Typique beatitude dans Le Monde aujourd'hui, et a mon avis ce n'est pas termine. Comme par hasard les articles sur l'Irlande, plus ou moins bien informes, se sont succedes depuis le 29 avril sur le theme des elections et l'attitude des irlandais face au formidable succes economique de leur pays. Bien sur, l'Etat reel du pays vous est connu a vous qui suivez les nouvelles et analyses savamment mises a disposition sur ce blog :).
Je rappelle pour ceux qui n'auraient pas suivi, ou ceux qui viennent d'arriver, et qui sont bienvenus: Irlande: le succès à quel prix ? - Irish success at a cost , Le Liberalisme et ses limites , L'Irlande et moi - Ireland and I , General Elections 2007: politique irlandaise .
Pour ceux qui n'en peuvent plus de mes radotages, desolee, mais on serait trop heureux dans notre bon vieil Hexagone de nous vendre le "modele Bertie" pre-emballe, pre-empaquete, embarqez c'est pese, comme si de rien n'etait, comme si l'argent pas pris aux entreprises (taxation 10%) n'etait pas pris aux menages sur leurs salaires et consommation (au total pres de 60%) pour compenser, comme si tout le monde vivait heureux la fleur au stylo degaine sans souci pour signer cheques et recus, depensant sans compter pour son bien-etre et son plaisir, dans la joie d'une societe hyper liberalisee qui ne ferait ni mecontents, ni oublies, comme si l'argent public profitait au bien de tous, comme si l'Irlande n'etait pas un pays digne du Quart-Monde qui n'a pas meme de voies ferrees pour servir la moitie de sa population... vous parlez d'un progres !
Ne soyez pas des beotiens, entendez et diffusez la bonne parole: NON, l'Irlande de Bertie, que reve d'etre la Sarkosie, c'est pas le Paradis !!
Le "modele Bertie": corruption, affairisme, clientelisme, cynisme, paternalisme, individualisme, egocentrisme et cours de comedie pour bien se vendre a la tele.
"Sage et equitable"... mais y-a-t-il encore des cerveaux au Monde ou seulement des malades atteints de sarkozite aigue??? Heureusement vous savez, vous, que tout cela est bien plus complique... D'ailleurs sans le Nord, il y a longtemps que Bertie serait du passe!
Edito du Monde
Le modèle "Bertie"
LE MONDE 28.05.07 14h16 • Mis à jour le 28.05.07 14h16
On ne change pas le capitaine d'une équipe qui gagne. C'est le choix politique, à la fois sage et équitable, qu'ont fait les Irlandais. En accordant une nette victoire électorale au parti Fianna Fail, ils ont offert à son chef, le premier ministre sortant, Bertie Ahern, la chance, sans précédent dans l'histoire nationale, d'accomplir un troisième mandat de cinq ans. Ils ont renouvelé leur confiance à l'homme qui incarne l'île d'Emeraude, devenue en quinze ans le plus riche pays d'Europe, par habitant, après le Luxembourg.
Ce succès, acquis au terme d'une campagne législative très personnalisée, le Fianna Fail le doit, pour beaucoup, aux qualités de celui que tout le monde en Irlande appelle "Bertie". Homme chaleureux et direct, habile stratège et négociateur inlassable, en quête permanente d'un consensus, ce "vrai Dublinois", encore jeune - il est entré en politique, tout gamin, comme colleur d'affiches -, a su déployer pour le mieux ses talents à Dublin et ailleurs. Coresponsable du processus de paix en Ulster depuis 1998, il a formé avec Tony Blair, sur ce dossier, un tandem uni, enfin récompensé il y a quelques semaines par l'installation à Belfast d'un gouvernement partagé entre les ennemis jurés d'hier, catholiques du Sinn Fein et protestants du DUP. Sa bonne entente, depuis lors, avec le vieux pasteur protestant Ian Paisley étonne jusqu'aux plus blasés. Les électeurs ont voulu remercier le premier ministre de sa ténacité au Nord tout en boudant le Sinn Fein, qui rêve de participer au pouvoir à la fois à Dublin et à Belfast.
Ce succès, acquis au terme d'une campagne législative très personnalisée, le Fianna Fail le doit, pour beaucoup, aux qualités de celui que tout le monde en Irlande appelle "Bertie". Homme chaleureux et direct, habile stratège et négociateur inlassable, en quête permanente d'un consensus, ce "vrai Dublinois", encore jeune - il est entré en politique, tout gamin, comme colleur d'affiches -, a su déployer pour le mieux ses talents à Dublin et ailleurs. Coresponsable du processus de paix en Ulster depuis 1998, il a formé avec Tony Blair, sur ce dossier, un tandem uni, enfin récompensé il y a quelques semaines par l'installation à Belfast d'un gouvernement partagé entre les ennemis jurés d'hier, catholiques du Sinn Fein et protestants du DUP. Sa bonne entente, depuis lors, avec le vieux pasteur protestant Ian Paisley étonne jusqu'aux plus blasés. Les électeurs ont voulu remercier le premier ministre de sa ténacité au Nord tout en boudant le Sinn Fein, qui rêve de participer au pouvoir à la fois à Dublin et à Belfast.
Mais c'est surtout un satisfecit économique que les Irlandais ont décerné à leur premier ministre. Voilà plus d'une décennie que le "Tigre celtique" galope avec vélocité en étonnant l'Europe. M. Ahern a maintenu ou approfondi les choix stratégiques qui ont apporté à l'Irlande une croissance vigoureuse et le plein-emploi : l'ouverture aux capitaux étrangers, notamment américains, une fiscalité irrésistiblement attrayante pour les investisseurs, l'excellence de l'enseignement secondaire, l'effort budgétaire en faveur de la recherche et, plus récemment, l'accueil sans réserve des immigrants venus d'Europe centrale. L'Irlande est aujourd'hui une terre de haute technologie qui se dote d'une "économie de la connaissance" à forte valeur ajoutée.
Ancien ministre du travail et interlocuteur familier des syndicats, M. Ahern a garanti, au fil des ans, l'essor économique de l'île en instaurant un partenariat social qui fait l'originalité du modèle irlandais par rapport notamment à la Grande-Bretagne, où l'Etat intervient le moins possible dans les relations sociales. La majorité des Irlandais ont plus que trouvé leur compte dans cet équilibre subtil entre prospérité et justice. M. Ahern est à leurs yeux le mieux placé pour le préserver.
Article paru dans l'édition du 29.05.07.
2 commentaires:
On sent une grosse colère aujourd'hui !!!
Mais tu veux que je te dise : pour les medias TV ou radio, vous n'existez pas, on n'a pas du tout parlé de vous !!! J'en suis assez sidérée d'ailleurs.
De toute façon, le Monde est depui un bon moment à la sauce Sarko, donc ce n'est pas trop une surprise cet article. Sans parler des erreurs sur les noms des candidats dans les précédents. Moi je veux bien aller faire l'envoyée spéciale du Monde en Irlande, c'est sans souci (LOL)!!
Ouais, Le Monde roule pour Sarko depuis un bon bout de temps, malgre les mievreries offensees du Sieur Alain Minc du Directoire qui a fait campagne pour le Chevalier a Talonnettes. A part Colombani qui s'est fait vire en beaute, sans les honneurs, des les premiers jours du Regne.
Et maintenant tout est bon pour faire sa soupe. Je me demandais naivement pourquoi Le Monde s'interessait tant a l'Irlande ces derniers jours: un modele a vendre, bien sur ! Que n'y avais-je pas pense... que je suis donc naive et bete.
C'est du bon ca, pour les legislatives... ca valait bien un Edito !!!
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