jeudi 30 novembre 2006
Histoire de comprendre la naissance de Libération, pas comme les autres.
Concordance des Temps avec Laurent Martin spécialiste des médias. L'excellente émission Histoire du samedi 25 novembre 2006, à écouter sur France Culture pour comprendre les racines maoïste du journal, porteur jusqu'à nos jours des progrès et contradictions de Mai 68, et les difficultés de ces derniers temps.
mercredi 29 novembre 2006
Deux voies, deux sociétés
Voilà une arme de déstabilisation massive dont je pourrai user et abuser contre mes amis irlandais, toujours prêts, comme tout étranger, à fustiger l'esprit rebelle de nous autres gaulois, incapable que nous serions de nous conformer à la coutume qui veut qu'il faut travailler pour gagner sa vie.
Car les chiffres sont édifiants: seulement 8% des travailleurs français sont syndiqués, dont un petit 5% parmi ceux du secteur privé, ce qui place la France au 30ème rang d'un classement des pays de l'OCDE.
Ca vous étonne ? Les irlandais aussi ! Comment dans ce cas expliquer les cohortes de manifestants dans nos rue républicaines et les grèves à répétition qui mettent à bas notre économie ? Certains vont jusqu'à suggérer sans vergogne que les travailleurs français inspirent difficilement la confiance de patrons irlandais à cause de leurs habitudes et "éthique" de travail, qui sous-entend fainéantise (entendez refus d'être exploité comme un polonais) et esprit de rebellion (entendez connaissance de ses droits et réclamation de son dû pour la force de travail accordée).
La grande différence entre français et irlandais, déplorée, quand même!, par certains irlandais, c'est la conscience politique. Le système syndical irlandais est dispersé et ne permet que des actions disparates et corporatives qu'on examine dubitativement. Mais surtout les irlandais sont disciplinés, ils travaillent dur, ils n'ont pas le temps de manifester et ont peur des représailles, du pouvoir, des frais d'avocat exorbitants. L'exigence catholique n'est pas étrangère à ce phénomène qui perdure bien plus que la religion. L'Histoire aussi: les excès de rebelles qui pour toute gloire ont versé leur sang. En résumé, les irlandais sont un peu mous... par rapport aux français. Nous n'avons que faire du Très Haut pour la plupart d'entre nous et sommes persuadés que l'éveil citoyen et la solidarité collective sont le remède à tous nos maux. Notre éducation républicaine y a bien travaillé, merci Monsieur Ferry. C'est le jacobinisme survolté, l'esprit de la Révolution. Et ça marche. La méthode séduit et les masses se mobilisent, pour un oui, et surtout pour un non. En résumé: on y croit. Nous savons que nous, petites fourmis, unies nous pouvons changer la donne sans attendre le temps des élections. C'est pourquoi nos mouvements syndicaux correspondent à des familles de pensées politiques et diverses idées de la société, plus qu'à des corps de métier et basant leur travail sur le terrain légal.
Les français cultivent cet utopisme qui les fait avancer quand les irlandais, plus prudent, abusent du pragmatisme pour assurer leur succès. En France on croit au combat collectif dans une société solidaire quand en Irlande on se fie à l'action individuelle pour l'intérêt de tous dans une saine société.
La nouvelle voie du syndicalisme français est-elle quelque part à mi-chemin entre les deux ? Je le crois. Pas vous ?
Voir aussi: Renouveler le syndicalisme: contribution à Désirs d'avenir
Car les chiffres sont édifiants: seulement 8% des travailleurs français sont syndiqués, dont un petit 5% parmi ceux du secteur privé, ce qui place la France au 30ème rang d'un classement des pays de l'OCDE.
Ca vous étonne ? Les irlandais aussi ! Comment dans ce cas expliquer les cohortes de manifestants dans nos rue républicaines et les grèves à répétition qui mettent à bas notre économie ? Certains vont jusqu'à suggérer sans vergogne que les travailleurs français inspirent difficilement la confiance de patrons irlandais à cause de leurs habitudes et "éthique" de travail, qui sous-entend fainéantise (entendez refus d'être exploité comme un polonais) et esprit de rebellion (entendez connaissance de ses droits et réclamation de son dû pour la force de travail accordée).
La grande différence entre français et irlandais, déplorée, quand même!, par certains irlandais, c'est la conscience politique. Le système syndical irlandais est dispersé et ne permet que des actions disparates et corporatives qu'on examine dubitativement. Mais surtout les irlandais sont disciplinés, ils travaillent dur, ils n'ont pas le temps de manifester et ont peur des représailles, du pouvoir, des frais d'avocat exorbitants. L'exigence catholique n'est pas étrangère à ce phénomène qui perdure bien plus que la religion. L'Histoire aussi: les excès de rebelles qui pour toute gloire ont versé leur sang. En résumé, les irlandais sont un peu mous... par rapport aux français. Nous n'avons que faire du Très Haut pour la plupart d'entre nous et sommes persuadés que l'éveil citoyen et la solidarité collective sont le remède à tous nos maux. Notre éducation républicaine y a bien travaillé, merci Monsieur Ferry. C'est le jacobinisme survolté, l'esprit de la Révolution. Et ça marche. La méthode séduit et les masses se mobilisent, pour un oui, et surtout pour un non. En résumé: on y croit. Nous savons que nous, petites fourmis, unies nous pouvons changer la donne sans attendre le temps des élections. C'est pourquoi nos mouvements syndicaux correspondent à des familles de pensées politiques et diverses idées de la société, plus qu'à des corps de métier et basant leur travail sur le terrain légal.
Les français cultivent cet utopisme qui les fait avancer quand les irlandais, plus prudent, abusent du pragmatisme pour assurer leur succès. En France on croit au combat collectif dans une société solidaire quand en Irlande on se fie à l'action individuelle pour l'intérêt de tous dans une saine société.
La nouvelle voie du syndicalisme français est-elle quelque part à mi-chemin entre les deux ? Je le crois. Pas vous ?
Voir aussi: Renouveler le syndicalisme: contribution à Désirs d'avenir
"Le désespoir est un luxe dont je ne peux pas payer la facture"
Clin d'oeil à Samih Al-Qassim qui vient de recevoir le prix Naguib Mahfouz décerné par l'Union des écrivains arabes. Samih Al-Qassim est un poète palestinien qui espère, et l'écrit.
— Quel est le secret de cet optimisme qui vous habite par delà le réel pesant ? Un optimisme qui n’échappe pas à vos vers « Vous ne pourrez vaincre nos désirs / Vous ne pourrez briser nos âmes / Nous sommes le destin décidé, Avancez » ?
— Le désespoir est un luxe qui coûte énormément cher, je ne peux pas payer la facture du désespoir. Les gens aisés peuvent désespérer, tandis que pour moi c’est la mort. Je ne veux ni mourir ni me résigner. Je ne forge pas l’optimisme, mais c’est mon moyen de défendre ma vie et mon existence. On ne me donne pas le choix entre la déception et l’optimisme : ou bien être ce que je suis, ou bien je suis mort et vaincu. Je ne veux, permettez-le moi, ni mourir ni être battu.
© AL-AHRAM Hebdo
Entretien cette semaine sur Al-Arham Hebdo égyptien en langue française.
Et aussi:
Le siège de l'Union des écrivains arabes revient au Caire
AFP 26.11.06 17h02
Le siège de l'Union des écrivains arabes est revenu au Caire, où il ne se trouvait plus depuis la signature du traité de paix entre l'Egypte et Israël en 1979, a-t-on appris dimanche de source officielle.
Pour la première fois aussi depuis Camp David, c'est un Egyptien, l'écrivain Mohamed Salmawy, qui a été porté à la tête du secrétariat général de cette union lors de sa conférence générale qui a lieu jusqu'à lundi.
"Nous rejetons tous et toujours la normalisation avec Israël tant que le problème palestinien n'aura pas été résolu", a déclaré à l'AFP M. Salmawy, président de l'Union des écrivains égyptiens.
D'après lui, "les écrivains égyptiens s'étaient opposés au traité de paix avec Israël", soulignant que la politique des écrivains arabes est de n'avoir aucun contact avec Israël ou les écrivains israéliens.
La Jordanie s'était portée candidate, mais c'est finalement l'Egypte et M. Salmawy qui l'ont emporté lors de cette conférence qui n'a lieu que tous les trois ans.
Le siège de l'Union des écrivains arabes, qui regroupe les fédérations de 15 pays, se trouvait jusqu'à présent à Damas, après être passé par Amman et Bagdad depuis 1979.
Pour M. Salmawy, outre une plus grande participation de fédérations arabes (l'Arabie Saoudite et l'Irak n'étant pas ou plus représentés), un défi de l'Union est d'oeuvrer pour une plus grande liberté d'expression dans le monde arabe.
Sur le plan international, l'Union se veut aussi engagée politiquement, "les écrivains arabes ne pouvant tourner la tête devant la situation en Palestine, en Irak ou au Liban", a-t-il dit.
Il a indiqué que l'Union entendait aussi avoir un rôle actif pour dissiper "le malentendu entre la civilisation islamique et l'Occident".
Auteur prolifique, M. Salmawy a occupé de nombreuses fonctions dans la presse, en particulier dans le groupe gouvernemental Al-Ahram. Il est rédacteur en chef du magazine francophone Al-Ahram hebdo.
Il vient ainsi de faire l'éloge du romancier américain William Styron, décédé en novembre, le félicitant d'avoir "brisé le monopole juif" dans son roman Le choix de Sophie.
Pour M. Salmawy, ce roman est "plus proche de la réalité historique que les légendes tissées par les juifs autour de l'holocauste".
www.lemonde.fr
— Quel est le secret de cet optimisme qui vous habite par delà le réel pesant ? Un optimisme qui n’échappe pas à vos vers « Vous ne pourrez vaincre nos désirs / Vous ne pourrez briser nos âmes / Nous sommes le destin décidé, Avancez » ?
— Le désespoir est un luxe qui coûte énormément cher, je ne peux pas payer la facture du désespoir. Les gens aisés peuvent désespérer, tandis que pour moi c’est la mort. Je ne veux ni mourir ni me résigner. Je ne forge pas l’optimisme, mais c’est mon moyen de défendre ma vie et mon existence. On ne me donne pas le choix entre la déception et l’optimisme : ou bien être ce que je suis, ou bien je suis mort et vaincu. Je ne veux, permettez-le moi, ni mourir ni être battu.
© AL-AHRAM Hebdo
Entretien cette semaine sur Al-Arham Hebdo égyptien en langue française.
Et aussi:
Le siège de l'Union des écrivains arabes revient au Caire
AFP 26.11.06 17h02
Le siège de l'Union des écrivains arabes est revenu au Caire, où il ne se trouvait plus depuis la signature du traité de paix entre l'Egypte et Israël en 1979, a-t-on appris dimanche de source officielle.
Pour la première fois aussi depuis Camp David, c'est un Egyptien, l'écrivain Mohamed Salmawy, qui a été porté à la tête du secrétariat général de cette union lors de sa conférence générale qui a lieu jusqu'à lundi.
"Nous rejetons tous et toujours la normalisation avec Israël tant que le problème palestinien n'aura pas été résolu", a déclaré à l'AFP M. Salmawy, président de l'Union des écrivains égyptiens.
D'après lui, "les écrivains égyptiens s'étaient opposés au traité de paix avec Israël", soulignant que la politique des écrivains arabes est de n'avoir aucun contact avec Israël ou les écrivains israéliens.
La Jordanie s'était portée candidate, mais c'est finalement l'Egypte et M. Salmawy qui l'ont emporté lors de cette conférence qui n'a lieu que tous les trois ans.
Le siège de l'Union des écrivains arabes, qui regroupe les fédérations de 15 pays, se trouvait jusqu'à présent à Damas, après être passé par Amman et Bagdad depuis 1979.
Pour M. Salmawy, outre une plus grande participation de fédérations arabes (l'Arabie Saoudite et l'Irak n'étant pas ou plus représentés), un défi de l'Union est d'oeuvrer pour une plus grande liberté d'expression dans le monde arabe.
Sur le plan international, l'Union se veut aussi engagée politiquement, "les écrivains arabes ne pouvant tourner la tête devant la situation en Palestine, en Irak ou au Liban", a-t-il dit.
Il a indiqué que l'Union entendait aussi avoir un rôle actif pour dissiper "le malentendu entre la civilisation islamique et l'Occident".
Auteur prolifique, M. Salmawy a occupé de nombreuses fonctions dans la presse, en particulier dans le groupe gouvernemental Al-Ahram. Il est rédacteur en chef du magazine francophone Al-Ahram hebdo.
Il vient ainsi de faire l'éloge du romancier américain William Styron, décédé en novembre, le félicitant d'avoir "brisé le monopole juif" dans son roman Le choix de Sophie.
Pour M. Salmawy, ce roman est "plus proche de la réalité historique que les légendes tissées par les juifs autour de l'holocauste".
www.lemonde.fr
mardi 28 novembre 2006
The Celtic Tiger is High on Drugs
Traduction ci-après
It is one of the most dramatic perversions of the Celtic Tiger success: drug consumption is literally going through the roof, and with it trafic and crime. A kilo of cocaine has never been so expensive on the market. It is now the favourite drug of the newly enriched middle class. Gang warfare in Limerick or Dublin is raging to decide who will get the biggest piece of the tasty cake. The police announces regularly record seizures, always a record at each seizure, and still a small quantity of what is smuggled.
Almost every day brings the terrible news of a new attack or murder in the more disadvantaged areas, often one more dead, too often an innocent. Impressive criminality rates are now feeding the political debate, and a determining part of programmes a few months to go to the election of a new national assembly. Let them kill each other, some say, and save the rest of us "good" people get involved. but the situation is more complex than that. First of all damages are so often collateral, anyone can get killed these days, somebody in the street or another attending a party where one suddenly breaks in to express with a weapon how he feels for not having been invited. Then there seem to be more consummers every day among successful 30 something, many of them caught with surprise by addiction and don't realise they feed a cynical circle of hell for themselves and for others. Criminals, often very young, are being taught by skillfull adults how to use weapons imported from Northern Ireland or Eastern Europe.
Some say Ireland is losing its soul. All this greed, excess, violence, it's just not irish. There's something wrong, allright. Where there's money there's greed, battle for more, for power, and power means excess and violence. Today's Ireland, intoxicated with success, wants a lot of everything, starting with a lot of money. And where there's money, etc. Another version of the irish spirit...
C'est l'une des plus spectaculaires perversions du succès du Tigre Celtique: la consommation de drogue explose, et avec elle le trafic et les crimes qui y sont liés. Le kilo de cocaïne, la drogue fétiche des classes moyennes nouvellement riches et aisées, ne s'est jamais négocié à un prix aussi haut. Alors forcément, tous les risques sont permis. La guerre des gangs fait rage à Limerick ou à Dublin pour se disputer le privilège de saupoudrer le pays, et remporter la mise. La police enregistre des prises records, un peu plus records tous les jours, mais c'est pourtant une infime quantité et le marché reste juteux.
Chaque jour quasiment apporte son lot de la terrible nouvelle: un nouveau crime, un nouveau tué dans les quartiers, trop souvent un innocent. Le taux de criminalité en Irlande devient éprouvant, nourrissant le débat politique et les promesses de rétablissement de l'ordre dès les prochaines élections. Il n'y a qu'à les laisser s'entretuer, disent certains, et s'éliminer entre eux. C'est bien plus complexe. D'abord parce que trop de dommages sont collatéraux: un passant dans la rue, l'invité d'une fête à laquelle un jeune agité s'est imposé arme à la main pour crier sa colère de n'avoir pas été convié. Ensuite parce que les consommateurs sont de plus en plus nombreux parmi les trentenaires dynamiques, dont beaucoup, inconscients ou insouciants de nourrir un cercle cynique et infernal, se font surprendre par l'addiction. Les armes tombent entre les mains de jeunes, parfois très jeune en rupture scolaire et sociale, en provenance d'Irlande du Nord ou d'Europe de l'Est.
On dit ces jours-ci que l'Irlande perd son âme, que ces excès, cette violence ne sont pas d'elle. L'argent attise les jalousies, les guerres de pouvoir et le pouvoir se complait dans l'excès, attise la violence. L'Irlande d'aujourd'hui, intoxiquée par son succès, veut plus de tout, à commencer par l'argent amassé effrontément. L'argent attise les jalousies, etc... Une autre version du "fighting spirit", sans le fair play.
It is one of the most dramatic perversions of the Celtic Tiger success: drug consumption is literally going through the roof, and with it trafic and crime. A kilo of cocaine has never been so expensive on the market. It is now the favourite drug of the newly enriched middle class. Gang warfare in Limerick or Dublin is raging to decide who will get the biggest piece of the tasty cake. The police announces regularly record seizures, always a record at each seizure, and still a small quantity of what is smuggled.
Almost every day brings the terrible news of a new attack or murder in the more disadvantaged areas, often one more dead, too often an innocent. Impressive criminality rates are now feeding the political debate, and a determining part of programmes a few months to go to the election of a new national assembly. Let them kill each other, some say, and save the rest of us "good" people get involved. but the situation is more complex than that. First of all damages are so often collateral, anyone can get killed these days, somebody in the street or another attending a party where one suddenly breaks in to express with a weapon how he feels for not having been invited. Then there seem to be more consummers every day among successful 30 something, many of them caught with surprise by addiction and don't realise they feed a cynical circle of hell for themselves and for others. Criminals, often very young, are being taught by skillfull adults how to use weapons imported from Northern Ireland or Eastern Europe.
Some say Ireland is losing its soul. All this greed, excess, violence, it's just not irish. There's something wrong, allright. Where there's money there's greed, battle for more, for power, and power means excess and violence. Today's Ireland, intoxicated with success, wants a lot of everything, starting with a lot of money. And where there's money, etc. Another version of the irish spirit...
C'est l'une des plus spectaculaires perversions du succès du Tigre Celtique: la consommation de drogue explose, et avec elle le trafic et les crimes qui y sont liés. Le kilo de cocaïne, la drogue fétiche des classes moyennes nouvellement riches et aisées, ne s'est jamais négocié à un prix aussi haut. Alors forcément, tous les risques sont permis. La guerre des gangs fait rage à Limerick ou à Dublin pour se disputer le privilège de saupoudrer le pays, et remporter la mise. La police enregistre des prises records, un peu plus records tous les jours, mais c'est pourtant une infime quantité et le marché reste juteux.
Chaque jour quasiment apporte son lot de la terrible nouvelle: un nouveau crime, un nouveau tué dans les quartiers, trop souvent un innocent. Le taux de criminalité en Irlande devient éprouvant, nourrissant le débat politique et les promesses de rétablissement de l'ordre dès les prochaines élections. Il n'y a qu'à les laisser s'entretuer, disent certains, et s'éliminer entre eux. C'est bien plus complexe. D'abord parce que trop de dommages sont collatéraux: un passant dans la rue, l'invité d'une fête à laquelle un jeune agité s'est imposé arme à la main pour crier sa colère de n'avoir pas été convié. Ensuite parce que les consommateurs sont de plus en plus nombreux parmi les trentenaires dynamiques, dont beaucoup, inconscients ou insouciants de nourrir un cercle cynique et infernal, se font surprendre par l'addiction. Les armes tombent entre les mains de jeunes, parfois très jeune en rupture scolaire et sociale, en provenance d'Irlande du Nord ou d'Europe de l'Est.
On dit ces jours-ci que l'Irlande perd son âme, que ces excès, cette violence ne sont pas d'elle. L'argent attise les jalousies, les guerres de pouvoir et le pouvoir se complait dans l'excès, attise la violence. L'Irlande d'aujourd'hui, intoxiquée par son succès, veut plus de tout, à commencer par l'argent amassé effrontément. L'argent attise les jalousies, etc... Une autre version du "fighting spirit", sans le fair play.
lundi 27 novembre 2006
Les pyromanes qui voulaient être Président, dans Le Monde aujourd'hui
Un ministre de la République et sa figure d'ange reprennent sans sourciller pour le compte du Boss Sarko la méthode de démocratie participative chère à la gauche: MAL ! Au service d'un jeu électoral dangeureux, d'un pari hasardeux qui prend les citoyens à témoin et les électeurs en otage de leurs convictions, de leur désir de démocratie. Lamentable. Tout cela au service de quelqu'un qui sera, signatures ou non, largement présent dans la campagne et saura se faire victimiser pour attirer votes désespoirs et désirs de passé. Ou d'explosion.
Brice Hortefeux souhaite une modification du système des parrainages
LEMONDE.FR avec AFP 27.11.06 11h38 • Mis à jour le 27.11.06 12h02
Le ministre délégué aux collectivités territoriales, Brice Hortefeux, est favorable à une modification du système de parrainage des candidats à l'élection présidentielle.
"Près du tiers des électeurs français se sont portés, en 2002, sur des candidats qui étaient faiblement représentés dans les Assemblées (...) et le quart en 1995", a rappelé, lundi 27 novembre sur Canal+, ce proche du ministre de l'intérieur et président de l'UMP, Nicolas Sarkozy. Que ces électeurs "ne soient pas certains d'avoir des représentants" en 2007 pose problème, a-t-il ajouté.
Il s'est dit "assez favorable à une forme de pétition citoyenne". Il s'agirait pour les candidats de réunir les signatures de 200 000 personnes "en dehors des grands notables".
Actuellement, tout candidat doit réunir les signatures de 500 élus, ce qui est simple pour les grands partis qui disposent de réseaux importants dans toute la France, mais plus compliqué pour les autres formations politiques.
Le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, dénonce rituellement à chaque scrutin une "conspiration des oligarques" visant à dissuader les élus locaux de lui apporter leur parrainage. Le dirigeant d'extrême droite menace de faire perdre le candidat de la droite parlementaire s'il ne parvient pas à réunir les 500 signatures nécessaires pour se présenter en 2007.
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-838968,0.html
Ma Réaction publiée:
Je suis ulcérée. Les pyromanes sont de retour, et avec eux la campagne incendiaire: hier pour Chirac, aujourd'hui pour Sarkozy. Mais que la Droite trouve des idées ! Un programme pour la France, un projet de société ! Au lieu d'essayer de persuader du vide de celui du PS et rameuter le FN à son secours. C'est pathétique. Marre des petits combinards ambitieux. Et la Gauche tombe presque dans le panneau, au nom de la démocratie... ouvrons-les yeux !!
Voir aussi: Les dangers du vote protestation, dans Le Monde aujourd'hui
Pour quel programme ont voté ceux qui ont apporté leurs voix au Front national lors de l'élection présidentielle de 2002 ? Extraits.
¤Economie Retour du franc, filtrage des échanges commerciaux, suppression de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur la fortune, des droits de succession. Abrogation des 35 heures, création d'un service minimum pendant les grèves.
¤Famille Interdiction de l'avortement, abrogation du pacs et création d'un statut juridique et social de la mère de famille, refus de la légalisation de l'euthanasie.¤Immigration Mettre fin à toute immigration, notamment au moyen de l'abrogation du regroupement familial, expulsion effective des clandestins. « Démantèlement des ghettos ethniques de banlieue. »
¤Sécurité Création d'une garde nationale, rétablissement de la peine de mort, des quartiers de haute sécurité en prison, renforcement des moyens de la police et de la justice, isolation des toxicomanes.¤International Sortie de l'Union européenne, dénonciation des traités européens, faire de la France « un modèle pour les Nations », fermeture des frontières.
¤Enseignement Suppression des IUFM, enseignement de la morale, « initiation au Beau », assainissement de la publicité.
¤Environnement Lancement d'une politique de la ruralité, promotion de l'agriculture biologique, restauration des mares, défense des animaux.
¤Modifications de la Constitution Inscription de la préférence nationale (emploi, logement), du droit à la vie, du taux maximal des prélèvements obligatoires et retour au mandat présidentiel de sept ans.
¤Culture Valorisation du patrimoine, promotion des « bonnes musiques », fin des « aides pour le rap et la techno », création d'une juridiction des médias.©2006 20 minutes
Soyons clairs: 70% des électeurs du FN aujourd'hui ne connaissent pas ou ne partagent pas ces idées. Ce parti fait partie d'une stratégie de déstabilisation de la France et ses institutions par laquelle nous ne devons pas nous laisser intimider. Si M. Le Pen veut ses signatures, qu'il adapte son programme aux aspirations de notre République et personne ne songera, par honte, à l'ostraciser !
Brice Hortefeux souhaite une modification du système des parrainages
LEMONDE.FR avec AFP 27.11.06 11h38 • Mis à jour le 27.11.06 12h02
Le ministre délégué aux collectivités territoriales, Brice Hortefeux, est favorable à une modification du système de parrainage des candidats à l'élection présidentielle.
"Près du tiers des électeurs français se sont portés, en 2002, sur des candidats qui étaient faiblement représentés dans les Assemblées (...) et le quart en 1995", a rappelé, lundi 27 novembre sur Canal+, ce proche du ministre de l'intérieur et président de l'UMP, Nicolas Sarkozy. Que ces électeurs "ne soient pas certains d'avoir des représentants" en 2007 pose problème, a-t-il ajouté.
Il s'est dit "assez favorable à une forme de pétition citoyenne". Il s'agirait pour les candidats de réunir les signatures de 200 000 personnes "en dehors des grands notables".
Actuellement, tout candidat doit réunir les signatures de 500 élus, ce qui est simple pour les grands partis qui disposent de réseaux importants dans toute la France, mais plus compliqué pour les autres formations politiques.
Le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, dénonce rituellement à chaque scrutin une "conspiration des oligarques" visant à dissuader les élus locaux de lui apporter leur parrainage. Le dirigeant d'extrême droite menace de faire perdre le candidat de la droite parlementaire s'il ne parvient pas à réunir les 500 signatures nécessaires pour se présenter en 2007.
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-838968,0.html
Ma Réaction publiée:
Je suis ulcérée. Les pyromanes sont de retour, et avec eux la campagne incendiaire: hier pour Chirac, aujourd'hui pour Sarkozy. Mais que la Droite trouve des idées ! Un programme pour la France, un projet de société ! Au lieu d'essayer de persuader du vide de celui du PS et rameuter le FN à son secours. C'est pathétique. Marre des petits combinards ambitieux. Et la Gauche tombe presque dans le panneau, au nom de la démocratie... ouvrons-les yeux !!
Voir aussi: Les dangers du vote protestation, dans Le Monde aujourd'hui
Pour quel programme ont voté ceux qui ont apporté leurs voix au Front national lors de l'élection présidentielle de 2002 ? Extraits.
¤Economie Retour du franc, filtrage des échanges commerciaux, suppression de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur la fortune, des droits de succession. Abrogation des 35 heures, création d'un service minimum pendant les grèves.
¤Famille Interdiction de l'avortement, abrogation du pacs et création d'un statut juridique et social de la mère de famille, refus de la légalisation de l'euthanasie.¤Immigration Mettre fin à toute immigration, notamment au moyen de l'abrogation du regroupement familial, expulsion effective des clandestins. « Démantèlement des ghettos ethniques de banlieue. »
¤Sécurité Création d'une garde nationale, rétablissement de la peine de mort, des quartiers de haute sécurité en prison, renforcement des moyens de la police et de la justice, isolation des toxicomanes.¤International Sortie de l'Union européenne, dénonciation des traités européens, faire de la France « un modèle pour les Nations », fermeture des frontières.
¤Enseignement Suppression des IUFM, enseignement de la morale, « initiation au Beau », assainissement de la publicité.
¤Environnement Lancement d'une politique de la ruralité, promotion de l'agriculture biologique, restauration des mares, défense des animaux.
¤Modifications de la Constitution Inscription de la préférence nationale (emploi, logement), du droit à la vie, du taux maximal des prélèvements obligatoires et retour au mandat présidentiel de sept ans.
¤Culture Valorisation du patrimoine, promotion des « bonnes musiques », fin des « aides pour le rap et la techno », création d'une juridiction des médias.©2006 20 minutes
Soyons clairs: 70% des électeurs du FN aujourd'hui ne connaissent pas ou ne partagent pas ces idées. Ce parti fait partie d'une stratégie de déstabilisation de la France et ses institutions par laquelle nous ne devons pas nous laisser intimider. Si M. Le Pen veut ses signatures, qu'il adapte son programme aux aspirations de notre République et personne ne songera, par honte, à l'ostraciser !
Nicolas Hulot: le Pacte médiatique ?
Ebauche de réflexion sur le thème de la Décroissance et du Pacte écologique du Sieur Hulot.
Un article intéressant sur le site de l'Institut d'Etudes Economiques et Sociales pour la Décroissance Soutenable (un joli nom qui fait sérieux): Nicolas Hulot, le pacte médiatique.
Et pour ne pas perdre de vue les objectifs:
Le Pacte écologique
Fondation Nicolas Hulot
Protection de l'environnement va-t-elle de pair avec un arrêt de la croissance ? Décroissance veut-il dire recul économique ? Peut-on se développer sans centrales nucléaires et agro-industries ? Acheter local et cultiver bio est-il raisonnable ? Energie solaire ou hydraulique, est-ce "soutenable" ? Comment sortir du pétrole avant l'urgence de l'après pétrole ? Peut-on être révolutionnaire et être accroc au Coca Light comme Clémentine Autain et soutenir ainsi la croissance des grands trust (et ne pas se soucier beaucoup d'écologie) ?
Qu'en pensez-vous ?
Voir aussi
Désirs d'avenir Soutenable
Les Verts
Les Verts - Alliance Libre Européenne
Daniel Cohn-Bendit ("Dany parie sur la plus écolo du PS" dans Libération 9/03/2006)
Un article intéressant sur le site de l'Institut d'Etudes Economiques et Sociales pour la Décroissance Soutenable (un joli nom qui fait sérieux): Nicolas Hulot, le pacte médiatique.
Et pour ne pas perdre de vue les objectifs:
Le Pacte écologique
Fondation Nicolas Hulot
Protection de l'environnement va-t-elle de pair avec un arrêt de la croissance ? Décroissance veut-il dire recul économique ? Peut-on se développer sans centrales nucléaires et agro-industries ? Acheter local et cultiver bio est-il raisonnable ? Energie solaire ou hydraulique, est-ce "soutenable" ? Comment sortir du pétrole avant l'urgence de l'après pétrole ? Peut-on être révolutionnaire et être accroc au Coca Light comme Clémentine Autain et soutenir ainsi la croissance des grands trust (et ne pas se soucier beaucoup d'écologie) ?
Qu'en pensez-vous ?
Voir aussi
Désirs d'avenir Soutenable
Les Verts
Les Verts - Alliance Libre Européenne
Daniel Cohn-Bendit ("Dany parie sur la plus écolo du PS" dans Libération 9/03/2006)
dimanche 26 novembre 2006
The mad man against peace and reconciliation
Mad, bad, and dangerous to know: Loyalist Micheal Stone.
Quand d'autres ont déjà écrit ce qu'il convient de dire, il convient de le relayer. Une excellente page sur la situation en Irlande du Nord, à l'heure où la paix et la réconciliation font la une des journaux mais ne sont pas à l'ordre du jour, sur le blog d'une expatriée à Derry (Londonderry pour les britanniques): La vie, l'Irlande et tout le reste...
It sounds like a cliché but peace and reconciliation are in jeopardy in Northern Ireland. Again. A man with a history of violence and hatred for the peace process tried to seriously damage the reunion of the assembly, and, with it, the relaunch of the peace process itself through political administration by local elected members, instead of a special section of the British government in London. Some links and infos.
Stone attack overshadows day of confusion at Stormont
Gerry Moriarty, Dan Keenan Mark Hennessy
The North's political process staggered forward yesterday after an extraordinary day at Stormont in which loyalist killer Michael Stone attempted to launch a gun and bomb attack at Parliament Buildings as politicians were gathered in the Assembly chamber.
Against the turmoil of Stone's attack and signs of internal divisions within the Democratic Unionist Party, the Taoiseach and British prime minister judged that DUP leader Rev Ian Paisley had provided the necessary assurances that he is prepared to be first minister on March 26th next year, the scheduled date for restoring devolution.
Armed with between six and eight explosive devices, a handgun and a knife, Stone attempted to launch a one-man attack at Parliament Buildings reminiscent of his assault on mourners at Milltown Cemetery in 1988 which left three men dead and dozens injured.
A female security guard wrested the gun from him at the revolving doors of Parliament Buildings while a male colleague pinned the right arm of the multiple killer against the doors. After a struggle Stone was finally subdued, arrested and taken into custody.
On licensed release since 2000 under the Belfast Agreement, he is now due to be sent back to prison to serve the rest of a 30-year sentence, as well as facing charges relating to yesterday's attack. Whether his chief targets were Sinn Féin's Gerry Adams and Martin McGuinness, as they were in 1988, or the MLAs generally, remains unclear.
(.....)
http://www.ireland.com/newspaper/frontpage/2006/1125/1164403421318.html
The Irish Times 25/11/2006 www.ireland.com
Slugger O'Toole records news, commentary and diverse opinion on Northern Ireland.
The Good Friday Agreement - Northern Ireland Office
CAIN - Northern Ireland Conflict, Politics and Society : The Agreement
English attitude towards Ulster on Politics.ie
A state Apart on BBC Northern Ireland
Quand d'autres ont déjà écrit ce qu'il convient de dire, il convient de le relayer. Une excellente page sur la situation en Irlande du Nord, à l'heure où la paix et la réconciliation font la une des journaux mais ne sont pas à l'ordre du jour, sur le blog d'une expatriée à Derry (Londonderry pour les britanniques): La vie, l'Irlande et tout le reste...
It sounds like a cliché but peace and reconciliation are in jeopardy in Northern Ireland. Again. A man with a history of violence and hatred for the peace process tried to seriously damage the reunion of the assembly, and, with it, the relaunch of the peace process itself through political administration by local elected members, instead of a special section of the British government in London. Some links and infos.
Stone attack overshadows day of confusion at Stormont
Gerry Moriarty, Dan Keenan Mark Hennessy
The North's political process staggered forward yesterday after an extraordinary day at Stormont in which loyalist killer Michael Stone attempted to launch a gun and bomb attack at Parliament Buildings as politicians were gathered in the Assembly chamber.
Against the turmoil of Stone's attack and signs of internal divisions within the Democratic Unionist Party, the Taoiseach and British prime minister judged that DUP leader Rev Ian Paisley had provided the necessary assurances that he is prepared to be first minister on March 26th next year, the scheduled date for restoring devolution.
Armed with between six and eight explosive devices, a handgun and a knife, Stone attempted to launch a one-man attack at Parliament Buildings reminiscent of his assault on mourners at Milltown Cemetery in 1988 which left three men dead and dozens injured.
A female security guard wrested the gun from him at the revolving doors of Parliament Buildings while a male colleague pinned the right arm of the multiple killer against the doors. After a struggle Stone was finally subdued, arrested and taken into custody.
On licensed release since 2000 under the Belfast Agreement, he is now due to be sent back to prison to serve the rest of a 30-year sentence, as well as facing charges relating to yesterday's attack. Whether his chief targets were Sinn Féin's Gerry Adams and Martin McGuinness, as they were in 1988, or the MLAs generally, remains unclear.
(.....)
http://www.ireland.com/newspaper/frontpage/2006/1125/1164403421318.html
The Irish Times 25/11/2006 www.ireland.com
Slugger O'Toole records news, commentary and diverse opinion on Northern Ireland.
The Good Friday Agreement - Northern Ireland Office
CAIN - Northern Ireland Conflict, Politics and Society : The Agreement
English attitude towards Ulster on Politics.ie
A state Apart on BBC Northern Ireland
Conversation
In English,
L'Irlande et moi - Ireland and I
Bond is back! Et l'Afrique...
I think he's the best James Bond EVER since legendary Sean Connery. I won't say THE best, I wouldn't dare, too much respect. Although... Daniel Craig has it ALL: sexy, mussles, sexy, sexy blue eyes, brain of course, sexy. Did I mention sexy ? He's less classy and more physical, the film is more violent too but to an acceptable extent, let's say. I didn't see those 145mn fly by, the film is just great, higly recommended. His name is Bond. James Bond. He's back. For good. Go see it !!
And because Africa, where it all starts, is not only about corrupted greedy vilains:
Association Cultures, Humanisme et Citoyenneté
CINÉMA FRANCO-MALIEN BAMAKO, film d'Abderrahmane Sissako
Film français, malien Genre : Drame Durée : 1h 58min Année de production : 2006 Distribué par Les Films du Losange Date de sortie : 18 Octobre 2006 Avec Aïssa Maïga, Tiécoura Traoré, Hélène Diarra Réalisé par Abderrahmane SISSAKO
Où en est l'Afrique, cinquante ans après " Fidei Donum " ? Est-il vrai que la situation économique continue de s'y dégrader, depuis le célèbre, mais peu entendu, " L'Afrique noire est mal partie " de René Dumont en 1962 ? Voici un film, réalisé par un cinéaste africain déjà reconnu, qui essaie de répondre à ces questions. C'est le seul film africain sorti en France durant cette année, de même que l'an dernier on n'avait pu voir que le très beau " Mooladè ", du vieux cinéaste sénégalais Ousmane Sembéné. La difficulté de tourner un film en Afrique aujourd'hui donne d'autant plus de prix à ces œuvres, mais ce n'est pas la seule raison de s'y attacher : " Bamako " est un film de grande qualité, qui donne la parole à l'Afrique.
Tout le film se déroule dans une cour, dans un quartier populaire de Bamako, capitale du Mali, la cour où le réalisateur a grandi, entouré de ses nombreux frères, sœurs, cousins et cousines. Aujourd'hui encore y vivent une vingtaine de personnes, au milieu de la cour se trouvent un robinet et un puits. Mais dans cette cour se réunit, le temps du film, une autre " cour ", une cour de justice, un tribunal chargé, au nom de l'Afrique, de faire le procès des institutions internationales, Banque Mondiale, Fonds Monétaire International, multinationales diverses, qui contribuent au malheur de l'Afrique.
La grande force du film est d'avoir situé ce procès fictif au beau milieu de la vie quotidienne qui continue : le tribunal est installé sur des chaises et une rambarde branlante, ce qui en souligne la dimension symbolique. Et pendant ce temps, tout autour, les enfants courent, les femmes viennent chercher l'eau au robinet, d'autres font la lessive en plein air, l'atelier de teinture continue dans un autre angle. Mélé, une belle jeune femme, se prépare pour aller chanter dans un bar, plus loin, un enfant est soigné par sa mère, un homme est gravement malade, un photographe suit et commente les événements. Le gardien près de la porte de la cour prend son rôle très au sérieux, tandis que des jeunes désoeuvrés écoutent distraitement le haut-parleur qui retransmet les débats. Tout à coup un mariage surgit et interrompt un instant les délibérations, dans une atmosphère de fête. C'est toute la vie africaine aujourd'hui qui est suggérée, avec ses rythmes traditionnels, mais aussi les difficultés du moment présent (tous ces jeunes inoccupés, les licenciements provoquées par les privatisations) et le désir d'un ailleurs : on entendra la jeune femme dire : " Je pars pour Dakar " et on verra en flash-back un groupe tentant la traversée du désert en direction de l'Europe.
Pendant que la vie continue, le procès, lui, recherche les causes de cette misère qui s'abat sur l'Afrique. Il les voit surtout dans la puissance des pays riches qui imposent leur loi aux pays pauvres, dans les lois financières internationales qui étranglent les petits pays sous le poids de la dette.. Parce qu'il soulève toutes ces questions de fond, le film a obtenu le soutien de Attac, du CCFD, du Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers-Monde et de plusieurs autres associations. Mais le film n'est nullement à sens unique. On y parle aussi d' " une administration malade, corrompue, pourrie ". L'auteur note qu'" une grande partie de l'élite africaine est complice de l'Occident : chacun veille égoïstement sur ses propres intérêts ". Le but poursuivi n'est pas de défendre une thèse, mais de donner à voir et à penser. C'est la seconde grande qualité de ce film, constamment distancé et poétique, qui sait conjuguer avec brio le comique et le tragique. C'est après avoir attribué à Lao Tseu la formule : " Tout ce qui est excessif est insignifiant " qu'on entend le plaidoyer pompeux et grandiloquent d'un avocat européen (interprété par William Bourdon) attaquant la Banque mondiale. On nous présente aussi le très beau témoignage de la romancière Aminata Traoré, ancienne ministre de la culture au Mali, qui va jusqu'à affirmer que " l'Afrique n'est pas victime de sa pauvreté, mais de ses richesses ", et qui appelle l'Afrique à se ressaisir. L'auteur a laissé une grande liberté à ses interprètes, il passe sans cesse de la vie vécue à la parole élaborée, il invite chaque spectateur à réfléchir et à se forger sa propre opinion. Il se situe ainsi, non en donneur de leçon, mais en artiste.
Jacques Lefur e-mail : jacques.lefur@wanadoo.fr
And because Africa, where it all starts, is not only about corrupted greedy vilains:
Association Cultures, Humanisme et Citoyenneté
CINÉMA FRANCO-MALIEN BAMAKO, film d'Abderrahmane Sissako
Film français, malien Genre : Drame Durée : 1h 58min Année de production : 2006 Distribué par Les Films du Losange Date de sortie : 18 Octobre 2006 Avec Aïssa Maïga, Tiécoura Traoré, Hélène Diarra Réalisé par Abderrahmane SISSAKO
Où en est l'Afrique, cinquante ans après " Fidei Donum " ? Est-il vrai que la situation économique continue de s'y dégrader, depuis le célèbre, mais peu entendu, " L'Afrique noire est mal partie " de René Dumont en 1962 ? Voici un film, réalisé par un cinéaste africain déjà reconnu, qui essaie de répondre à ces questions. C'est le seul film africain sorti en France durant cette année, de même que l'an dernier on n'avait pu voir que le très beau " Mooladè ", du vieux cinéaste sénégalais Ousmane Sembéné. La difficulté de tourner un film en Afrique aujourd'hui donne d'autant plus de prix à ces œuvres, mais ce n'est pas la seule raison de s'y attacher : " Bamako " est un film de grande qualité, qui donne la parole à l'Afrique.
Tout le film se déroule dans une cour, dans un quartier populaire de Bamako, capitale du Mali, la cour où le réalisateur a grandi, entouré de ses nombreux frères, sœurs, cousins et cousines. Aujourd'hui encore y vivent une vingtaine de personnes, au milieu de la cour se trouvent un robinet et un puits. Mais dans cette cour se réunit, le temps du film, une autre " cour ", une cour de justice, un tribunal chargé, au nom de l'Afrique, de faire le procès des institutions internationales, Banque Mondiale, Fonds Monétaire International, multinationales diverses, qui contribuent au malheur de l'Afrique.
La grande force du film est d'avoir situé ce procès fictif au beau milieu de la vie quotidienne qui continue : le tribunal est installé sur des chaises et une rambarde branlante, ce qui en souligne la dimension symbolique. Et pendant ce temps, tout autour, les enfants courent, les femmes viennent chercher l'eau au robinet, d'autres font la lessive en plein air, l'atelier de teinture continue dans un autre angle. Mélé, une belle jeune femme, se prépare pour aller chanter dans un bar, plus loin, un enfant est soigné par sa mère, un homme est gravement malade, un photographe suit et commente les événements. Le gardien près de la porte de la cour prend son rôle très au sérieux, tandis que des jeunes désoeuvrés écoutent distraitement le haut-parleur qui retransmet les débats. Tout à coup un mariage surgit et interrompt un instant les délibérations, dans une atmosphère de fête. C'est toute la vie africaine aujourd'hui qui est suggérée, avec ses rythmes traditionnels, mais aussi les difficultés du moment présent (tous ces jeunes inoccupés, les licenciements provoquées par les privatisations) et le désir d'un ailleurs : on entendra la jeune femme dire : " Je pars pour Dakar " et on verra en flash-back un groupe tentant la traversée du désert en direction de l'Europe.
Pendant que la vie continue, le procès, lui, recherche les causes de cette misère qui s'abat sur l'Afrique. Il les voit surtout dans la puissance des pays riches qui imposent leur loi aux pays pauvres, dans les lois financières internationales qui étranglent les petits pays sous le poids de la dette.. Parce qu'il soulève toutes ces questions de fond, le film a obtenu le soutien de Attac, du CCFD, du Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers-Monde et de plusieurs autres associations. Mais le film n'est nullement à sens unique. On y parle aussi d' " une administration malade, corrompue, pourrie ". L'auteur note qu'" une grande partie de l'élite africaine est complice de l'Occident : chacun veille égoïstement sur ses propres intérêts ". Le but poursuivi n'est pas de défendre une thèse, mais de donner à voir et à penser. C'est la seconde grande qualité de ce film, constamment distancé et poétique, qui sait conjuguer avec brio le comique et le tragique. C'est après avoir attribué à Lao Tseu la formule : " Tout ce qui est excessif est insignifiant " qu'on entend le plaidoyer pompeux et grandiloquent d'un avocat européen (interprété par William Bourdon) attaquant la Banque mondiale. On nous présente aussi le très beau témoignage de la romancière Aminata Traoré, ancienne ministre de la culture au Mali, qui va jusqu'à affirmer que " l'Afrique n'est pas victime de sa pauvreté, mais de ses richesses ", et qui appelle l'Afrique à se ressaisir. L'auteur a laissé une grande liberté à ses interprètes, il passe sans cesse de la vie vécue à la parole élaborée, il invite chaque spectateur à réfléchir et à se forger sa propre opinion. Il se situe ainsi, non en donneur de leçon, mais en artiste.
Jacques Lefur e-mail : jacques.lefur@wanadoo.fr
samedi 25 novembre 2006
Contre la violence faites aux femmes - Elimination of Violence against women
la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes 25 novembre
Le 17 décembre 1999, par sa résolution 54/134, l'Assemblée générale a proclamé le 25 novembre Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, et a invité les gouvernements, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales à organiser ce jour-là des activités conçues pour sensibiliser l'opinion au problème. Les militants en faveur des droits des femmes ont choisi en 1981 la date du 25 novembre comme journée de lutte contre la violence, en mémoire des trois soeurs Mirabal, militantes dominicaines brutalement assassinées sur les ordres du chef de l'État, Rafael Trujillo (1930-1961).
L'Assemblée générale a adoptée la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes le 20 décembre 1993 (A/RES/48/104).
Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
Rapporteuse Spéciale chargé de la question de la violence contre les femmes
Éliminer la violence à l'égard des femmes
Daphne II - Programme européen visant à combattre la violence envers les enfants, les adolescents et les femmes
Les mutilations sexuelles féminines L'Union interparlementaire
Halte à la violence contre les femmes Amnesty International
Source ONU: http://www.un.org/depts/dhl/dhlf/violence/index.html
International Day for the Elimination of Violence against Women
25 November
By resolution 54/134 of 17 December 1999, the General Assembly designated 25 November as the International Day for the Elimination of Violence against Women, and invited governments, international organizations and NGOs to organize activities designated to raise public awareness of the problem on that day. Women's activists have marked 25 November as a day against violence since 1981. This date came from the brutal assassination in 1960, of the three Mirabal sisters, political activists in the Dominican Republic, on orders of Dominican ruler Rafael Trujillo (1930-1961).
On 20 December 1993 the General Assembly adopted Declaration on the Elimination of Violence against Women (A/RES/48/104).
International Day for the Elimination of Violence against Women
Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination against Women
Special Rapporteur on violence against women, its causes and consequences
Daphne II - EU Programme to Combat Violence against Children, Young People and Women
Human Rights Watch - Women's Rights
Stop Violence against Women Amnesty International
Source UN: http://www.un.org/depts/dhl/violence/index.html
Le 17 décembre 1999, par sa résolution 54/134, l'Assemblée générale a proclamé le 25 novembre Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, et a invité les gouvernements, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales à organiser ce jour-là des activités conçues pour sensibiliser l'opinion au problème. Les militants en faveur des droits des femmes ont choisi en 1981 la date du 25 novembre comme journée de lutte contre la violence, en mémoire des trois soeurs Mirabal, militantes dominicaines brutalement assassinées sur les ordres du chef de l'État, Rafael Trujillo (1930-1961).
L'Assemblée générale a adoptée la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes le 20 décembre 1993 (A/RES/48/104).
Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
Rapporteuse Spéciale chargé de la question de la violence contre les femmes
Éliminer la violence à l'égard des femmes
Daphne II - Programme européen visant à combattre la violence envers les enfants, les adolescents et les femmes
Les mutilations sexuelles féminines L'Union interparlementaire
Halte à la violence contre les femmes Amnesty International
Source ONU: http://www.un.org/depts/dhl/dhlf/violence/index.html
International Day for the Elimination of Violence against Women
25 November
By resolution 54/134 of 17 December 1999, the General Assembly designated 25 November as the International Day for the Elimination of Violence against Women, and invited governments, international organizations and NGOs to organize activities designated to raise public awareness of the problem on that day. Women's activists have marked 25 November as a day against violence since 1981. This date came from the brutal assassination in 1960, of the three Mirabal sisters, political activists in the Dominican Republic, on orders of Dominican ruler Rafael Trujillo (1930-1961).
On 20 December 1993 the General Assembly adopted Declaration on the Elimination of Violence against Women (A/RES/48/104).
International Day for the Elimination of Violence against Women
Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination against Women
Special Rapporteur on violence against women, its causes and consequences
Daphne II - EU Programme to Combat Violence against Children, Young People and Women
Human Rights Watch - Women's Rights
Stop Violence against Women Amnesty International
Source UN: http://www.un.org/depts/dhl/violence/index.html
Les légendaires prouesses intellectuelles d'Emmanuel Todd, dans Le Monde aujourd'hui
Ségolène Royal est-elle "la candidate de la France d'en bas" ?
LEMONDE.FR 24.11.06 11h40 • Mis à jour le 24.11.06 11h47
Le succès sans appel de Ségolène Royal au soir du premier tour de la primaire socialiste est-il le signe d'une reconquête de l'électorat populaire ? Le Figaro et Libération apportent des réponses différentes dans leur édition du 24 novembre.
Une étude de l'IFOP pour Le Figaro, montre, comme l'explique Jérôme Fourquet dans les colonnes du quotidien, que Mme Royal "réalise ses meilleurs résultats dans les catégories ouvriers, employés et cadres intermédiaires (...). Chez les cadres, elle tombe à 45 %, au-dessous de sa moyenne nationale. Ce qui fait d'elle une candidate de la France d'en bas".
A l'opposé, Emmanuel Todd, démographe et sociologue, dans un entretien au journal Libération, explique que le résultat de cette primaire ne donne aucun signal d'une reconquête de l'électorat populaire. "Comme Jospin en 2002, le vote Royal est surreprésenté dans (...) la France paisible : une France semi-rurale, où les vieilles industries sont absentes et qui ne compte pas beaucoup d'immigrés."
Mais selon Daniel Boy, directeur de recherche au Cevipof, il est encore trop tôt pour savoir où se portera le vote populaire. D'après les résultats du dernier Baromètre politique français, le cœur de cible de Ségolène Royal reste les couches moyennes intellectuelles (enseignants, travailleurs sociaux...). Selon M. Boy, le côté "autoritaire" du projet de la candidate socialiste serait à même de conquérir l'électorat populaire. En revanche, "le thème de la démocratie participative est leur dernier souci". "Ce sont plutôt les classes intellectuelles qui ont ce désir de participer", précise-t-il. Et jusqu'à présent, "une bonne partie de l'électorat populaire reste encore proche de Jean-Marie Le Pen", conclut-il.
Constance Baudry
Réaction
Sandrine: Veuillez dans ce cas, Messieurs, m'expliquer s'il vous plaît, et dans le détail, le vote de Marseille, Quartiers Nord en particulier, où Ségolène Royal interpelle les déçus du communisme, du vote protestation, révolutionnaires et extrême droite confondus, des abstentionnistes de toujours, et plus généralement ceux qui n'y croyaient plus, ne sachant plus à quel politique se vouer... Les populos pas intellos ? Peut-être plus que vous ne le pensez, car Ségolène fait réfléchir... à nouveau.
LEMONDE.FR 24.11.06 11h40 • Mis à jour le 24.11.06 11h47
Le succès sans appel de Ségolène Royal au soir du premier tour de la primaire socialiste est-il le signe d'une reconquête de l'électorat populaire ? Le Figaro et Libération apportent des réponses différentes dans leur édition du 24 novembre.
Une étude de l'IFOP pour Le Figaro, montre, comme l'explique Jérôme Fourquet dans les colonnes du quotidien, que Mme Royal "réalise ses meilleurs résultats dans les catégories ouvriers, employés et cadres intermédiaires (...). Chez les cadres, elle tombe à 45 %, au-dessous de sa moyenne nationale. Ce qui fait d'elle une candidate de la France d'en bas".
A l'opposé, Emmanuel Todd, démographe et sociologue, dans un entretien au journal Libération, explique que le résultat de cette primaire ne donne aucun signal d'une reconquête de l'électorat populaire. "Comme Jospin en 2002, le vote Royal est surreprésenté dans (...) la France paisible : une France semi-rurale, où les vieilles industries sont absentes et qui ne compte pas beaucoup d'immigrés."
Mais selon Daniel Boy, directeur de recherche au Cevipof, il est encore trop tôt pour savoir où se portera le vote populaire. D'après les résultats du dernier Baromètre politique français, le cœur de cible de Ségolène Royal reste les couches moyennes intellectuelles (enseignants, travailleurs sociaux...). Selon M. Boy, le côté "autoritaire" du projet de la candidate socialiste serait à même de conquérir l'électorat populaire. En revanche, "le thème de la démocratie participative est leur dernier souci". "Ce sont plutôt les classes intellectuelles qui ont ce désir de participer", précise-t-il. Et jusqu'à présent, "une bonne partie de l'électorat populaire reste encore proche de Jean-Marie Le Pen", conclut-il.
Constance Baudry
Réaction
Sandrine: Veuillez dans ce cas, Messieurs, m'expliquer s'il vous plaît, et dans le détail, le vote de Marseille, Quartiers Nord en particulier, où Ségolène Royal interpelle les déçus du communisme, du vote protestation, révolutionnaires et extrême droite confondus, des abstentionnistes de toujours, et plus généralement ceux qui n'y croyaient plus, ne sachant plus à quel politique se vouer... Les populos pas intellos ? Peut-être plus que vous ne le pensez, car Ségolène fait réfléchir... à nouveau.
vendredi 24 novembre 2006
How to treat disappointment
I have just finished watching The Terminal, and I am absolutely disgusted. Ok, the film has got nothing to do with the story it's meant to tell. That's one fact. Merhan Karimi Nasseri, the real one, is in hospital by the way, I just found out. That means I will not get to pay him a visit next time I go home, hopefully around Christmas, through Paris airport. I don't really pay him a visit... but I generally seat nearby to get a sandwich or a coffee waiting for my flight. I will miss the ritual.
But what really sickened me was the commercial break. Between shampoo for shiny hair and revolutionary toilet cleaner, the unmissable Ferrero Rocher ad. And I go Mmmmmmhhh... (check "My heroes" section) ... but oh my goodness how is THAT possible.... I mean... what ?! Where was the Ambassador ?? I mean just come on people !! This is wrong... wrong I tell you ! Stupid women jumping around with giant Ferrero Rocher and a joke of a pyramid and absolutely no Ambassador to spoil us tonight... They changed the ad !! How could they ! Disgust. Will miss the spoiling badly :(.
Let's just talk about something else.... dinner. In protest tonight I went for good proper tradition:
Grilled Beef Steak and Cauliflower Gratin: Bifteck grillé et chou-fleur en gratin, as my people say. A very French dinner.
Take a nice tender piece of meat, one cauliflower, half a litre milk, some nutmeg, salt, pepper and rosemary, 30g butter and 30g flour, Cheese (Gruyère, Cheddar type). Optional: 1 egg.
Open a bottle of wine and pour a glass for yourself. Always treat the Cook.
- Cut the cauliflower into small chunks and cook. My way: in the microwave for 8mn in a bowl, covered, with half a glass of water.
- Melt the butter in a saucepan, add the flower and mix well. Few seconds on gentle heat.
- When the mixture is bubbling pour the milk in one go, add salt, pepper and nutmeg and let simmer for a maximum of 10mn, stirring continuously.
- Stop the heat and add some grated cheese. I also add an egg for richness and creamyness.
- Drain the cauliflower, put in a plate and cover with sauce. Grate some cheese on top and place a few mn in the oven or under the grill to "gratiner": melt the cheese then get a yummy crust.
- Meanwhile grill your steak with salt, pepper and some herbs like rosemary or thyme.
You can add or replace cauliflower with potatoes, carrots, brocoli, anything you like.
Serve with the rest of the wine (if any) and a baguette (if you have). Bon appétit !
Now I'm going to treat myself to some yum yum yummy Green & Black chocolate :) and while Ronan finishes the wine I might have a Rhum and Mango juice cocktail. Or two. Or three. It's Friday night. Maybe four.
But what really sickened me was the commercial break. Between shampoo for shiny hair and revolutionary toilet cleaner, the unmissable Ferrero Rocher ad. And I go Mmmmmmhhh... (check "My heroes" section) ... but oh my goodness how is THAT possible.... I mean... what ?! Where was the Ambassador ?? I mean just come on people !! This is wrong... wrong I tell you ! Stupid women jumping around with giant Ferrero Rocher and a joke of a pyramid and absolutely no Ambassador to spoil us tonight... They changed the ad !! How could they ! Disgust. Will miss the spoiling badly :(.
Let's just talk about something else.... dinner. In protest tonight I went for good proper tradition:
Grilled Beef Steak and Cauliflower Gratin: Bifteck grillé et chou-fleur en gratin, as my people say. A very French dinner.
Take a nice tender piece of meat, one cauliflower, half a litre milk, some nutmeg, salt, pepper and rosemary, 30g butter and 30g flour, Cheese (Gruyère, Cheddar type). Optional: 1 egg.
Open a bottle of wine and pour a glass for yourself. Always treat the Cook.
- Cut the cauliflower into small chunks and cook. My way: in the microwave for 8mn in a bowl, covered, with half a glass of water.
- Melt the butter in a saucepan, add the flower and mix well. Few seconds on gentle heat.
- When the mixture is bubbling pour the milk in one go, add salt, pepper and nutmeg and let simmer for a maximum of 10mn, stirring continuously.
- Stop the heat and add some grated cheese. I also add an egg for richness and creamyness.
- Drain the cauliflower, put in a plate and cover with sauce. Grate some cheese on top and place a few mn in the oven or under the grill to "gratiner": melt the cheese then get a yummy crust.
- Meanwhile grill your steak with salt, pepper and some herbs like rosemary or thyme.
You can add or replace cauliflower with potatoes, carrots, brocoli, anything you like.
Serve with the rest of the wine (if any) and a baguette (if you have). Bon appétit !
Now I'm going to treat myself to some yum yum yummy Green & Black chocolate :) and while Ronan finishes the wine I might have a Rhum and Mango juice cocktail. Or two. Or three. It's Friday night. Maybe four.
Conversation
In English,
Plat du Jour and Soup of the Day
La Politique, les Actionnaires, et leurs Médias
Ce n'est pas sans arrières pensées politiciennes bien sûr, mais coup de chapeau à l'UDF, pour une fois.... Une info qui mérite de circuler.
lundi 20 novembre 2006, 13h40
L'UDF, les médias, leurs actionnaires et la Loi
Par Adam Kesher, sa biographie
Cet article a été rédigé par un reporter d'AgoraVox, le journal média citoyen qui vous donne la parole.
Le projet de loi déposé par l’UDF vendredi a pour objectif "d’empêcher les groupes industriels dont l’activité dépend des commandes de l’Etat à plus de 20% de leur chiffre d’affaires, de détenir directement ou indirectement plus de 3% du capital d’un média".
Sont évidemment visés Bouygues (TF1), Dassault (Socpresse -> Le Figaro) et Lagardère (Hachette -> Europe 1, Paris Match, JDD...).
La difficulté d’avoir un débat sur le sujet de l’actionnariat des médias tient naturellement à la censure médiatique qui l’entoure... José nous invite à relayer l’information puisque les médias se font étrangement discrets sur le sujet... Dont acte.
Les blogueurs pourraient aider à "produire" du bruit, à leur niveau. Mais pour cela il faut qu’ils « s’organisent», et pas seulement qu’ils se fassent l’écho de ce qu’ils voient dans les médias... C’est donc loin d’être gagné.
Sur le fond, on se félicitera d’abord de ce que l’UDF transforme les sujets qu’il aborde en propositions. Le pavé dans la mare jeté par François Bayrou (rejoint sur un terrain proche par Laurent Fabius au cours de la primaire socialiste) il y a quelques semaines ne reste pas lettre morte (cf. également l’article d’AgoraVox: François Bayrou, le candidat qui ne plaît pas aux médias, a-t-il une chance de s’imposer?).
Certains essaient donc de faire vivre le sujet, un sujet qui dérange. On attend aussi les réactions des spécialistes de l’observation médiatique, Acrimed par exemple.
Sur la proposition de loi en elle-même, on note donc que l’UDF propose que ce soient les liens entre l’actionnaire et l’Etat qui déterminent la limite à ne pas franchir. Autrement dit, si vous êtes un groupe industriel, vous choisissez entre les commandes de l’Etat et la participation aux médias.
On comprend la logique: si l’Etat vous fait vivre, vous êtes susceptible de faire pression sur les médias que vous détenez pour ne pas nuire à la réputation de votre client, ou plus généralement pour ne pas produire de l’information ou de l’opinion qui nuise à l’Etat. Et si vous ne faites pas pression vous-même sur les rédactions, pas de problème: l’autocensure veille.
Le problème serait donc le traitement de l’Etat par la presse. Mais n’est-il pas beaucoup plus complexe? On peut opposer certaines critiques à la vision des choses induites par l’UDF:
les médias visés ne sont pas systématiquement à la botte de l’Etat - pour prendre l’exemple de TF1, il se fait un malin plaisir de parler « d’argent public gaspillé».
Les relations avec l’Etat devraient-elles être le seul critère? Quid de LVMH qui détient La Tribune, mais ne dépend pas de l’Etat? Dans le projet de loi UDF, LVMH n’est pas inquiété... Pourtant, sa relation à La Tribune est susceptible de faire de La Tribune un journal «juge et partie» sur certains sujets... et pas exempt de caviardages, d’ailleurs.
Comment la presse, dont, faut-il le rappeler, la santé financière est souvent fragile, fait-elle pour vivre sans le soutien de groupes industriels, même si seuls ceux qui dépendent de l’Etat sont visés dans ce projet de loi?
Comme me le fait remarquer un lecteur de mon blog, faut-il en déduire que l’Etat doit céder ses participations dans les médias, donc, par exemple, dans France Télévisions?
A gauche de l’UDF, on objectera sans doute qu’il faut aller plus loin et rendre leur liberté aux médias (voir la déclaration adoptée à la suite des premiers Etats généraux pour le pluralisme médiatique). A droite, on dira qu’il faut être réaliste et permettre aux médias de gagner leur vie pour garantir leur pérennité, ou qu’il s’agit d’un faux problème.
Le projet de loi UDF a des avantages et des inconvénients, mais devrait servir de base de discussion. Pour bien couvrir la question, il conviendrait de répondre à deux questions:
dans quelle mesure constate-t-on un biais de couverture de l’information, de la part des médias dont l’actionnaire dépend de l’Etat et par rapport aux médias qui n’en dépendent pas?
Comment ces médias pourraient-ils gagner leur vie sans cet actionnariat industriel?
Je n’ai de réponse ni à l’une, ni à l’autre. Sachant qu’on peut aussi balayer la première de ces deux questions en répondant que ce n’est pas ce qu’on veut de toute façon...
L’équilibre entre la liberté et l’économie est bien fragile. Et il ne faudra pas oublier que la question à laquelle on devra principalement répondre est de savoir comment le système médiatique, dans son ensemble, peut permettre d’éclairer les citoyens sur le monde qui les entoure.
Agora Vox le média citoyen www.agoravox.fr
lundi 20 novembre 2006, 13h40
L'UDF, les médias, leurs actionnaires et la Loi
Par Adam Kesher, sa biographie
Cet article a été rédigé par un reporter d'AgoraVox, le journal média citoyen qui vous donne la parole.
Le projet de loi déposé par l’UDF vendredi a pour objectif "d’empêcher les groupes industriels dont l’activité dépend des commandes de l’Etat à plus de 20% de leur chiffre d’affaires, de détenir directement ou indirectement plus de 3% du capital d’un média".
Sont évidemment visés Bouygues (TF1), Dassault (Socpresse -> Le Figaro) et Lagardère (Hachette -> Europe 1, Paris Match, JDD...).
La difficulté d’avoir un débat sur le sujet de l’actionnariat des médias tient naturellement à la censure médiatique qui l’entoure... José nous invite à relayer l’information puisque les médias se font étrangement discrets sur le sujet... Dont acte.
Les blogueurs pourraient aider à "produire" du bruit, à leur niveau. Mais pour cela il faut qu’ils « s’organisent», et pas seulement qu’ils se fassent l’écho de ce qu’ils voient dans les médias... C’est donc loin d’être gagné.
Sur le fond, on se félicitera d’abord de ce que l’UDF transforme les sujets qu’il aborde en propositions. Le pavé dans la mare jeté par François Bayrou (rejoint sur un terrain proche par Laurent Fabius au cours de la primaire socialiste) il y a quelques semaines ne reste pas lettre morte (cf. également l’article d’AgoraVox: François Bayrou, le candidat qui ne plaît pas aux médias, a-t-il une chance de s’imposer?).
Certains essaient donc de faire vivre le sujet, un sujet qui dérange. On attend aussi les réactions des spécialistes de l’observation médiatique, Acrimed par exemple.
Sur la proposition de loi en elle-même, on note donc que l’UDF propose que ce soient les liens entre l’actionnaire et l’Etat qui déterminent la limite à ne pas franchir. Autrement dit, si vous êtes un groupe industriel, vous choisissez entre les commandes de l’Etat et la participation aux médias.
On comprend la logique: si l’Etat vous fait vivre, vous êtes susceptible de faire pression sur les médias que vous détenez pour ne pas nuire à la réputation de votre client, ou plus généralement pour ne pas produire de l’information ou de l’opinion qui nuise à l’Etat. Et si vous ne faites pas pression vous-même sur les rédactions, pas de problème: l’autocensure veille.
Le problème serait donc le traitement de l’Etat par la presse. Mais n’est-il pas beaucoup plus complexe? On peut opposer certaines critiques à la vision des choses induites par l’UDF:
les médias visés ne sont pas systématiquement à la botte de l’Etat - pour prendre l’exemple de TF1, il se fait un malin plaisir de parler « d’argent public gaspillé».
Les relations avec l’Etat devraient-elles être le seul critère? Quid de LVMH qui détient La Tribune, mais ne dépend pas de l’Etat? Dans le projet de loi UDF, LVMH n’est pas inquiété... Pourtant, sa relation à La Tribune est susceptible de faire de La Tribune un journal «juge et partie» sur certains sujets... et pas exempt de caviardages, d’ailleurs.
Comment la presse, dont, faut-il le rappeler, la santé financière est souvent fragile, fait-elle pour vivre sans le soutien de groupes industriels, même si seuls ceux qui dépendent de l’Etat sont visés dans ce projet de loi?
Comme me le fait remarquer un lecteur de mon blog, faut-il en déduire que l’Etat doit céder ses participations dans les médias, donc, par exemple, dans France Télévisions?
A gauche de l’UDF, on objectera sans doute qu’il faut aller plus loin et rendre leur liberté aux médias (voir la déclaration adoptée à la suite des premiers Etats généraux pour le pluralisme médiatique). A droite, on dira qu’il faut être réaliste et permettre aux médias de gagner leur vie pour garantir leur pérennité, ou qu’il s’agit d’un faux problème.
Le projet de loi UDF a des avantages et des inconvénients, mais devrait servir de base de discussion. Pour bien couvrir la question, il conviendrait de répondre à deux questions:
dans quelle mesure constate-t-on un biais de couverture de l’information, de la part des médias dont l’actionnaire dépend de l’Etat et par rapport aux médias qui n’en dépendent pas?
Comment ces médias pourraient-ils gagner leur vie sans cet actionnariat industriel?
Je n’ai de réponse ni à l’une, ni à l’autre. Sachant qu’on peut aussi balayer la première de ces deux questions en répondant que ce n’est pas ce qu’on veut de toute façon...
L’équilibre entre la liberté et l’économie est bien fragile. Et il ne faudra pas oublier que la question à laquelle on devra principalement répondre est de savoir comment le système médiatique, dans son ensemble, peut permettre d’éclairer les citoyens sur le monde qui les entoure.
Agora Vox le média citoyen www.agoravox.fr
Les dangers du vote protestation, dans Le Monde aujourd'hui
La division des français sur la candidature de M. Le Pen, et son désarroi de ne pas réunir les signatures de grands électeurs, qui ne sont plus tenues au secret.
Une bonne occasion de rappeler les grands axes du programme de son parti, et de se demander si, au nom d'une démocratie pour laquelle lui-même et une grande partie de ses électeurs n'ont aucun respect, suivant ledit programme qui promet de la dynamiter, il faut s'apitoyer sur ses humeurs de vieille fille, et souhaiter qu'il soit présent aux élections.
Pourquoi pas au deuxième tour et en tête, cette fois ? C'est le but des fervents du vote - protestation - explosion. Pour la guerre civile ? Une dictature ? des minorités ou du prolétariat ? Je rappelle que les pères de la VIème République font rang chez la mère Royal...
Au programme 2002, impôts supprimés et avortement interdit
20 Minutes édition du 10.11.06
http://www.20minutes.fr/articles/2006/11/10/20061110-actualite-france-Au-programme-2002-impots-supprimes-et-avortement-interdit.php
Pour quel programme ont voté ceux qui ont apporté leurs voix au Front national lors de l'élection présidentielle de 2002 ? Extraits.
¤Economie Retour du franc, filtrage des échanges commerciaux, suppression de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur la fortune, des droits de succession. Abrogation des 35 heures, création d'un service minimum pendant les grèves.
¤Famille Interdiction de l'avortement, abrogation du pacs et création d'un statut juridique et social de la mère de famille, refus de la légalisation de l'euthanasie.
¤Immigration Mettre fin à toute immigration, notamment au moyen de l'abrogation du regroupement familial, expulsion effective des clandestins. « Démantèlement des ghettos ethniques de banlieue. »
¤Sécurité Création d'une garde nationale, rétablissement de la peine de mort, des quartiers de haute sécurité en prison, renforcement des moyens de la police et de la justice, isolation des toxicomanes.
¤International Sortie de l'Union européenne, dénonciation des traités européens, faire de la France « un modèle pour les Nations », fermeture des frontières.
¤Enseignement Suppression des IUFM, enseignement de la morale, « initiation au Beau », assainissement de la publicité.
¤Environnement Lancement d'une politique de la ruralité, promotion de l'agriculture biologique, restauration des mares, défense des animaux.
¤Modifications de la Constitution Inscription de la préférence nationale (emploi, logement), du droit à la vie, du taux maximal des prélèvements obligatoires et retour au mandat présidentiel de sept ans.
¤Culture Valorisation du patrimoine, promotion des « bonnes musiques », fin des « aides pour le rap et la techno », création d'une juridiction des médias.
©2006 20 minutes
Une bonne occasion de rappeler les grands axes du programme de son parti, et de se demander si, au nom d'une démocratie pour laquelle lui-même et une grande partie de ses électeurs n'ont aucun respect, suivant ledit programme qui promet de la dynamiter, il faut s'apitoyer sur ses humeurs de vieille fille, et souhaiter qu'il soit présent aux élections.
Pourquoi pas au deuxième tour et en tête, cette fois ? C'est le but des fervents du vote - protestation - explosion. Pour la guerre civile ? Une dictature ? des minorités ou du prolétariat ? Je rappelle que les pères de la VIème République font rang chez la mère Royal...
Au programme 2002, impôts supprimés et avortement interdit
20 Minutes édition du 10.11.06
http://www.20minutes.fr/articles/2006/11/10/20061110-actualite-france-Au-programme-2002-impots-supprimes-et-avortement-interdit.php
Pour quel programme ont voté ceux qui ont apporté leurs voix au Front national lors de l'élection présidentielle de 2002 ? Extraits.
¤Economie Retour du franc, filtrage des échanges commerciaux, suppression de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur la fortune, des droits de succession. Abrogation des 35 heures, création d'un service minimum pendant les grèves.
¤Famille Interdiction de l'avortement, abrogation du pacs et création d'un statut juridique et social de la mère de famille, refus de la légalisation de l'euthanasie.
¤Immigration Mettre fin à toute immigration, notamment au moyen de l'abrogation du regroupement familial, expulsion effective des clandestins. « Démantèlement des ghettos ethniques de banlieue. »
¤Sécurité Création d'une garde nationale, rétablissement de la peine de mort, des quartiers de haute sécurité en prison, renforcement des moyens de la police et de la justice, isolation des toxicomanes.
¤International Sortie de l'Union européenne, dénonciation des traités européens, faire de la France « un modèle pour les Nations », fermeture des frontières.
¤Enseignement Suppression des IUFM, enseignement de la morale, « initiation au Beau », assainissement de la publicité.
¤Environnement Lancement d'une politique de la ruralité, promotion de l'agriculture biologique, restauration des mares, défense des animaux.
¤Modifications de la Constitution Inscription de la préférence nationale (emploi, logement), du droit à la vie, du taux maximal des prélèvements obligatoires et retour au mandat présidentiel de sept ans.
¤Culture Valorisation du patrimoine, promotion des « bonnes musiques », fin des « aides pour le rap et la techno », création d'une juridiction des médias.
©2006 20 minutes
jeudi 23 novembre 2006
A Gauche toutes !
Aujourd'hui je suis allée faire un tour sur le blog de Clémentine Autain, parce que je ne regarde jamais TV5 pour pister Faugiel ou le JT où passent les gens en vogue en ce moment. Petite vidéo sympa en guise de présentation.
Un voyage en Utopie sur le thème de la révolution ?
"Le capitalisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le communisme, c'est le contraire !" Coluche, ce héros...
Clémentine aime la critique, et moi aussi.
Toujours est-il qu'une femme en politique c'est toujours agréable à voir. Une femme en plus jeune, en politique, cela remplit toujours de fierté, avec un soupçon de revanchardise du style "AHA ! on vous l'avait dit qu'on n'était pas si connes !".
Et pourtant on n'échappe pas à un soupçon de doute. Comme Ségolène en son temps, lorsque tel un lapin elle a décidé de sortir de son chapeau, je me dis "qui est-elle ? d'où sort-elle ? qu'est-ce qu'elle veut celle-là ?". A force d'interrogations, de suprises et de mots justes, Ségolène m'a enfermée dans ses filets, moi qui ne lisait même pas l'Hebdo des Socialistes ! Que je recevais, mettais de côté. Car je crois avoir adhéré au PS pour attendre dans ma coquille, petit Bernard-Lhermitte buté, celui ou celle qui y organiserait sa révolution... et qui a fini par sentir que le moment était venu de se montrer :).
Clémentine a de la graine, comme tous les petits gosses de riches privilégiés ou classe moyenne confortable qui se sentent un jour coupables et décident de s'adonner à la révolution, pour permettre à des gens de s'affranchir de souffrances que, bien souvent, ils n'ont jamais partagé, et qui, parfois, n'en veulent pas, de leur révolution. J'avoue que le communisme à la Begbeider m'a toujours fait rigoler. Jaune. En essayant d'oublier le cynisme de la situation, dont je n'ai jamais apprécié les subtilités. A trop vouloir jouer les provocations prolétaires, on en oublie les vrais remèdes pour les vrais maux, en se réfugiant dans une condition que la majorité de ceux qui y sont acculés n'ont pas le goût de glorifier. Le nivellement par le bas. Désolée, mais moi je veux monter !
Mais comme à Ségolène, je donne sa chance à Clémentine en hommage à ce formidable lobby que sont les forces de la révolution, a fortiori jeunes et féminines, sinon féministes, jamais trop loin de la révolte, qui m'anime, à qui on doit l'ampleur des formidables progrès sociaux de notre pays, et l'énergie, j'espère, de se battre pour les conserver.
Il est toujours bon de tendre le bras gauche pour une piqûre de rappel.
www.clementineautain.fr
Commentaire de Sandrine Date: 23 novembre 2006, 18:23
Bonjour Clémentine,
je vous découvre aujourd’hui et malheureusement je n’ai pas le temps de regarder le film jusqu’au bout mais quoi qu’il en soit je voulais dire que ça fait plaisir de voir une femme jeune et sensée au premier plan en politique. Le débat a été formidablement relancé ces derniers temps, y compris parmi les gens de la France d’en bas comme disent certains, et c’est bien.
Je ne suis pas d’accord sur tout et le discours a parfois un coup de vieux… mais je vous vois comme une force de lobbying et je ne résiste jamais à un avis divergent qui fait réfléchir.
Alors, bonne continuation !
Un voyage en Utopie sur le thème de la révolution ?
"Le capitalisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le communisme, c'est le contraire !" Coluche, ce héros...
Clémentine aime la critique, et moi aussi.
Toujours est-il qu'une femme en politique c'est toujours agréable à voir. Une femme en plus jeune, en politique, cela remplit toujours de fierté, avec un soupçon de revanchardise du style "AHA ! on vous l'avait dit qu'on n'était pas si connes !".
Et pourtant on n'échappe pas à un soupçon de doute. Comme Ségolène en son temps, lorsque tel un lapin elle a décidé de sortir de son chapeau, je me dis "qui est-elle ? d'où sort-elle ? qu'est-ce qu'elle veut celle-là ?". A force d'interrogations, de suprises et de mots justes, Ségolène m'a enfermée dans ses filets, moi qui ne lisait même pas l'Hebdo des Socialistes ! Que je recevais, mettais de côté. Car je crois avoir adhéré au PS pour attendre dans ma coquille, petit Bernard-Lhermitte buté, celui ou celle qui y organiserait sa révolution... et qui a fini par sentir que le moment était venu de se montrer :).
Clémentine a de la graine, comme tous les petits gosses de riches privilégiés ou classe moyenne confortable qui se sentent un jour coupables et décident de s'adonner à la révolution, pour permettre à des gens de s'affranchir de souffrances que, bien souvent, ils n'ont jamais partagé, et qui, parfois, n'en veulent pas, de leur révolution. J'avoue que le communisme à la Begbeider m'a toujours fait rigoler. Jaune. En essayant d'oublier le cynisme de la situation, dont je n'ai jamais apprécié les subtilités. A trop vouloir jouer les provocations prolétaires, on en oublie les vrais remèdes pour les vrais maux, en se réfugiant dans une condition que la majorité de ceux qui y sont acculés n'ont pas le goût de glorifier. Le nivellement par le bas. Désolée, mais moi je veux monter !
Mais comme à Ségolène, je donne sa chance à Clémentine en hommage à ce formidable lobby que sont les forces de la révolution, a fortiori jeunes et féminines, sinon féministes, jamais trop loin de la révolte, qui m'anime, à qui on doit l'ampleur des formidables progrès sociaux de notre pays, et l'énergie, j'espère, de se battre pour les conserver.
Il est toujours bon de tendre le bras gauche pour une piqûre de rappel.
www.clementineautain.fr
Commentaire de Sandrine Date: 23 novembre 2006, 18:23
Bonjour Clémentine,
je vous découvre aujourd’hui et malheureusement je n’ai pas le temps de regarder le film jusqu’au bout mais quoi qu’il en soit je voulais dire que ça fait plaisir de voir une femme jeune et sensée au premier plan en politique. Le débat a été formidablement relancé ces derniers temps, y compris parmi les gens de la France d’en bas comme disent certains, et c’est bien.
Je ne suis pas d’accord sur tout et le discours a parfois un coup de vieux… mais je vous vois comme une force de lobbying et je ne résiste jamais à un avis divergent qui fait réfléchir.
Alors, bonne continuation !
Dans Le Monde aujourd'hui
Trois réactions au Monde, publiées aujourd'hui 23/11/2006.
Ségolène Royal dira "vie chère" plutôt que "pouvoir d'achat"
LE MONDE 23.11.06 13h46 • Mis à jour le 23.11.06 13h46 Isabelle Mandraud
Sandrine : Absolument. Le vie chère plutôt que le pouvoir d'achat, pour parler aux "gens" qui sont lassés des leçons sybillines de "personalités" politiques dont le discours ne donne pas l'assurance qu'ils comprennent véritablement les réalités quotidiennes de ceux qui sont sensés être leurs électeurs. Réducteur ? Est-ce donc trop demander que se mettre à la portée de citoyens qui ont plus sérieux à faire qu'analyser des discours électoraux, lassés de la condescendance d'une France qui se croit d'en haut ?
Ségolène Royal et le pays des Mille et Une Nuits, par Daniel Vernet
LE MONDE 21.11.06 13h55 • Mis à jour le 21.11.06 13h55
Sandrine : Et si la France s'occupait un peu d'elle-même avant de s'occuper des autres ? Il est des contrées en plein essor économique et qui se croient par conséquent bien plus fûtés que nous, où on ri au nez de ces français qui comptent encore sur leur prestige pour dissuader le monde de prendre un chemin différent de son petit soi personnel, qui serait parfait. La force de SR est de synthétiser les compétences avec force et fermeté. Voilà une Présidente qui saura mettre le bon gouvernement au travail.
Il y a grande folie au royaume de France, par Dominique Dhombres
LE MONDE 21.11.06 13h55 • Mis à jour le 21.11.06 13h55
Sandrine : Bien sûr c'est un miracle! Quand j'ai quitté la France pour m'imposer un exil économique indispensable à mon salut, je disais que j'étais marseillaise et pas française parce que j'avais trop honte de ce pays. Je recommence à m'aimer en elle parce que c'est enfin une fierté de voir le débat politique qui renaît avec l'espoir "des gens" qui y participent. Soyons franc: c'est Ségolène Royal qui nous a contraints à le relancer ! et il tourne prioritairement autour d'elle, ses mots et ses idées.
Vous aussi participez à la campagne ! sur www.lemonde.fr, www.desirsdavenir.org, les blogs et les forums.
Questionnez, proposez, critiquez, faites entendre votre voix !
Ségolène Royal dira "vie chère" plutôt que "pouvoir d'achat"
LE MONDE 23.11.06 13h46 • Mis à jour le 23.11.06 13h46 Isabelle Mandraud
Sandrine : Absolument. Le vie chère plutôt que le pouvoir d'achat, pour parler aux "gens" qui sont lassés des leçons sybillines de "personalités" politiques dont le discours ne donne pas l'assurance qu'ils comprennent véritablement les réalités quotidiennes de ceux qui sont sensés être leurs électeurs. Réducteur ? Est-ce donc trop demander que se mettre à la portée de citoyens qui ont plus sérieux à faire qu'analyser des discours électoraux, lassés de la condescendance d'une France qui se croit d'en haut ?
Ségolène Royal et le pays des Mille et Une Nuits, par Daniel Vernet
LE MONDE 21.11.06 13h55 • Mis à jour le 21.11.06 13h55
Sandrine : Et si la France s'occupait un peu d'elle-même avant de s'occuper des autres ? Il est des contrées en plein essor économique et qui se croient par conséquent bien plus fûtés que nous, où on ri au nez de ces français qui comptent encore sur leur prestige pour dissuader le monde de prendre un chemin différent de son petit soi personnel, qui serait parfait. La force de SR est de synthétiser les compétences avec force et fermeté. Voilà une Présidente qui saura mettre le bon gouvernement au travail.
Il y a grande folie au royaume de France, par Dominique Dhombres
LE MONDE 21.11.06 13h55 • Mis à jour le 21.11.06 13h55
Sandrine : Bien sûr c'est un miracle! Quand j'ai quitté la France pour m'imposer un exil économique indispensable à mon salut, je disais que j'étais marseillaise et pas française parce que j'avais trop honte de ce pays. Je recommence à m'aimer en elle parce que c'est enfin une fierté de voir le débat politique qui renaît avec l'espoir "des gens" qui y participent. Soyons franc: c'est Ségolène Royal qui nous a contraints à le relancer ! et il tourne prioritairement autour d'elle, ses mots et ses idées.
Vous aussi participez à la campagne ! sur www.lemonde.fr, www.desirsdavenir.org, les blogs et les forums.
Questionnez, proposez, critiquez, faites entendre votre voix !
mercredi 22 novembre 2006
Qui est bête, le maître ou le chien ?
Ils ont l'air gentil, le regard doux, et ils le sont. Leur gueule parfois grimace un peu, et ça fait peur. On les dit "bête", et, sans être méchant, parfois il faut admettre qu'ils le sont. Pour être compris ils n'ont pas les mots, leur meilleure arme, c'est la violence. Maître ou chien ? Les deux. Du moins ceux qui sont mal entraînés. Qui entraîne qui ? Qui éduque qui ? Qui a peur de qui ? Qui se défend pour quoi ? Contre qui ?
Aujourd'hui la presse annonce le troisième drame de l'année en matière de victime de chiens classés "dangereux".
Qui est dangereux ? Le chien ? Le maître ? L'éducateur ? L'éducateur du maître ou l'éducateur du chien ? Le chien est éduqué par son maître. Qui est responsable pour l'éducation du maître ? Qui a fauté ?
Pourquoi un jeune homme voudrait-il que sa chienne devienne un lion ? et une arme, à l'occasion ? Est-ce que ce problème ne dépasse pas la bêtise humaine ? (à croire qu'elle serait réservée au domaine animal qu'on doive préciser qu'elle puisse être appliquée à un humanidé)
Est-ce que le problème ne dépasse pas celui du maître qui brutalise son animal, physiquement et moralement ? Le maître qui brutalise son animal en Irlande est considéré comme un délinquant en puissance et les Gardai prennent les dénonciations de brutalité très au sérieux. Ils ne font pas que libérer l'animal, ils mettent aussi le maître sous surveillance. Les jeunes en particulier: un enfant qui brutalise un animal grandira dans l'irrespect des adultes, et de leur société, mais il lance aussi le cri de sa détresse et son insécurité. En "amie des animaux", je me dis souvent que quelqu'un qui n'aime pas les animaux ne peut pas aimer les gens. Qui ne sait pas respecter les animaux, ne sait pas respecter les humains. L'animal est le premier maillon de la société, n'est-ce pas le secret de la domestication ?
Le chien est le meilleur ami de l'homme, qui en fait ce qu'il en veut. Le chien, domestique, dépend de l'homme ou de la femme ou de l'enfant qui le protège et le nourrit. Et l'éduque.
Par extension, le chien domestique, meilleur ami de l'homme, dépend de la société qui a éduqué l'homme ou la femme ou l'enfant qui le protège et le nourrit. Et l'éduque.
La loi exige que le maître déclare son chien s'il a été établi qu'il peut être dangereux. La loi vise-t-elle le maître ? Ou le chien, qui en dépend ? Est-ce le chien qui est dangereux, ou le maître qui le crée, à la fois génétiquement et par son comportement ? Que fait la loi contre le danger des comportements ? Que fait la loi contre le danger d'une société dans laquelle on veut maîtriser son prochain, par la menace et par la peur, parce qu'on se sent menacé et apeuré, jusqu'à se munir d'une arme sous la forme légale et autorisée d'un chien ?
A ces questions trop de réponses inadaptées. Trop de législation.
Comme Mme Royal je rétorquerai: Education, Education, Education !
Pour TOUS l'éducation, pour en retour le respect.
Assez de sentences fatales pour ceux qu'on estime inadaptés ou qu'on classe dangereux, qu'ils soient maître ou qu'ils soient chiens, en détresse ou dépendant.
Assez de ces cités où la violence est l'arme avec laquelle on croit pouvoir se protéger, où la menace est le mépris de ceux dont l'arme, avec laquelle ils essaient de nous faire croire qu'on pourra se protéger, est la violence du kärcher.
"Je veux que ma chienne devienne un lion"
LE MONDE 22.11.06 20h22 • Mis à jour le 22.11.06 20h22
Bombe lacrymogène à la main, Nadir (le prénom a été changé) hésite à gazer Diablesse. "Pas aujourd'hui. Il fait trop chaud. Elle est déjà assez énervée comme ça", lâche-t-il. Diablesse est classée en catégorie 1 d'après la loi de 1999 sur les chiens dangereux : c'est une chienne d'attaque, issue d'un croisement entre un pitbull et un american staffordshire terrier. Ni déclarée ni vaccinée ni stérilisée, elle ne répond à aucune obligation légale.
Son espace de liberté et de vie : un balcon de cinq mètres carrés, dans un F2 d'une barre HLM, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). "Ma chienne à 5 ans. Ça fait trois ans qu'elle n'est pas sortie de ce balcon, raconte fièrement Nadir, 25 ans, un physique de joueur de rugby. Je veux qu'elle devienne un lion."
Diablesse, 40 kilos, est tout en muscles. "Il faut que je lui montre qui commande. Elle est trop têtue", explique son propriétaire, RMiste. Quand sa chienne n'obéit pas à ses injonctions, il l'asperge d'eau bouillante. "Faut qu'elle comprenne dès la première fois, dit-il. Un jour, elle m'a sauté dessus. Heureusement que j'avais un couteau à la lame automatique, j'ai pu lui planter dans la cuisse."
"UNE ARME AU CAS OÙ"
Quand Diablesse refuse d'obéir, Nadir lui attache les pattes et la gueule. "Je la jette contre le mur, je crie : "Qui c'est le maître ici ?"." Sa chienne est entraînée pour être "une arme au cas où". Un éventuel cambriolage, une embrouille dans la cité... "Je lui ai appris à attaquer en faisant juste un signe des yeux. On ne sait jamais, si je suis bâillonné, elle doit être capable de me défendre", affirme son propriétaire.
Il lui a appris deux mots. "Chope !" : Diablesse se met en position d'attaque, émet un bruit semblable à celui d'un moteur V12. "Tue-le !" : à cette injonction, le double vitrage de la porte-fenêtre amortit tant bien que mal les coups de tête furieux de l'animal. "Ce n'est pas un faire-valoir, ce chien. Je l'aime, c'est tout", déclare Nadir sans ciller. Selon lui, "ce n'est plus la mode d'avoir un "pit" dans les cités, mais si le gouvernement l'interdit, il le remettra au goût du jour : tout le monde en voudra un."
Nadia Favrel possède depuis huit ans un american staffordshire terrier, chien dangereux de catégorie 2. Une race de chiens de défense - celle qui permet de "créer" des pitbulls - dont les effectifs ne cessent d'augmenter depuis dix ans : le Livre des origines français (LOF) en recensait 348 en 1995 et 5 308 en 2004.
"Mon chien, il a une tête de gentil", lance Nadia Favrel. Vacciné et déclaré à la mairie d'Aubervilliers, Onyx est en règle. Toujours tenu en laisse, portant sa muselière quand sa propriétaire le promène ou fait du "roller dans les rues de Paris".
"Pour avoir ce genre d'animaux, il faut être super posé, rester zen, car ils sont très caractériels", estime cette jeune femme de 28 ans, qui travaille dans la téléphonie. Elle est irritée par le regard que posent les autres sur son animal. "Il est pesant, assure-t-elle. J'ai l'impression d'avoir un lion au bout de la laisse."
Lorsqu'elle croise des "vieilles dames", elle leur dit qu'Onyx est un boxer, et "elles viennent le caresser". Quand elle croise "les racailles de son quartier", ils en ont "peur". "Le problème, ce n'est pas le chien, mais le maître, affirme-t-elle. On devrait instaurer un permis spécial. Tout le monde ne peut pas posséder des chiens aussi puissants."
En novembre 2005, elle s'est fait mordre à la jambe par un berger allemand : treize points de suture. "C'était un chien non déclaré et non vacciné. Les propriétaires n'ont rien eu. Si c'était un "pit" ou une race comme celle de mon chien, on l'aurait déjà piqué", dit-elle en remplissant de croquettes la gamelle de son chien. Un chat arrive et vient se servir. Onyx lui laisse sa place et se met à le lécher.
M. Ks
Article paru dans l'édition du 20.06.06
Aujourd'hui la presse annonce le troisième drame de l'année en matière de victime de chiens classés "dangereux".
Qui est dangereux ? Le chien ? Le maître ? L'éducateur ? L'éducateur du maître ou l'éducateur du chien ? Le chien est éduqué par son maître. Qui est responsable pour l'éducation du maître ? Qui a fauté ?
Pourquoi un jeune homme voudrait-il que sa chienne devienne un lion ? et une arme, à l'occasion ? Est-ce que ce problème ne dépasse pas la bêtise humaine ? (à croire qu'elle serait réservée au domaine animal qu'on doive préciser qu'elle puisse être appliquée à un humanidé)
Est-ce que le problème ne dépasse pas celui du maître qui brutalise son animal, physiquement et moralement ? Le maître qui brutalise son animal en Irlande est considéré comme un délinquant en puissance et les Gardai prennent les dénonciations de brutalité très au sérieux. Ils ne font pas que libérer l'animal, ils mettent aussi le maître sous surveillance. Les jeunes en particulier: un enfant qui brutalise un animal grandira dans l'irrespect des adultes, et de leur société, mais il lance aussi le cri de sa détresse et son insécurité. En "amie des animaux", je me dis souvent que quelqu'un qui n'aime pas les animaux ne peut pas aimer les gens. Qui ne sait pas respecter les animaux, ne sait pas respecter les humains. L'animal est le premier maillon de la société, n'est-ce pas le secret de la domestication ?
Le chien est le meilleur ami de l'homme, qui en fait ce qu'il en veut. Le chien, domestique, dépend de l'homme ou de la femme ou de l'enfant qui le protège et le nourrit. Et l'éduque.
Par extension, le chien domestique, meilleur ami de l'homme, dépend de la société qui a éduqué l'homme ou la femme ou l'enfant qui le protège et le nourrit. Et l'éduque.
La loi exige que le maître déclare son chien s'il a été établi qu'il peut être dangereux. La loi vise-t-elle le maître ? Ou le chien, qui en dépend ? Est-ce le chien qui est dangereux, ou le maître qui le crée, à la fois génétiquement et par son comportement ? Que fait la loi contre le danger des comportements ? Que fait la loi contre le danger d'une société dans laquelle on veut maîtriser son prochain, par la menace et par la peur, parce qu'on se sent menacé et apeuré, jusqu'à se munir d'une arme sous la forme légale et autorisée d'un chien ?
A ces questions trop de réponses inadaptées. Trop de législation.
Comme Mme Royal je rétorquerai: Education, Education, Education !
Pour TOUS l'éducation, pour en retour le respect.
Assez de sentences fatales pour ceux qu'on estime inadaptés ou qu'on classe dangereux, qu'ils soient maître ou qu'ils soient chiens, en détresse ou dépendant.
Assez de ces cités où la violence est l'arme avec laquelle on croit pouvoir se protéger, où la menace est le mépris de ceux dont l'arme, avec laquelle ils essaient de nous faire croire qu'on pourra se protéger, est la violence du kärcher.
"Je veux que ma chienne devienne un lion"
LE MONDE 22.11.06 20h22 • Mis à jour le 22.11.06 20h22
Bombe lacrymogène à la main, Nadir (le prénom a été changé) hésite à gazer Diablesse. "Pas aujourd'hui. Il fait trop chaud. Elle est déjà assez énervée comme ça", lâche-t-il. Diablesse est classée en catégorie 1 d'après la loi de 1999 sur les chiens dangereux : c'est une chienne d'attaque, issue d'un croisement entre un pitbull et un american staffordshire terrier. Ni déclarée ni vaccinée ni stérilisée, elle ne répond à aucune obligation légale.
Son espace de liberté et de vie : un balcon de cinq mètres carrés, dans un F2 d'une barre HLM, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). "Ma chienne à 5 ans. Ça fait trois ans qu'elle n'est pas sortie de ce balcon, raconte fièrement Nadir, 25 ans, un physique de joueur de rugby. Je veux qu'elle devienne un lion."
Diablesse, 40 kilos, est tout en muscles. "Il faut que je lui montre qui commande. Elle est trop têtue", explique son propriétaire, RMiste. Quand sa chienne n'obéit pas à ses injonctions, il l'asperge d'eau bouillante. "Faut qu'elle comprenne dès la première fois, dit-il. Un jour, elle m'a sauté dessus. Heureusement que j'avais un couteau à la lame automatique, j'ai pu lui planter dans la cuisse."
"UNE ARME AU CAS OÙ"
Quand Diablesse refuse d'obéir, Nadir lui attache les pattes et la gueule. "Je la jette contre le mur, je crie : "Qui c'est le maître ici ?"." Sa chienne est entraînée pour être "une arme au cas où". Un éventuel cambriolage, une embrouille dans la cité... "Je lui ai appris à attaquer en faisant juste un signe des yeux. On ne sait jamais, si je suis bâillonné, elle doit être capable de me défendre", affirme son propriétaire.
Il lui a appris deux mots. "Chope !" : Diablesse se met en position d'attaque, émet un bruit semblable à celui d'un moteur V12. "Tue-le !" : à cette injonction, le double vitrage de la porte-fenêtre amortit tant bien que mal les coups de tête furieux de l'animal. "Ce n'est pas un faire-valoir, ce chien. Je l'aime, c'est tout", déclare Nadir sans ciller. Selon lui, "ce n'est plus la mode d'avoir un "pit" dans les cités, mais si le gouvernement l'interdit, il le remettra au goût du jour : tout le monde en voudra un."
Nadia Favrel possède depuis huit ans un american staffordshire terrier, chien dangereux de catégorie 2. Une race de chiens de défense - celle qui permet de "créer" des pitbulls - dont les effectifs ne cessent d'augmenter depuis dix ans : le Livre des origines français (LOF) en recensait 348 en 1995 et 5 308 en 2004.
"Mon chien, il a une tête de gentil", lance Nadia Favrel. Vacciné et déclaré à la mairie d'Aubervilliers, Onyx est en règle. Toujours tenu en laisse, portant sa muselière quand sa propriétaire le promène ou fait du "roller dans les rues de Paris".
"Pour avoir ce genre d'animaux, il faut être super posé, rester zen, car ils sont très caractériels", estime cette jeune femme de 28 ans, qui travaille dans la téléphonie. Elle est irritée par le regard que posent les autres sur son animal. "Il est pesant, assure-t-elle. J'ai l'impression d'avoir un lion au bout de la laisse."
Lorsqu'elle croise des "vieilles dames", elle leur dit qu'Onyx est un boxer, et "elles viennent le caresser". Quand elle croise "les racailles de son quartier", ils en ont "peur". "Le problème, ce n'est pas le chien, mais le maître, affirme-t-elle. On devrait instaurer un permis spécial. Tout le monde ne peut pas posséder des chiens aussi puissants."
En novembre 2005, elle s'est fait mordre à la jambe par un berger allemand : treize points de suture. "C'était un chien non déclaré et non vacciné. Les propriétaires n'ont rien eu. Si c'était un "pit" ou une race comme celle de mon chien, on l'aurait déjà piqué", dit-elle en remplissant de croquettes la gamelle de son chien. Un chat arrive et vient se servir. Onyx lui laisse sa place et se met à le lécher.
M. Ks
Article paru dans l'édition du 20.06.06
Conversation
Nos amis les "bêtes" - Animals welcome,
Ségolène Royal en 2007
mardi 21 novembre 2006
Renouveler le syndicalisme: contribution à Désirs d'avenir
21/11/06
Je suis étrangère au syndicalisme parce que je ne me suis moi non plus jamais retrouvée dans aucun syndicat français, et j'ai bien du mal a faire mon choix depuis quelques mois en Irlande où je réside et où j'ai eu envie d'adhérer. J'avoue que ces idées me séduisent.
Ce syndicalisme par petites touches, via des structures de type associatif adaptées à chaque corps de métier est exactement ce qu'on retrouve en Irlande: c'est à la fois rassurant et satisfaisant. Mais ce qui manque ici, ce sont justement de grands mouvements coordinateurs: chaque structure, trop petite, trop spécialisée, est finalement sans pouvoir de peser sur le débat politique et il n'existe aucune véritable cohésion, aucun véritable pouvoir d'action, sans la volonté même des politiques, ou d'inverser la destruction orchestrée par la main de fer de Mme Thatcher; lorsqu'elle a détruit le syndicalisme britannique elle a aussi poussé celui irlandais, échaudé, à aller trop loin dans ses concessions au gouvernement pour assurer la reprise économique. La paix sociale a des airs de léthargie, et les syndiqués sont confinés au silence et à l'éparpillement. Le pacte qui a assuré l'essor du Tigre Celtique serait largement à revoir mais les syndicats n'ont pas les moyens de coordonner une action dans ce sens.
Donc oui à de petites structures proches des gens et leurs corps de métier, et oui à de grandes structures d'envergure nationale qui peuvent les rassembler dans des courants influents au sein de la société, et exercer une véritable pression sur les gouvernants.
L'idée de l'adhésion a un euro par mois est aussi séduisante et parfaitement adaptée à la condition de ceux qui ont le plus besoin de l'appui d'un syndicat.
Sandrine
"Ségolène Royal en 2007" sur //cafewaterford.blogspot.com
En réponse à:
Jérôme Grattirola 21/11/06
J'ai longtemps été syndicaliste étudiant, même président de ma section de l'UNEF-ID, mauis je ne me suis pas retrouvé une fois entré dans le monde du travail dans les syndicats présents. CGT, FO, CFDT...Lequel choisir? En fonction du délégué syndical?? Pas évident. L'on devrait "abolir" la représentativité légitimes des 5 grands et permettre l'émergence de syndicats au même titre que des associations. Il suffirait de s'affilier à l'un des 5, mais en toute autonomie et indépendance. Au moins pour négocier des accors internes. Ensuite, réformer les élections professionnelles. 4 ans c'est trop long dans certains corps de métiers. Et puis il y a le prix. Se syndiquer coute cher... Mettre une cotisation à 1 euro par mois permettrait aux organisations syndicales de s'y retrouver car elles augmenteraient consédérablement le nombre de leurs adhérents.
Thème de Réflexion: Comment donner envie à tous les salariés d'adhérer à un syndicat ?
Le renforcement des syndicats est indispensable pour rééquilibrer les relations entre partenaires sociaux. L’instauration d’un dialogue social de qualité en dépend largement.
Dans notre pays, les partenaires sociaux ne sont pas suffisamment consultés et associés aux grands choix qui préparent l’avenir. Les syndicats sont même parfois tenus à l’écart de décisions qui ont un impact décisif, et en l’espèce négatif, sur la vie des salariés, comme on l’a vu avec le CPE.
Je vous propose d’ordonner ce débat autour des trois questions suivantes :
1. Comment encourager l’adhésion syndicale ?
2. Comment renforcer l’implantation syndicale dans les entreprises ?
3. Quelle place réserver à la négociation entre partenaires sociaux ?
Ségolène Royal
Vous aussi, participez ! sur Désirs d'avenir: www.désirsdavenir.org
Je suis étrangère au syndicalisme parce que je ne me suis moi non plus jamais retrouvée dans aucun syndicat français, et j'ai bien du mal a faire mon choix depuis quelques mois en Irlande où je réside et où j'ai eu envie d'adhérer. J'avoue que ces idées me séduisent.
Ce syndicalisme par petites touches, via des structures de type associatif adaptées à chaque corps de métier est exactement ce qu'on retrouve en Irlande: c'est à la fois rassurant et satisfaisant. Mais ce qui manque ici, ce sont justement de grands mouvements coordinateurs: chaque structure, trop petite, trop spécialisée, est finalement sans pouvoir de peser sur le débat politique et il n'existe aucune véritable cohésion, aucun véritable pouvoir d'action, sans la volonté même des politiques, ou d'inverser la destruction orchestrée par la main de fer de Mme Thatcher; lorsqu'elle a détruit le syndicalisme britannique elle a aussi poussé celui irlandais, échaudé, à aller trop loin dans ses concessions au gouvernement pour assurer la reprise économique. La paix sociale a des airs de léthargie, et les syndiqués sont confinés au silence et à l'éparpillement. Le pacte qui a assuré l'essor du Tigre Celtique serait largement à revoir mais les syndicats n'ont pas les moyens de coordonner une action dans ce sens.
Donc oui à de petites structures proches des gens et leurs corps de métier, et oui à de grandes structures d'envergure nationale qui peuvent les rassembler dans des courants influents au sein de la société, et exercer une véritable pression sur les gouvernants.
L'idée de l'adhésion a un euro par mois est aussi séduisante et parfaitement adaptée à la condition de ceux qui ont le plus besoin de l'appui d'un syndicat.
Sandrine
"Ségolène Royal en 2007" sur //cafewaterford.blogspot.com
En réponse à:
Jérôme Grattirola 21/11/06
J'ai longtemps été syndicaliste étudiant, même président de ma section de l'UNEF-ID, mauis je ne me suis pas retrouvé une fois entré dans le monde du travail dans les syndicats présents. CGT, FO, CFDT...Lequel choisir? En fonction du délégué syndical?? Pas évident. L'on devrait "abolir" la représentativité légitimes des 5 grands et permettre l'émergence de syndicats au même titre que des associations. Il suffirait de s'affilier à l'un des 5, mais en toute autonomie et indépendance. Au moins pour négocier des accors internes. Ensuite, réformer les élections professionnelles. 4 ans c'est trop long dans certains corps de métiers. Et puis il y a le prix. Se syndiquer coute cher... Mettre une cotisation à 1 euro par mois permettrait aux organisations syndicales de s'y retrouver car elles augmenteraient consédérablement le nombre de leurs adhérents.
Thème de Réflexion: Comment donner envie à tous les salariés d'adhérer à un syndicat ?
Le renforcement des syndicats est indispensable pour rééquilibrer les relations entre partenaires sociaux. L’instauration d’un dialogue social de qualité en dépend largement.
Dans notre pays, les partenaires sociaux ne sont pas suffisamment consultés et associés aux grands choix qui préparent l’avenir. Les syndicats sont même parfois tenus à l’écart de décisions qui ont un impact décisif, et en l’espèce négatif, sur la vie des salariés, comme on l’a vu avec le CPE.
Je vous propose d’ordonner ce débat autour des trois questions suivantes :
1. Comment encourager l’adhésion syndicale ?
2. Comment renforcer l’implantation syndicale dans les entreprises ?
3. Quelle place réserver à la négociation entre partenaires sociaux ?
Ségolène Royal
Vous aussi, participez ! sur Désirs d'avenir: www.désirsdavenir.org
Elle nous a compris
A Marseille, un même vote, des quartiers populaires aux plus aisés
LE MONDE 17.11.06 13h58 • Mis à jour le 17.11.06 14h45
Dès 16 heures, à Marseille, les électeurs socialistes se pressaient dans certains bureaux de vote. Tony Lorenzi, strauss-kahnien de coeur, jospinien déçu et rallié au royalisme par discipline n'en revient pas : devant la salle de la Semoulerie, une file se forme, femmes au foyer, jeunes gens, chômeurs. Ils attendent de voter pour leur préféré. Leur préférée plutôt, car, dans cette vieille section de 326 adhérents, où le renouvellement a été moins massif qu'ailleurs, Ségolène Royal arrivera largement en tête.
Même mobilisation au coeur des quartiers nord de Marseille, dans la section très populaire et colorée du 15e arrondissement. Rebia Benarioua, son secrétaire, jubile : "Je n'ai jamais vu tant de monde", explique-t-il, quand vers 19 h 30 les militants se pressent pour choisir leur héros : là encore, ce sera une héroïne, puisque, sur 464 inscrits, 391 auront choisi "Ségolène".
Autre section, autre composition sociale, la 318, comprenez celle du 8e arrondissement. Le quartier est plus aisé, les adhérents aussi. La section est passée de 90 à 240 membres en 2006, record de progression dans le département. Francis Allouch, son secrétaire, a choisi Ségolène pour trois raisons, qu'avec son bel accent pied-noir il explique :
"Elle dit : "Je ne sais pas tout", "Je vous écoute", "On va trouver ensemble les solutions". Et tout le peuple l'écoute."
Au dépouillement, il apparaît très vite que Mme Royal a rallié les suffrages. Mais chacun pressent qu'elle a aussi triomphé dans une fédération dont les dirigeants se sont engagés sans réserve de son côté. Et quand le premier secrétaire fédéral Eugène Caselli vient donner les résultats - "Ségolène Royal réunit entre 72 et 73% des suffrages" - la salle crie "On a gagné, on a gagné !", comme s'il s'agissait non d'une primaire mais d'une élection ordinaire... Heureux, les militants de Désirs d'avenir, l'association de Mme Royal, s'éclipsent pour fêter leur victoire entre amis. Nadia Brya, leur présidente, sourit : "On est partis il y a neuf mois, presque tout seuls. Les militants nous ont fait confiance, et j'en suis heureuse. J'espère que les Français en feront autant."
Michel Samson (à Marseille)
Article paru dans l'édition du 18.11.06
Le PS à Marseille, comme les Bouches-du-Rhône, a choisi Ségolène Royal a près de 80%. Je fais confiance aux habitants de cette ville colorée et mélangée, où il a fait bon grandir, pour avoir tout compris.
Les violences y ont toujours été moindre que dans le reste de la France victime de tensions sociales, et on sait que le dialogue, les yeux dans les yeux, les cris et parfois la fermeté, valent mieux que regarder les jeunes grandir sans repères et soutien, que se dire qu'après tout, ils ne sont pas notre responsabilité, ils ont des parents, que si on relance l'économie pour offrir du travail à tout le monde, ils n'auront qu'à se reprendre en main et savoir saisir leur chance. Au cas contraire ils ne méritent pas...
A Marseille ces jours-ci, beaucoup estiment que Ségolène Royal a tout compris quand elle propose que des profs qui ont l'énergie de donner des cours payants hors cadre de l'école de la République passent plus de temps dans les Collèges et les Lycées, auprès d'élèves qui au pire les voient en ennemis parce qu'ils ne sont pas là pour dialoguer, au mieux sont en perdition, désespérés d'obtenir la meilleure aide pour réussir, celle gratuite des professeurs de l'école de Jules Ferry. Révolutionnaire ? A Marseille on aime bien la révolution... on y fait toujours plus longtemps grêve qu'ailleurs parce qu'on y a appris que unis, on peut faire front face aux gouvernants qui font mine de ne pas entendre... mais qui au fond savent très bien, qu'avec un petit effort, celui que Ségolène propose de fournir, ils pourraient tout changer, au lieu de se concentrer sur les querelles de parti et les intrigues de la Tour d'Ivoire dans laquelle leur complexe de supériorité les a enfermés (droite ou gauche, même combat !).
A Marseille, on s'est longtemps sentis brimés par le pouvoir de Paris ;). On aime faire parler les petits, à qui Ségolène propose de s'exprimer aujourd'hui. Nous sommes tous concernés ! Voter fidèlement pour un parti, ou piocher au gré de ses humeurs, par conviction ou protestation, n'a jamais garanti le privilège d'être écouté.
A Marseille on aime tchatcher, et on ne refusera jamais une occasion de s'exprimer. Malheur, alors là: jamais ! ;) Faites-en autant ! en participant aux Forums, par exemple, sur le web, en participant pourquoi pas, ne serait-ce que par simple curiosité, à des meetings ou réunions de Désirs d'avenir, association de réflexion hors cadre des partis, pour simplement nourrir la réflexion, la collecte des avis et des opinions, qui remontera vers la candidate qui a fait, pour toute promesse électorale pour l'instant, celle de nous écouter. Elle a su le faire jusqu'ici pour coller aux revendications des militants du PS qui voulaient changer le parti et les travers de son idéologie, elle saura le faire pour coller aux revendications de citoyens qui veulent changer la société et les travers de la logique des partis.
C'est la raison pour laquelle Ségolène Royal a une véritable carure présidentielle: parce qu'elle ne sait pas tout mais sait fédérer les énergies, arbitrer les idéologies et mettre les compétences en action, ne serait-ce que nos compétences à nous, nous, les citoyens experts en notre quotidien, passé, présent, et Avenir.
Bougeons-nous et la France bougera avec nous !!
LE MONDE 17.11.06 13h58 • Mis à jour le 17.11.06 14h45
Dès 16 heures, à Marseille, les électeurs socialistes se pressaient dans certains bureaux de vote. Tony Lorenzi, strauss-kahnien de coeur, jospinien déçu et rallié au royalisme par discipline n'en revient pas : devant la salle de la Semoulerie, une file se forme, femmes au foyer, jeunes gens, chômeurs. Ils attendent de voter pour leur préféré. Leur préférée plutôt, car, dans cette vieille section de 326 adhérents, où le renouvellement a été moins massif qu'ailleurs, Ségolène Royal arrivera largement en tête.
Même mobilisation au coeur des quartiers nord de Marseille, dans la section très populaire et colorée du 15e arrondissement. Rebia Benarioua, son secrétaire, jubile : "Je n'ai jamais vu tant de monde", explique-t-il, quand vers 19 h 30 les militants se pressent pour choisir leur héros : là encore, ce sera une héroïne, puisque, sur 464 inscrits, 391 auront choisi "Ségolène".
Autre section, autre composition sociale, la 318, comprenez celle du 8e arrondissement. Le quartier est plus aisé, les adhérents aussi. La section est passée de 90 à 240 membres en 2006, record de progression dans le département. Francis Allouch, son secrétaire, a choisi Ségolène pour trois raisons, qu'avec son bel accent pied-noir il explique :
"Elle dit : "Je ne sais pas tout", "Je vous écoute", "On va trouver ensemble les solutions". Et tout le peuple l'écoute."
Au dépouillement, il apparaît très vite que Mme Royal a rallié les suffrages. Mais chacun pressent qu'elle a aussi triomphé dans une fédération dont les dirigeants se sont engagés sans réserve de son côté. Et quand le premier secrétaire fédéral Eugène Caselli vient donner les résultats - "Ségolène Royal réunit entre 72 et 73% des suffrages" - la salle crie "On a gagné, on a gagné !", comme s'il s'agissait non d'une primaire mais d'une élection ordinaire... Heureux, les militants de Désirs d'avenir, l'association de Mme Royal, s'éclipsent pour fêter leur victoire entre amis. Nadia Brya, leur présidente, sourit : "On est partis il y a neuf mois, presque tout seuls. Les militants nous ont fait confiance, et j'en suis heureuse. J'espère que les Français en feront autant."
Michel Samson (à Marseille)
Article paru dans l'édition du 18.11.06
Le PS à Marseille, comme les Bouches-du-Rhône, a choisi Ségolène Royal a près de 80%. Je fais confiance aux habitants de cette ville colorée et mélangée, où il a fait bon grandir, pour avoir tout compris.
Les violences y ont toujours été moindre que dans le reste de la France victime de tensions sociales, et on sait que le dialogue, les yeux dans les yeux, les cris et parfois la fermeté, valent mieux que regarder les jeunes grandir sans repères et soutien, que se dire qu'après tout, ils ne sont pas notre responsabilité, ils ont des parents, que si on relance l'économie pour offrir du travail à tout le monde, ils n'auront qu'à se reprendre en main et savoir saisir leur chance. Au cas contraire ils ne méritent pas...
A Marseille ces jours-ci, beaucoup estiment que Ségolène Royal a tout compris quand elle propose que des profs qui ont l'énergie de donner des cours payants hors cadre de l'école de la République passent plus de temps dans les Collèges et les Lycées, auprès d'élèves qui au pire les voient en ennemis parce qu'ils ne sont pas là pour dialoguer, au mieux sont en perdition, désespérés d'obtenir la meilleure aide pour réussir, celle gratuite des professeurs de l'école de Jules Ferry. Révolutionnaire ? A Marseille on aime bien la révolution... on y fait toujours plus longtemps grêve qu'ailleurs parce qu'on y a appris que unis, on peut faire front face aux gouvernants qui font mine de ne pas entendre... mais qui au fond savent très bien, qu'avec un petit effort, celui que Ségolène propose de fournir, ils pourraient tout changer, au lieu de se concentrer sur les querelles de parti et les intrigues de la Tour d'Ivoire dans laquelle leur complexe de supériorité les a enfermés (droite ou gauche, même combat !).
A Marseille, on s'est longtemps sentis brimés par le pouvoir de Paris ;). On aime faire parler les petits, à qui Ségolène propose de s'exprimer aujourd'hui. Nous sommes tous concernés ! Voter fidèlement pour un parti, ou piocher au gré de ses humeurs, par conviction ou protestation, n'a jamais garanti le privilège d'être écouté.
A Marseille on aime tchatcher, et on ne refusera jamais une occasion de s'exprimer. Malheur, alors là: jamais ! ;) Faites-en autant ! en participant aux Forums, par exemple, sur le web, en participant pourquoi pas, ne serait-ce que par simple curiosité, à des meetings ou réunions de Désirs d'avenir, association de réflexion hors cadre des partis, pour simplement nourrir la réflexion, la collecte des avis et des opinions, qui remontera vers la candidate qui a fait, pour toute promesse électorale pour l'instant, celle de nous écouter. Elle a su le faire jusqu'ici pour coller aux revendications des militants du PS qui voulaient changer le parti et les travers de son idéologie, elle saura le faire pour coller aux revendications de citoyens qui veulent changer la société et les travers de la logique des partis.
C'est la raison pour laquelle Ségolène Royal a une véritable carure présidentielle: parce qu'elle ne sait pas tout mais sait fédérer les énergies, arbitrer les idéologies et mettre les compétences en action, ne serait-ce que nos compétences à nous, nous, les citoyens experts en notre quotidien, passé, présent, et Avenir.
Bougeons-nous et la France bougera avec nous !!
lundi 20 novembre 2006
Feel like veggie tonight
On a crisp night like tonight, there's nothing like a good traditional soup.
Par une soirée bien froide d'hiver après une journée chargée rien de mieux qu'une soupe façon traditionnelle comme on en sert à tout moment dans les Pubs pour se réchauffer.
Leek and potato soup - Soupe de poireaux et pommes de terres
1 big leek - gros poireaux; 3 grosses pommes de terres - big potatoes; 1 onion - oignon; 1 gousse d'ail - garlic clove; sel et poivre - salt and pepper; pinch of nutmeg and touch of ginger - une pincée de noix de muscade et de gingembre; quelques feuilles de persil - some parsley; 3 feuilles de laurier - laurel; 1 verre de lait - glass of milk
- Faire suer à feux doux les légumes en petit morceaux, façon julienne - heat up the vegetable on gentle heat to release the flavours
- Ajouter sel, poivre et épices - Add salt, pepper and spices.
- Ajouter environ un litre d'eau et laisser bouillir une vingtaine de minutes - Add 1 liter of water and let simmer for approx 20mn.
- Arrêter le feu, ajouter un verre de lait et mixer - Stop the heat, add the milk and blend the soup
Servir chaud avec du pain complet et du beurre, et une tasse de thé.
Perfect served in a bowl with brown bread and butter and a nice cup of tea.
Par une soirée bien froide d'hiver après une journée chargée rien de mieux qu'une soupe façon traditionnelle comme on en sert à tout moment dans les Pubs pour se réchauffer.
Leek and potato soup - Soupe de poireaux et pommes de terres
1 big leek - gros poireaux; 3 grosses pommes de terres - big potatoes; 1 onion - oignon; 1 gousse d'ail - garlic clove; sel et poivre - salt and pepper; pinch of nutmeg and touch of ginger - une pincée de noix de muscade et de gingembre; quelques feuilles de persil - some parsley; 3 feuilles de laurier - laurel; 1 verre de lait - glass of milk
- Faire suer à feux doux les légumes en petit morceaux, façon julienne - heat up the vegetable on gentle heat to release the flavours
- Ajouter sel, poivre et épices - Add salt, pepper and spices.
- Ajouter environ un litre d'eau et laisser bouillir une vingtaine de minutes - Add 1 liter of water and let simmer for approx 20mn.
- Arrêter le feu, ajouter un verre de lait et mixer - Stop the heat, add the milk and blend the soup
Servir chaud avec du pain complet et du beurre, et une tasse de thé.
Perfect served in a bowl with brown bread and butter and a nice cup of tea.
Conversation
In English,
Plat du Jour and Soup of the Day
L'erreur, cette tradition
Mardi 24 octobre, entendu sur France Info : 11% des diplômés sont toujours en recherche d’emploi, même trois ans après la fin de leurs études.
J’en suis ! C’est moi. Diplômée en 2003, exilée économique en Irlande en 2005, à bout de nerfs et de ressources, de courage et d’espoir, obligée malgré moi de quitter mes beaux Quartiers Nord de Marseille, et une France étriquée, j’essaie depuis de m’en sortir, à nouveau, petits boulots par-ci, petites études par-là. J’avance, peu à peu, à reculons.
Alors c’est décidé : après la réussite scolaire, la re-chute inattendue dans le gouffre (chômage et SMIC, qui aurait cru !), le choc 2002, le NON au référendum qui a brisé mon petit cœur européen, l’adhésion au PS dans la foulée et les émeutes de Novembre 2005, je suis prête à suivre ce que je crois être une tradition socialiste : l’erreur de jugement politique, le mépris des sondages et un vote insensé, car je choisis la nouveauté.
C’est pourquoi, après avoir suivi en silence des messages et débats où on explique aux nouveaux adhérents que certains comportements sont erronés parce que trop éloignés de la vrai tradition socialiste, j’ai choisi de livrer mon avis personnel sur la question : pourquoi donc choisir Ségolène ?
Je crois qu’en résumé, c’est assez simple : ras le bol ! Pour développer un peu, et se borner à la problématique socialiste, je dirais que nous vivons sur l’héritage (en ruine ?) de Mai 68, sous la coupe d’une génération qui peut être fière d’avoir tellement obtenu de progrès social, c’est vrai, mais pour son plus grand bénéfice, pour un temps seulement, et au final son malheur, vu le sort réservé à trop de nos cinquantenaires ; une génération orgueilleuse qui crispe si fort ses mains sur les rênes du pouvoir politique, intellectuel et militant, s’acharne si vigoureusement à donner des leçons de socialisme aux « jeunes » arrivants, même à ceux qui ont passé l’âge d’en recevoir, qu’elle en oublie que la génération qu’elle sermonne est celle de la Merde Noire où personne, à la base « favorisé » ou « défavorisé », n’est épargné, génération née des conséquences mêmes de cette formidable aventure dont les principes, à la base, nous rendent tous fiers. La génération des soixante-huitards acharnés (peu importe l’âge d’ailleurs, c’est aussi un état d’esprit) oublie, sourde et aveugle à la « modernité » qui a d’ailleurs été son moteur cette année-là, qui doit être changement, compromis et remises en question pour être progrès (et tout d’abord en soi), que tout n’est pas la faute à la Droite et qu’il ne mène plus à rien de simplifier pour mieux diaboliser, car les problèmes ne se règleront pas par la simple intervention du plus pur esprit socialiste, d’un tenant de la tradition.
Moduler, nuancer, faire des compromis… louvoyer à travers les écueils politiques et puisque l’occasion se présente, puisque la tempête ne cesse de gronder et qu’on a épuisé les solutions, les candidats, changer de cap !
J’étais tentée par DSK, bien sûr, très tentée, la voix de la raison, diraient ceux qui louent sa compétence et son sérieux. Je le vois mieux en gouvernant qu’en Président.
Fabius ? Une blague ! A mes yeux, tout ce que le PS doit cesser d’être, ce pour quoi j’ai adhéré, avec en tête le dépoussiérage intensif d’une force politique dont les principes et idéaux sont indispensables à notre pays. Pardon aux tenants de la tradition socialiste, sincèrement.
La France cependant selon moi n’a pas tant besoin d’un père responsable qui lui construise un avenir prospère et lui montre la voie sur le ton viril et chaleureux de la force tranquille, sereine, compétente.
Car la France va mal, c’est une famille éclatée, où l’on ne se connaît plus, où chacun croit vivre différemment de l’autre, et en être séparé par des divergences de politique et religion. Certains la quittent, en claquant la porte ou désespérés par le brouhaha et la cohue : la France est une famille où soit on se tait, soit on hurle et on crie n’en pouvant plus, sans alternative. La France qui se tait critique en silence et ne comprend plus la France qui s’agite, désemparée, qui casse et qui brûle, qui en profite pour se défouler, n’importe comment, sans but et sans principe, la génération sacrifiée... Quand les sales gosses s’excitent dans la rue, il y a ceux qui se défendent, ont peur, désemparés, et ceux, désemparés, qui les regardent, ont peur, veulent se défendre mais secrètement savourent l’instant, et approuvent le grand coup de pied, mérité, dans les dents de ceux qui ne veulent plus comprendre, ne font plus l’effort, loin, déconnectés. La France d’en haut, la France d’en bas, la France de droite et celle de gauche, qui ne se rejoignent pas même pour admettre que les torts, à l’heure actuelle, sont la seule chose qui soit réellement partagée.
La France du chaos, ce qu’elle est en grande partie aujourd’hui (quoiqu’on fasse semblant de ne pas y croire mais les « quartiers défavorisés » (par qui ?!) ne sont pas concernés par le « déclin »), sans espoir pour l’avenir, a, me semble-t-il, besoin d’une maman qui la prenne par la main, la rassure et lui donne confiance, et lui parle d’une voix douce d’ordre et d’autorité, qui remette chacun à sa place en échange d’un peu de paix sociale et de sécurité ; une maman qui lui dise dans sa langue, avec ses mots, viens avec moi, moi je t’écoute, c’est à toi de parler ; ce que font toutes les mamans quand on est tout petit, fragile, et qu’on a un gros chagrin.
Je dis oui à l’encadrement militaire des jeunes en difficulté parce que beaucoup, depuis longtemps, se réfugient déjà, quand ils le peuvent, dans l’armée (oui, j’en connais), parce qu’on y est propre, net, ordonné, encadré, formé, écrasé par la hiérarchie ce qui a quelque chose de rassurant pour ceux qui se sentent perdus (inutiles et gâchés) dans la jungle de la société (civile), et parce qu’il n’y a pas de raison, surtout quand on est socialiste, qu’on souhaite pour notre pays que son armée ne soit payée que pour briquer ses armes et guerroyer.
Je dis oui aussi à la flexi-sécurité, parce que beaucoup ne définissent leur place dans la société, et c’est important d’en avoir une, que par le travail (le chômage, même bien payé, est pour tout le monde abrutissant et beaucoup, oui j’en connais, lui préfèrent encore s’installer à la caisse d’un supermarché). Mieux vaut réformer l’organisation du monde du travail et ses conditions, notamment de rémunération, pour assurer l’adéquation de l’activité professionnelle avec une vie de famille saine, que se concentrer sur une réduction drastique du temps qui lui est accordé qui ne sert en rien les fluctuations de la vie économique ou des cycles de production (bien sûr, le fonctionnariat n’est pas concerné).
Je dis oui à beaucoup d’autres aspects de ce non-programme vrai-rupture qui ressemble plus à une opération de secours d’urgence, et ça me plaît.
C’est pourquoi j’ai voté et revoterai Ségolène : parce que je suis lassée de râler contre les mêmes têtes, mêmes discours, mêmes décisions pour mêmes effets. Je voterai Ségolène parce qu’émigrer d’un pays comme la France dans un pays comme l’Irlande pour participer à une économie qui s’envole parce que je travaille dur et souvent sous-payée, au même niveau que cette cohorte de polonais qui ce faisant fuient 60 ans de communisme et une débâcle nationaliste, je n’appelle pas ça du progrès social (même si c’est l’occasion de se battre pour les principes socialistes).
Je voterai Ségolène parce que je veux essayer de ne plus donner à la Droite (2002) l’opportunité de faire en mal les réformes inévitables et nécessaires que je veux voir la Gauche au moins essayer de faire en bien.
Les sondages, le favoritisme médiatique reflètent l’intérêt de beaucoup pour une femme, qui a quatre enfants, a fait de la politique autrement avant même de s’en vanter, qui sait faire du social, et non pas du socialisme, et saura peut-être s’occuper de la France avant même d’envisager sa place dans le Monde ou de vouloir créer l’Europe à son image.
Si pour moi l’erreur n’est pas une nouveauté (2002, 2005, et pas des moindres rendez-vous), Ségolène, elle, en est une, et mon avenir, celui des miens et d’inconnus, vaut bien que je la tente, comme une chance.
Désirs d’Avenir… tout est dit.
J’en suis ! C’est moi. Diplômée en 2003, exilée économique en Irlande en 2005, à bout de nerfs et de ressources, de courage et d’espoir, obligée malgré moi de quitter mes beaux Quartiers Nord de Marseille, et une France étriquée, j’essaie depuis de m’en sortir, à nouveau, petits boulots par-ci, petites études par-là. J’avance, peu à peu, à reculons.
Alors c’est décidé : après la réussite scolaire, la re-chute inattendue dans le gouffre (chômage et SMIC, qui aurait cru !), le choc 2002, le NON au référendum qui a brisé mon petit cœur européen, l’adhésion au PS dans la foulée et les émeutes de Novembre 2005, je suis prête à suivre ce que je crois être une tradition socialiste : l’erreur de jugement politique, le mépris des sondages et un vote insensé, car je choisis la nouveauté.
C’est pourquoi, après avoir suivi en silence des messages et débats où on explique aux nouveaux adhérents que certains comportements sont erronés parce que trop éloignés de la vrai tradition socialiste, j’ai choisi de livrer mon avis personnel sur la question : pourquoi donc choisir Ségolène ?
Je crois qu’en résumé, c’est assez simple : ras le bol ! Pour développer un peu, et se borner à la problématique socialiste, je dirais que nous vivons sur l’héritage (en ruine ?) de Mai 68, sous la coupe d’une génération qui peut être fière d’avoir tellement obtenu de progrès social, c’est vrai, mais pour son plus grand bénéfice, pour un temps seulement, et au final son malheur, vu le sort réservé à trop de nos cinquantenaires ; une génération orgueilleuse qui crispe si fort ses mains sur les rênes du pouvoir politique, intellectuel et militant, s’acharne si vigoureusement à donner des leçons de socialisme aux « jeunes » arrivants, même à ceux qui ont passé l’âge d’en recevoir, qu’elle en oublie que la génération qu’elle sermonne est celle de la Merde Noire où personne, à la base « favorisé » ou « défavorisé », n’est épargné, génération née des conséquences mêmes de cette formidable aventure dont les principes, à la base, nous rendent tous fiers. La génération des soixante-huitards acharnés (peu importe l’âge d’ailleurs, c’est aussi un état d’esprit) oublie, sourde et aveugle à la « modernité » qui a d’ailleurs été son moteur cette année-là, qui doit être changement, compromis et remises en question pour être progrès (et tout d’abord en soi), que tout n’est pas la faute à la Droite et qu’il ne mène plus à rien de simplifier pour mieux diaboliser, car les problèmes ne se règleront pas par la simple intervention du plus pur esprit socialiste, d’un tenant de la tradition.
Moduler, nuancer, faire des compromis… louvoyer à travers les écueils politiques et puisque l’occasion se présente, puisque la tempête ne cesse de gronder et qu’on a épuisé les solutions, les candidats, changer de cap !
J’étais tentée par DSK, bien sûr, très tentée, la voix de la raison, diraient ceux qui louent sa compétence et son sérieux. Je le vois mieux en gouvernant qu’en Président.
Fabius ? Une blague ! A mes yeux, tout ce que le PS doit cesser d’être, ce pour quoi j’ai adhéré, avec en tête le dépoussiérage intensif d’une force politique dont les principes et idéaux sont indispensables à notre pays. Pardon aux tenants de la tradition socialiste, sincèrement.
La France cependant selon moi n’a pas tant besoin d’un père responsable qui lui construise un avenir prospère et lui montre la voie sur le ton viril et chaleureux de la force tranquille, sereine, compétente.
Car la France va mal, c’est une famille éclatée, où l’on ne se connaît plus, où chacun croit vivre différemment de l’autre, et en être séparé par des divergences de politique et religion. Certains la quittent, en claquant la porte ou désespérés par le brouhaha et la cohue : la France est une famille où soit on se tait, soit on hurle et on crie n’en pouvant plus, sans alternative. La France qui se tait critique en silence et ne comprend plus la France qui s’agite, désemparée, qui casse et qui brûle, qui en profite pour se défouler, n’importe comment, sans but et sans principe, la génération sacrifiée... Quand les sales gosses s’excitent dans la rue, il y a ceux qui se défendent, ont peur, désemparés, et ceux, désemparés, qui les regardent, ont peur, veulent se défendre mais secrètement savourent l’instant, et approuvent le grand coup de pied, mérité, dans les dents de ceux qui ne veulent plus comprendre, ne font plus l’effort, loin, déconnectés. La France d’en haut, la France d’en bas, la France de droite et celle de gauche, qui ne se rejoignent pas même pour admettre que les torts, à l’heure actuelle, sont la seule chose qui soit réellement partagée.
La France du chaos, ce qu’elle est en grande partie aujourd’hui (quoiqu’on fasse semblant de ne pas y croire mais les « quartiers défavorisés » (par qui ?!) ne sont pas concernés par le « déclin »), sans espoir pour l’avenir, a, me semble-t-il, besoin d’une maman qui la prenne par la main, la rassure et lui donne confiance, et lui parle d’une voix douce d’ordre et d’autorité, qui remette chacun à sa place en échange d’un peu de paix sociale et de sécurité ; une maman qui lui dise dans sa langue, avec ses mots, viens avec moi, moi je t’écoute, c’est à toi de parler ; ce que font toutes les mamans quand on est tout petit, fragile, et qu’on a un gros chagrin.
Je dis oui à l’encadrement militaire des jeunes en difficulté parce que beaucoup, depuis longtemps, se réfugient déjà, quand ils le peuvent, dans l’armée (oui, j’en connais), parce qu’on y est propre, net, ordonné, encadré, formé, écrasé par la hiérarchie ce qui a quelque chose de rassurant pour ceux qui se sentent perdus (inutiles et gâchés) dans la jungle de la société (civile), et parce qu’il n’y a pas de raison, surtout quand on est socialiste, qu’on souhaite pour notre pays que son armée ne soit payée que pour briquer ses armes et guerroyer.
Je dis oui aussi à la flexi-sécurité, parce que beaucoup ne définissent leur place dans la société, et c’est important d’en avoir une, que par le travail (le chômage, même bien payé, est pour tout le monde abrutissant et beaucoup, oui j’en connais, lui préfèrent encore s’installer à la caisse d’un supermarché). Mieux vaut réformer l’organisation du monde du travail et ses conditions, notamment de rémunération, pour assurer l’adéquation de l’activité professionnelle avec une vie de famille saine, que se concentrer sur une réduction drastique du temps qui lui est accordé qui ne sert en rien les fluctuations de la vie économique ou des cycles de production (bien sûr, le fonctionnariat n’est pas concerné).
Je dis oui à beaucoup d’autres aspects de ce non-programme vrai-rupture qui ressemble plus à une opération de secours d’urgence, et ça me plaît.
C’est pourquoi j’ai voté et revoterai Ségolène : parce que je suis lassée de râler contre les mêmes têtes, mêmes discours, mêmes décisions pour mêmes effets. Je voterai Ségolène parce qu’émigrer d’un pays comme la France dans un pays comme l’Irlande pour participer à une économie qui s’envole parce que je travaille dur et souvent sous-payée, au même niveau que cette cohorte de polonais qui ce faisant fuient 60 ans de communisme et une débâcle nationaliste, je n’appelle pas ça du progrès social (même si c’est l’occasion de se battre pour les principes socialistes).
Je voterai Ségolène parce que je veux essayer de ne plus donner à la Droite (2002) l’opportunité de faire en mal les réformes inévitables et nécessaires que je veux voir la Gauche au moins essayer de faire en bien.
Les sondages, le favoritisme médiatique reflètent l’intérêt de beaucoup pour une femme, qui a quatre enfants, a fait de la politique autrement avant même de s’en vanter, qui sait faire du social, et non pas du socialisme, et saura peut-être s’occuper de la France avant même d’envisager sa place dans le Monde ou de vouloir créer l’Europe à son image.
Si pour moi l’erreur n’est pas une nouveauté (2002, 2005, et pas des moindres rendez-vous), Ségolène, elle, en est une, et mon avenir, celui des miens et d’inconnus, vaut bien que je la tente, comme une chance.
Désirs d’Avenir… tout est dit.
Conversation
La Republique Royaliste,
Ségolène Royal en 2007
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