mercredi 6 décembre 2006

L'union pourquoi faire ?

"Candidature anti-libérale, l'unité sinon rien"
Une page de discussion très intéressante sur le blog de Clémentine Autain, et mon commentaire.

Je retiens deux choses des commentaires jusque là: la fixation sur la présidentielle de 2007 n'est pas forcément la meilleure stratégie pour la gauche antilibérale et l'espoir dans la création d'une force politique alternative aux partis en compétition.
Je me demande souvent si c'est se bercer d'illusion que croire que la "gauche antilibérale", des collectifs, peut obtenir un résultat majeur à l'issu du scrutin présidentiel: est-ce que le but est d'exister, de prendre du poid et de faire entendre sa voix ou de présenter un projet viable de société ?
Pour moi la dynamique hors PS qui se dégage à gauche n'est pas du tout prête ou adaptée, et je ne pense pas que les électeurs répondent favorablement à l'espoir d'un vote massif... Le NON à l'Europe n'était pas que de gauche et tout le monde ne veut pas se mettre en rupture avec les institutions, les électeurs sont convaincus d'un changement de personne ou de méthode mais pas de République.
Alors dans ce cas-là la présidentielle est-ce la place des collectifs ? Je ne crois pas. Je crois que tout ça vous fait perdre votre temps et votre vrai objectif: du poids à l'Assemblée, des élus de terrain. C'est là et seulement là que vous pourrez faire bloc contre la droite, Sego, qui vous voulez, là seulement que vous pourrez vous unir et discuter selon les tendances, et pas dans la compétition au trône dont il n'est pas encore raisonnable de penser qu'il puisse être à votre portée, qui vous monte les uns contre les autres dans la confusion.
Est-ce qu'il ne vaut pas mieux s'assurer, même si on ne veut pas collaborer avec, un gouvernement de gauche, molle si vous voulez, avec lequel il sera plus facile d'orienter le pays vers une dynamique vraiment sociale (mais pas seulement) sur le plan parlementaire et le terrain ?
Ok, le PS, Sego, c'est pas la panacée (qui ou quoi l'est ?) mais à trop tergiverser on s'achemine vers l'affrontement permanent avec un Sarkozy Premier Flic de France, qui, une fois en place, ne sera pas prêt de lâcher son bâton pour mieux nous le faire payer... Pour décider les français à entrer en révolution il faudrait à la limite un Le Pen Dictateur mais forcer la dose dans ce sens ne serait vraiment pas digne d'une République, même bananière, même bancale.
Sans compter que pour diriger un pays il ne faut pas que des bonnes volontés et des idéaux en collectifs: quels seraient les membres de votre gouvernement ? Si gouvernement il y aurait car c'est bien de ça dont il est question. C'est pas les charades, l'important c'est pas de participer, mais d'élire un/e Président/e. A gauche de préférence.
Enfin, je suis juste une socialiste qui cherche à comprendre, sans animosité, au contraire.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

@Sandrine la socialiste :
Toi qui cherche à comprendre (entre camarades on se tutoie ) pourquoi, en gros, on va pas voter socialiste, je dois dire que j’ai vraiment du mal à comprendre moi aussi tes arguments.

Alors selon toi, comme les Français ne seraient pas prêt à un changement majeur, radical, et notamment au niveau des institutions, il vaut mieux avoir une blairiste sociale-libérale (ou devrais-je dire social-conservatrice ?!) que le chantre de la droite extrême, monsieur Sarkozy?

Ah bon?

Mais depuis que Montebourg est le porte parole de Ségolène, ne défendez vous pas une 6e République vous aussi ? A moins que cela ne soit que de la com?

Et puis 2/3 des français qui ne se reconnaissent pas dans un parti politique, c’est peut être pas un problème ça non plus. ça ne reflète peut être pas la volonté de changement radical de la population ?
Avez vous oublié les élections de 2002 ?

Sinon la politique du moins pire, c’est peut être la pire politique qui soit. Pourquoi, parce que ça déçoit. Moi j’ai l’impression qu’à chaque fois qu’on a le droit à un gouvernement socialiste, la population se droitise un peu plus car VOUS DECEVEZ TOUJOURS les classes populaires!

Et puis comme la population se droitise, pour répondre à la demande, l’offre s’adapte, et se droitise également…
Voilà comment on passe d’un parti socialiste à un parti social-libéral…

Maintenant ma question :
Es tu pour un système alternatif au capitalisme libéral où chaque individu en France ait les moyens de vivre dignement, un système où coopération remplacerait la compétition ou bien es-tu pour l’accompagner, en gros, faire en sorte que ceux qui votent encore vivent décemment (parce que ceux qui votent plus, vous vous en foutez je dois dire…) ?

Sandrine a dit…

Salut Guillaume,

D’abord je ne suis pas un ponte du parti mais une sympathisante, voire une militante. Ensuite contexte : je viens des quartiers nord de Marseille dit "défavorisés", j’ai galéré à la Fac pour des diplômes décents (première dans ma famille, des sacrifices et de la fierté) et au final trois ans plus tard je vis a l’étranger, ayant fui une France en panne qui refusait de voir sa situation en face, ayant touché le fond plusieurs fois, donc au moins ne me donne pas d’un "vous" qui ne me correspond pas. Ca fait classe moyenne intello qui ne sait pas ce que c’est qu’un ouvrier et ce n’est certainement pas moi.

Je crois bien sûr que les français veulent un changement majeur mais par la voie institutionnelle, pas par la révolution et la fin du capitalisme. Les "classes populaires", et j’en suis, veulent un changement radical de leur situation mais ce que l’extrême gauche offre c’est un nivellement par le bas : hors qui ne veut pas rester "classe populaire" exploitée veut monter dans la société ! Je veux que la société se réforme pour être équitable mais pas égalitaire, une société du partage mais pas collectiviste. Je veux que le monde de l’entreprise se réforme mais ne disparaisse pas. Je ne crois pas au radicalisme de la révolution qui n’a cessé d’échouer tout au long du 20ème siècle. Si des gens ont envie de faire du business, dans une société juste on ne peut pas les en empêcher, mais on peut veiller à leur imposer des règles de justice et d’équité.

2/3 des français ne se reconnaissent pas dans un parti encore heureux ! sinon on serait un régime de parti quasi unique, non ? Tu fais référence au PS et à la gauche ? si tu veux mon avis des opposants trop enthousiastes qui forcent le trait : gauche molle, blairiste, sécuritaire, conservatrice, qui confond sa droite et sa gauche… ça c’est un PS à la dérive que je ne connais pas ! (et que je préfèrerais à la limite de toute façon à un Sarkozy, ça va sans dire !) Oui, le parti a évolué, et il se place dans une dynamique de social-démocratie inédite en France. Mais des gens avides de changement, de vrai justice et équité sociale (non pas de méritocratie ou de bâton vengeur) essaient de le construire dans un esprit d’ouverture à la nouveauté, et un pragmatisme qui fait recette ailleurs (exemple en Irlande et ce n’est pas une honte malgré tout ce que j’ai à critiquer du libéralisme de ce pays - voir en réflexion "Irlande: le succès à quel prix ?").

Oui le PS m’a déçue moi aussi, et je me suis abstenue – non, je n’ai pas oublié 2002 !!! c’est pourquoi je crois aux efforts pour sa refondation… (et elle est justement en train de s’opérer) parce que le communisme ne m’a jamais convaincue et les collectifs, en plus d’être par nature difficiles à unir dans le consensus, et ça se comprend, c’est déjà du vieux avant d’avoir vécu, sans parler du discours de Besancenot ou Laguillers qui date d’un monde révolu. On ne peut pas faire machine arrière, hors c’est ce que propose la révolution. Les "classes populaires" ne vont pas se jeter sur les collectifs parce que c’est une démarche activistes ou d’intellectuelle trop extrême pour les intéresser uniquement. On ne peut pas faire avancer la société seulement sur du social en défense des droit des travailleurs : c’est central mais pas uniquement. Cette démarche bien que cruciale est bien trop superficielle.

La population se droitise, l’offre et la demande… non, c’est plus compliqué que ça !

Pour répondre à ta question, je suis pour un système capitaliste juste et équitable où chacun est fier du fruit de son travail qui doit servir une société solidaire, et qu’on ne me dise pas que ce n’est pas possible, il suffit d’une volonté politique et de pression citoyenne, non pas de tout casser sans rien de très concret à mettre à la place du grand capital anéanti; la VIème République, puisque tu en parles, est un vrai projet de réforme institutionnelle que le PS "nouveau" a fait sien. La réforme pas la révolution.
Et pour ça je crois dur comme fer au rôle de lobby des collectifs. L’Assemblée serait déjà un grand pas pour des gens qui sont encore loin du gouvernement, même avec la promesse d’en briser les fondements abusifs.
Je pense que les collectifs avec leurs particularités ont chacun une force et que la compétition pour l’union, qui n’est pas la leur, les affaibli. Si elle les détruit ce serait même franchement dommage.
Je pense que des collectifs qui ont du mal à s’unir et sont en butte à un parti majeur (le PC) savent très bien qu’ils sont en position électorale délicate, et je cherche toujours à comprendre pourquoi, malgré tout ça, ils s’enfoncent dans une radicalisation dont on sait que tous les français ne sont pas prêt à l’accepter (notamment ceux qui ont récemment adhéré massivement au PS, mouvement repris de plus belle depuis l’investiture de la candidate: il y a bien une raison, et la médiatisation n'est pas la seule).

Amicalement.

Anonyme a dit…

Le PCF et la LCR, pas les militants, en tant qu'"institutions" ou "partis politiques", me font vomir.
Et ce sont eux qui n'ont rien compris à la logique de la candidature unitaire!

Et je t'invites à lire les 125 propositions bien modérées du projet des collectifs pour voir qu'il n'y a aucune révolution ni aucune dictature du prolétariat!
Tu n'as pas compris que c'est une nouvelle gauche qui émerge largement influencée par les idées altermondialistes !

En quoi on fait du neuf ?
On est pour une 6e république plus démocratique (comme Montebourg et Bastien François). La Ve République, une république monarchiste (un vrai paradoxe!), a fait son temps.

On est contre la vision productiviste qui caractérise LO, FN, MNR, UMP, UDF, PS, Radicaux, bref tous les partis du XXe siècle qui n'ont pas compris que cette vision de la croissance infinie nous menait droit dans le mur.
Des entrerprises oui, du business, si on veut, mais pas au mépris de notre propre survie!!! A un meeting, j'ai entendu Braouzec, un député communiste et candidat, qui a parlé de décroissance et de moratoire sur le nucléaire!!! Tu imagines la révolution qui se passe au sein du PC (ce qui explique pourquoi ça soit tant le bordel entre les stalinistes et les "néo-communites"). Je ne crois pas hélas, que tu saisisses l'ampleur du changement apporté par ces collectifs, aussi bien dans sa structure :
On est pas dans une logique de parti, avec sa direction qui impose. On ré-invente un mouvement politique pluriel (bien sûr il y en a qui tentent de tout faire capoter), uni dans sa diversité :
Ecolos, féministes, altermondialistes, socialistes, communistes, trotskistes, simples citoyens, associations citoyennes, tous uni pour la promotion d'une autre France, et d'une autre mondialisation.


Utopistes ? Non ! Ce sont les socialistes les utopistes : eux croient que le capitalisme libéral est conciliable avec une justice sociale et une préservation de l'environnement. LOL j'en meurs de rire à chaque fois que je les entend. Un rire jaune...

Au fait selon Ségolène, les Iraniens n'auraient pas le droit au nucléaire civil (je suis contre le nucléaire). Ah bon, et en vertu de quel droit ? Nous on est supérieur ?
Selon Ségolène, le problème du mur de la honte, en palestine, est juste une question de tracée...
Ah bon ? je me demande ce qu'en pensent les palestiniens.
Et je me demande ce qu'en pensaient les juifs du ghettos de Varsovie!

J'en veux pas de ce parti rétrograde social conservateur.

Sandrine a dit…

Ok sur les motivations des collectifs, je comprends bien et elles sont très louables, sincèrement. Mais révolution ou pas, une grande majorité de Français de gauche ont dépassé la logique du vote contestataire soit pour le vote utile soit parce qu’ils trouvent en Ségolène la nouvelle réponse qu’ils cherchaient (que 2002, Non au TCE et émeutes de 2005 ont provoqué). A vous entendre on dirait que c’est déjà arrivé, la France est avec vous, l’heure de la Vième République a sonné… hors je dis que c’est loin d’être le cas ! et que ce n’est pas raisonnable de se faire autant d’illusions, de croire que vous avez de votre côté de la gauche un-e vrai présidentiable avec une équipe solide qui donne confiance à suffisamment de français pour être au pouvoir et mettre en œuvre ces réformes que vous voulez. Je sais que les tendances sont larges, mais est-ce que les électeurs ont envie de faire confiance à des tendances ? je ne crois pas… A l’heure actuelle il y a besoin aussi de solidité, hors les collectifs même unis c’est une structure fragile dont les liens semblent prêts à craquer à tout moment. Il suffit d’un fâché qui s’en va, ou de quelqu’un qui campe sur ses positions et refuse tout compromis, et la structure est ébranlée. Ce système est fragile, on ne peut pas lui confier un gouvernement. C’est mon avis, parce que je vois un rôle bien plus grand et bien plus constructif et bien plus adapté à l’échelon parlementaire, et que si Sarkozy passe vos louables motivations ne vaudront plus rien du tout, sauf par le charme de la contestation.

Utopiste n’est pas forcément une mauvaise chose… c’est pour ça que je ne partage pas l’enthousiasme des collectifs car je crois plutôt sentir que la conciliation du capitalisme avec justice sociale et protection de l’environnement est quand même ce qu’espèrent encore une majorité de français ! C’est pour ça que j’en ris pas, parce que pour obtenir quelque chose, il suffit d’y travailler intelligemment… parfois avec un soupçon d’utopisme, secret d’inventivité et de renouveau, tu le sais toi aussi. Je ne fais pas de pronostics sur l’avenir, je pense que tant que le PS et Ségolène n’auront pas échoué dans ce qu’ils proposent actuellement, votre heure présidentielle ne sera pas arrivée. Il y a aussi des législatives en suivant et les collectifs auraient sûrement plus à y gagner à s’y préparer dès maintenant. C’est un avis. Les électeurs me donneront peut-être tort. Mais pour l’instant mon avis est une ferme conviction.

Si tu es contre le nucléaire, tu ne veux donc pas participer à sa prolifération, et comme moi tu ne souhaite pas voir de nouveaux pays y accéder. J’aime bien la notion des partenariats qu’elle a proposé, par exemple avec la Russie, pas toi ? Ca permet à l’Iran d’avoir du nucléaire civil s’ils le veulent, parce que sur ce plan là on n’est pas mieux qu’eux. Quand au reste, Chirac a beaucoup de défaut, dont celui de pouvoir actionner le bouton nucléaire, mais ça me rassure de savoir que, même pour rigoler, il n’a jamais suggéré la destruction d’un pays, quel qu’il soit. Personne ne veut que l’Iran accède au nucléaire : personne ! Et Ségolène est la seule qui refuse pour l’instant le mensonge politicien.

Sur le Mur de la Honte, je crois qu’elle a été claire, et sa déclaration la regarde, mais selon moi elle a dit que Israël pouvait s’enfermer dans un mur de béton si ça lui chante, pourvu qu’il discute avec ceux qui en souffrent au quotidien sur son tracé. Pensait-elle au problème évident de frontière sans l'exprimer ? Elle aurait pu condamner plus fermement les entraves à la liberté, je te l’accorde, où le fait de dresser des murs entre deux peuples. En gros elle a voulu signifier à Israël que si elle était élue elle accepterait d’entendre leur point de vue sans condamnation systématique. C’est sa conception du dialogue consensuel. Je suis d’accord sur le principe. Je crois que c’est même une nouveauté dans la région… que quelqu’un écoute sans approche partisane. Après tout pourquoi pas, personne n’a encore essayé pour prouver que c’était une mauvaise solution !

Laisse les juifs de Varsovie là où ils sont… c'est assez d'Israël qui les trahit.

Tant pis si tu rejettes un parti solide et unifié qui a clé en main pour une France autrement, auprès duquel toute la gauche à un rôle à jouer, moi je garde un œil sur les collectifs en espérant qu’ils ne se plantent pas dans le mur que le PC leur construit patiemment, sans négociation de tracé…

Anonyme a dit…

Lol.
C'est vrai que le PC met le paquet pour sapper le fondement même du mouvement antilibéral. Mais ce week-end il a du céder, et même si ce n'est pas gagné, il y a encore espoir de se rassembler et de faire quelque chose de solide.

Il est vrai qu'il soit possible que Ségolène l'emporte sur la gauche antilibérale, même si elle est unie. Les Français sont encore trop conservateurs pour mettre un mouvement radical au pouvoir. Mais je suis en revanche intimement convaincu qu'elle se plantera, qu'elle décevra tellement que le parti socialiste s'effondrera aux prochaines échéances... au bénéfice de ce mouvement qui s'inscrira de toute façon dans la durée.

Au sujet de la VI république, oui je pense que les Français veulent une réforme des institutions et pouvoir participer plus activement à la vie politique ! Et tu ne m'a toujours pas répondu : il me semble bien que Montebourg, porte parole de Ségolène, souhaite instaurer une 6e République (j'ai lu son bouquin) et qu'il en a fait une condition préalable à son ralliement... n'est ce pas le cas ?

La conciliation du capitalisme actuel avec protection sociale et environnementale est effectivement ce que souhaite une majorité de français, je suis d'accord avec toi. Sauf que nous on estime que cela est impossible! La preuve, les socialistes essaient depuis 81, sans grand succès... Seuls les sociaux démocrates scandinaves ont tenus, mais actuellement, il y a crise de leur modèle (même si on en entend pas parler et la droite est arrivée au pouvoir).

Effectivement je suis contre le nucléaire, et contre sa prolifération. Mais j'ai un principe qui me tient à coeur, c'est celui de l'Egalité. Et pour moi, c'est inimaginable d'exiger de certains peuples ou gouvernements qu'ils ne puissent pas accéder à l'arme atomique (ou selon Ségolène, au nucléaire tout court pour l'Iran) alors qu'on a nous suffisamment de têtes nucléaires pour ravager une bonne partie de ce monde ! On en est encore à la "race supérieure blanche" qui se permet de donner des leçons alors que c'est "elle" qui a commit le plus grand nombre de crimes contre l'humanité!!

Pas de nucléaire pour l'Iran oui, mais arrêt des recherches nucléaires françaises civiles et surtout nucléaires (je te rappelle que le gouvernement français a donné son accord pour les recherches sur les bombes atomiques tactiques (ou mini-nukes) qui ne seraient plus des armes de dissuasions mais des armes utilisables sur le terrain car de "faible" puissance. Comment ose t-on donner des leçons à l'Iran!? Sommes-nous vraiment plus responsables ?
L'Iran, une fois doté de bombes A, ferait-elle péter Israël comme ses dirigeants se plaisent à la dire ?
Absolument pas. Son discours radical, c'est de la propagande, tout comme la propagande occidentale (nous les "défenseurs de la démocratie" = lol c'est complètement faux).
L'Iran souhaite obtenir la bombe pour devenir une puissance régionale, et une puissance respectée et souhaite ainsi se mettre à l'abri d'une attaque américaine (comme la Corée du Nord). Bien entendu, c'est un régime horrible... mais on a pas le droit de leur interdire ce qu'on s'autorise...

Sinon je crois que tu n'as pas bien compris ce qu'était ce mur de béton. Ce n'est pas Israël qui s'enferme dans un mur de béton, c'est Israël qui étouffe la palestine en l'enfermant dans un mur de béton (ce n'est que la suite logique de sa politique de colonisation des terres palestiniennes et d'expulsion de ses habitants).

D'ailleurs, c'est parfaitement saisisable quand on analyse son tracé (je t'invite à le faire, il y a des tas de sites qui en parlent, avec des schémas, des cartes). c'est en cela que je compare ce mur au ghetto de Varsovie. Ils enferment une population pour qu'elle s'asphixie économiquement, qu'elle crève ou qu'elle dégage. ça fait un demi-siècle qu'Israël grignote les terres palestiniennes définies dans le plan de partage de 47, tu crois que c'est fini aujourd'hui?

Quel dialogue consensuel peut-il y avoir quand on observe tant d'ignominie ? Tu parles de discours partisans ? Mais les dirigeants européens sont plus que modérés quand ils défendent du bout des lèvres les palestiniens! J'ai des amis là bas, et crois moi, c'est une honte quotidienne pour le peuple Israëlien de voir la conception que Tsahal se fait du processus de paix. Les Palestiniens sont humiliés, massacrés, appauvris, ex-propriés, spoliés, chaque jour qui passe... Et on leur reprocherait de se défendre ?!

Enfin j'ai lu le programme P.S. Je ne vois aucun changement de cap par rapport à 2002. C'est toujours de l'accompagnement du libéralisme économique. ça ne pourra qu'aboutir à l'échec. La politique de Sarkozy est beaucoup plus cohérente.

Je sais que Jaurès appartient au passé, mais le P.S trahit toujours plus les idéaux socialites de Jaurès auxquels j'adhère pleinement : une transformation progressive et démocratique de la société vers un système alternatif au capitalisme (alors que les communistes voulaient la dictature du prolétariat).

Aujourd'hui, je retrouve ces valeurs fondatrices du P.S au sein des collectifs.

P.S (lol) : C'est dommage qu'il n'y rien dans le sujet réflexion "décroissance et pacte écologique" sur votre sîte! Etant un objecteur de croissance, cela me fait presque mal au coeur!

Sandrine a dit…

Montebourg: oui. Que dire de plus ? C'est un rallié de la première heure parce qu'il sait que l'amibition de Ségolène est de changer les choses, et le projet de VIème s'intègre de façon naturelle et évidente au "désir d'avenir" de Ségolène et ses soutiens. C'est la même logique du tout changer, mais de façon institutionnelle, et avec une certaine modération. On le sait, être élu ce n'est rien, après le jour heureux il faut compter avec tout le réseau administratif et institutionnel, dont une part savamment élaborée et laissée en cadeau par ceux qui étaient là avant, ceux-là qui font vraiment le pouvoir ou un contre-pouvoir selon les dispositions des nouveaux-venus. Tout se passe bien plus loin que ce qu'on voit dans les médias, et dans l'ombre de ceux qu'on y voit, qui doivent lutter pour s'imposer. C'est pour ça que je ne crois pas qu'il soit bon de mettre en position de gouverner des personnes, si bien intentionnées soient-elles, qui se veulent trop pures ou trop radicales pour un effet immédiat qui ne pourra jamais être obtenu. J'aimerais qu'on puisse tout changer par la simple volonté mais ç an'a jamais rien donné de bon et je crois plus à l'utopie d'une démarche patiente, progressive, qui sache diriger les hautes sphères vers l'orientation de justice et d'équité sociale et environnementale qui me semble la mieux pour tous.

Je ne suis pas experte en P-O, c'est vrai (qui l'est ?) et on est d'accord sur tout, les abus israéliens, les souffrances palestiniennes. Encore une fois, une approche trop radicale ne mène à rien, et n'a mené à rien jusqu'à présent. A quoi sert de prendre parti sinon participer à la confrontation ?
La logique du ghetto je ne l'accepte pas parce que Varsovie c'était quand même autre chose, je refuse de banaliser en comparant les situations. Le cas des palestiniens est pour moi comparable à celui des serbes que, sous prétexte des dérives nationalistes des dirigeants, l'Europe étouffe économiquement, pour protéger les autres républiques ex-yougoslaves. Et les serbes aussi sont condamnés, et la serbie crève à petit feu.
L'existence d'Israel, je crois que c'est une erreur: fonder un etat sur une religion au 20ème siècle... mais ce qui est fait est fait. Et puisqu'il y a bien plus d'Israeliens qui souffrent du conflit que ceux qui le jugent bien fonde, il faut travailler à la paix. Parfois ça sert de caresser dans le sens du poil des gens qui n'ont envie que d'être flattés ou victimisés: la concession c'est la diplomatie, diplomatie c'est la paix.

Sur l'Iran encore une fois 100 fois d'accord: pour qui se prennent ceux qui donnent des leçons sans être en rien mieux que quiconque !! J'étais aussi pour que l'Iran accède au nucléaire, et puis j'ai réfléchi. A Munich aussi les joyeux drilles qui sont allés négocier la paix avec Hitler en sont sortis tout contents croyant dur comme fer que personne n'était assez fou pour réitérer les horreurs de la Grande Guerre... personne sauf un qui les planifiait déjà.
J'ai plus peur des USA que de l'Iran pour être tout à fait honnête. On n'est jamais à l'abri d'un Bush, qui anonne le discours des gens qui pensent pour lui, qui serait capable de retirer les troupes d'Irak en demandant à Dieu de lui pardonner cet échec et la mort de ceux qui restent livrés à eux-même, tout en déclarant une guerre à l'Iran pour faire pénitence en se mêlant du pied gauche du conflit israélo-palestinien. Dans ce cas-là je préfère savoir l'Iran sans nucléaire, ou du moins qu'on n'y a pas concédé officiellement.
Pour ce qui concerne la prolifération nucléaire: tant que ceux qui ont le secret du nucléaire militaire n'acceptent pas de s'en défaire, on peut au moins éviter que d'autres l'acquièrent, c'est la moindre des choses, c'est le but des traités, et quelqu'un de raisonnable sait parfaitement se contenter de partenariats. Outre l'insistance sous couvert de revendication anti-impérialiste ou anti-paternalisme occidental qui ne m'inspire pas, je ne vois pas pourquoi on devrait laisser la technologie nucléaire se proliférer. On ne peut pas l'accorder à l'Iran sous prétexte que nos dirigeants sont des ... têtes-à-claques (restons polis).

En quoi la politique de Sarkozy est-elle plus cohérente que celle du PS ? Le PS veut instaurer des règles et de l'éthique dans les relations économiques et sociales. J'aime ta formule d'accompagnement du libéralisme: ça a été fait dans d'autres pays, ça ne relève pas de l'utopie !

Encore une fois je vais te contredire mais pour être mieux d'accord avec toi: Jaurès n'appartient pas qu'au passé et sa démarche est bien vivante. Il est clair qu'elle nous anime tous les deux à notre façon et on illustre la contradiction dont il s'est défait: Jaurès avait choisi son camps il me semble... et je ne suis pas sûre qu'aujourd'hui, fort de l'esprit pragmatique qui était le sien, il suivrait encore cette ligne de rupture ou d'alternative au capitalisme. Plutôt un accompagnement socialiste ? Je le crois...

Pour moi ce qui différencie collectifs et PS, c'est plutôt la façon d'atteindre l'avènement de valeurs qu'on partage encore. D'où le clash avec le PC, d'où ma conviction que pour les collectifs, c'est l'Assemblée, pour le PS, le gouvernement.

Décroissance et pacte écologique: il y a un article sensé lancé la réflexion (le lien marche, parfois ça couaque) mais je n'ai pas eu plus le temps de m'y pencher. Par contre j'accepte très volontiers les contributions - si tu as une opinion, si ça t'intéresse, je publierais bien un texte original à caractère informatif et/où matière à réflexion si tu en as un à me soumettre (cafe_waterford@yahoo.fr). Garantie respect des droits d'auteurs et d'un avis contradictoire.