend largement.
Dans notre pays, les partenaires sociaux ne sont pas suffisamment consultés et associés aux grands choix qui préparent l’avenir. Les syndicats sont même parfois tenus à l’écart de décisions qui ont un impact décisif, et en l’espèce négatif, sur la vie des salariés, comme on l’a vu avec le CPE.
Je vous propose d’ordonner ce débat autour des trois questions suivantes :
1. Comment encourager l’adhésion syndicale ?
2. Comment renforcer l’implantation syndicale dans les entreprises ?
3. Quelle place réserver à la négociation entre partenaires sociaux ?
Ségolène Royal
Vous aussi, participez ! sur Désirs d'avenir: www.désirsdavenir.org
2 commentaires:
actenses se félicite du projet actuellement examiné par le Comité Economique et Social (CES), visant à refondre la représentativité des syndicats sur une base démocratique. En matière de représentation syndicale, le devoir de mémoire doit céder la place au devoir de réalisme.
Mais aux yeux d'actenses, dont la vocation est d'apporter une réponse aux problèmes des jeunes, le réalisme s'arrête vite. L'un des plus graves problèmes de représentation dans le monde du travail, non traité à ce jour, est celui des jeunes.
actenses souhaite attirer l'attention du CES sur le fait que, pour que son objectif de représentativité soit atteint, il conviendrait que l'ensemble des acteurs puisse participer aux élections professionnelles. Les populations précarisées, comme les stagiaires (pour les élections professionnelles) ou les chômeurs, parmi lesquels les jeunes sont nombreux, devraient également pouvoir être représentés démocratiquement afin de faire entendre leur voix. Mais selon quelles modalités ? A cet égard, vaut-il mieux fonder la représentativité sur un vote ou sur l'adhésion ?
Du point de vue des jeunes, il faut toutefois aller plus loin. Un représentant syndical nous a récemment souligné le lien entre l'absence de jeunes au sein des syndicats et la faible priorité accordée aux dossiers qui les concerne. Dès lors, il ne s'agit plus seulement de représentativité, mais également de prise de responsabilités. Comment faciliter l'accès des jeunes aux responsabilités syndicales, alors que l'investissement syndical est souvent mal perçu et peut constituer un frein dans une carrière ? Comment favoriser l'engagement des jeunes dans des structures qui leur semblent éloignées de leur préoccupation, et dont la moyenne d'âge approche les 60 ans ?
Pour actenses, le dossier ne prend pas fin avec ce seul projet d'avis. Nous souhaitons vivement que le CES continue dans cette lancée pour proposer une réforme d'ampleur.
Eclaircissement
mercredi 29 novembre 2006, mis à jour à 18:10
Syndicats: Bientôt une refonte de la vie syndicale? Marie Simon
Le Conseil économique et social (CES) a proposé au gouvernement une refonte radicale des critères de la représentativité syndicale. Cette refonte mettrait fin au monopole des cinq centrales historiques
Le Conseil économique et social (CES) a proposé au gouvernement une refonte radicale des critères de la représentativité syndicale dans un avis voté mercredi par 132 voix pour et 57 contre. Cette refonte mettrait fin au monopole des cinq centrales historiques (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC). Cet avis, requis par le gouvernement, va être transmis à Matignon qui pourra s'en inspirer pour une future réforme.
Ce texte a donné lieu à de vives passes d'armes au CES entre partisans et opposants de la réforme. CGT, CFDT, Unsa, UPA (patronat de l'artisanat) et les mutuelles et associations membres du CES ont voté pour, tandis que Force ouvrière, la CFTC, la CFE-CGC, le groupe des entreprises privées (Medef, CGPME) et l'UNAPL (professions libérales) ont voté contre.
Représentativité
L'institution suggère l'abrogation d'un arrêté de 1966 qui confère une "présomption irréfragable de représentativité" aux cinq confédérations sur le plan national et professionnel, ce qui leur garantit l'exclusivité d'un certain nombre de droits, notamment de négocier des accords collectifs. Le CES propose à la place l'instauration d'"une représentativité nationale" qui serait assise notamment sur le résultat d'élections ouvertes à tous les salariés, et dont les modalités restent à définir. Ce changement pourrait ouvrir la voie d'une reconnaissance nationale des syndicats apparus dans les années 90, Unsa (autonomes) et Solidaires (regroupant les syndicats Sud).
Validité des accords
Le CES propose aussi, qu'à terme, un accord collectif (entre employeurs et syndicats) ne soit valide que s'il est approuvé par des organisations syndicales représentant une majorité de salariés - au niveau interprofessionnel, d'une branche professionnelle comme d'une entreprise. Actuellement, un accord collectif doit être signé par au moins un syndicat représentatif et ne pas susciter d'opposition de la majorité des syndicats (loi Fillon de 2004). Entre ces deux systèmes, le CES suggère une "phase transitoire": un accord ne serait valide que s'il était signé par des syndicats représentant la majorité relative des salariés.
Et les PME?
Le CES déplore notamment un dialogue social "insuffisant" dans les PME en raison notamment de "l'absence de l'implantation syndicale" en leur sein. En l'absence de délégué syndical dans une entreprise, il propose que des représentants "élus parmi les salariés" puissent négocier un accord collectif avec l'employeur. En l'absence de représentant du personnel, les négociateurs salariés pourraient être des élus d'autres "entreprises du même secteur activité". Une "autre piste" serait d'instaurer des commissions de négociation "pour les salariés et employeurs des petites entreprises sous une forme mutualisée".
Financement
Le CES demande enfin, par "exigence de transparence", la publication des comptes annuels des syndicats. Il suggère d'accorder une subvention publique aux syndicats "en indemnisation du travail fourni pour les missions d'intérêt général", notamment "la participation aux instances de concertation (...) demandées par les pouvoirs publics". Pour encourager l'adhésion, il propose l'instauration d'"un crédit d'impôt total" correspondant à la somme versée par le cotisant qui remplacerait l'actuelle déduction fiscale de de 66% du montant.
http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=7495
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