mardi 29 mai 2007

OUVRONS-LA

http://www.betapolitique.fr/betablog/


La campagne présidentielle est passée.

Nous entrons malheureusement dans une période d’opposition et de reconception de la gauche. Nombre d’entre vous vont certainement avoir des articles, des notes, des réactions ou des analyses à verser au débat, à publier et à diffuser.
Il est fondamental que ce travail individuel puisse être collecté et redistribué autour de nous.

Nos idées doivent bénéficier de la meilleure exposition possible. Ce n’est qu’en s’ouvrant graduellement vers des communautés de plus en plus variées que nous pourrons réussir à réhausser notre niveau de réflexion et à développer nos idées.


C’est pour cette raison que betapolitique lance le betablog : un espace pour permettre à tout le monde - inscrits ou anonymes - de diffuser des écrits, des photos, des vidéos, etc.
Une fois validés, dans le respect d’une ligne éditoriale évolutive mais exigeante betapolitique se chargera de les diffuser sur Google News, dans les newsletters, sur les flux rss et bientôt sur un pdf hebdomadaire, dans les forums d’autres sites, etc.

Venez participer : http://www.betapolitique.fr/betablog/


Bastien Gentil Raphael Anglade Betapolitique
Editeur : Betapolitique

http://www.betapolitique.fr/

lundi 28 mai 2007

Etat de Crasse: foreigners go home !!

I wonder how much Bertie would offer to me.....


  • France considers paying migrants to go home

France's newly set up ministry of immigration and national identity has made itself heard for the first time, with its chief, Brice Hortefeux,floating an idea to financially reward those immigrants who voluntarilyreturn to their native country.

However controversial Mr Hortefeux's comments may seem, they are fully in line with what the European Commission's intentions are in this area.

"The European Commission is in favour of voluntary return," one official told EUobserver, adding "incentives for voluntary return should not become a pull factor for migrants to come the EU illegally, however."

Last month, Germany stirred European waters over immigration, as the country's interior minister informed his colleagues about Berlin's decision to give a legal status to tens of thousands of the so-called tolerated or "geduldet" foreigners.

But commissioner Frattini has warned EU capitals not to make an excessive use of mass legalization, saying an "illegal situation must remain illegal. You cannot make something illegal legal."

Immigration has made it to the top of the bloc's political agenda, as Europe seeks ways of fulfilling its economic needs for workers due to a rapidly ageing population, while alleviating the pressure of illegal migration. Some 300,000 illegal migrants arrive on EU territory each year.



  • La connerie c'est comme les bonbons avant le diner: quand on en mange un, on peut plus s'arreter.

Avec en plus l'excitation de braver l'interdit.

Bon. Visiblemnent y'en a des liberaux, liberalistes et liberes qui zon pas tou compri. Par exemple faut-il rappeler que le "modele Bertie" est forge et uniquement possible (et j'insiste: UNIQUEMENT) sur la base d'un taux d'immigration maximum?? J'insiste: spectaculaire, et ce dans le pays le plus fecond d'Europe (encore depuis toujours). Mais elles sont ou les neurones a Neuh-Neuh??

Vous m'excuserez le debordage mais la ca va plus, moi y'en a plus pouvoir. Deja. Ras le kepi, la Sarkosie. Et vous, ca va? Toujours en etat de grace?
Ceux qui ont la chance, sur ce coup-la, de ne pas comprendre l'anglais, je vous invite a lire le court article du journal algerien / kabyle Liberte, repris notamment par Courier International ou le Reseau Education Sans Frontiere. En resume:

VU D'ALGÉRIE • Gardez vos 6 000 euros, monsieur Hortefeux
Le gouvernement français veut inciter les immigrés à revenir dans leur pays d'origine par le versement d'une aide au retour. C'est méconnaître les motivations réelles des candidats à l'immigration.


Le pire, et ce qu'explique l'article precedemment cite, c'est que payer les immigres pour qu'ils rentrent chez eux est en passe de devenir une politique communautaire serieusement reflechie par la Commission Europeenne, par le truchement du tres berlusconien Commissaire Frattini. Si c'est pas malheureux ce qu'on fait de nos impots !! A toutes fins utiles je vous rappelle la philanthropie incarnee par la creation d'une agence de l'emploi euro-africaine, pensee par ces memes petits genis de la discrimination positive et du choix de ceux qui devront rester sur le carreau: L'immigration sélective: real jobs for Africa !

Idee Cadeau (a Brice Hortefeux, le 6 Mai 2008, pour les un an de la Sarkosie :):


Synopsis: 1980. Bénéficiant de la loi Stoléru, une famille algérienne quitte la France moyennant 10 000 F. Nantie d’une 404 toute neuve, elle fait scandale en arrivant dans la petite commune rurale de Bouffarik. Leurs manières libérées leurs attirent les foudres des villageois, et les deux enfants ignorent tout de l’Algérie et de la religion... Fifi et Mustapha, ne parlent pas l'arabe et sont "occidentalisés" des pieds à la tête. Admis au lycée, ils se heurtent à l'incompréhension générale et sont universellement honnis. Le village s'offusque des manières libérées des jeunes gens et ne tarde pas à faire sentir son mépris à l'égard de la famille. Elle doit partir...



  • Immigrants, our countries need them !!

So says Philippe Legrain. Have a look at his blog and I recommend particularly the video of his appearance in The Panel, Irish show where current affairs are treated with humour, quite typically. He published "Immigrants, your country needs them", which I haven't read yet, but I will, and anyway, as you can imagine, I'm 100% and more with him, so I recommend it.

L'heure me semble tout a fait appropriee pour que je vous suggere une petite visite a ce journaliste franco-britannique sur son blog. Si vous comprenez l'anglais...

Egalement un questionnement interessant sur Equinoxe: L'Immigration en Irlande, une arme contre les delocalisations?

Le "modele Bertie"... hi hi hi...

Typique beatitude dans Le Monde aujourd'hui, et a mon avis ce n'est pas termine. Comme par hasard les articles sur l'Irlande, plus ou moins bien informes, se sont succedes depuis le 29 avril sur le theme des elections et l'attitude des irlandais face au formidable succes economique de leur pays. Bien sur, l'Etat reel du pays vous est connu a vous qui suivez les nouvelles et analyses savamment mises a disposition sur ce blog :).

Je rappelle pour ceux qui n'auraient pas suivi, ou ceux qui viennent d'arriver, et qui sont bienvenus: Irlande: le succès à quel prix ? - Irish success at a cost , Le Liberalisme et ses limites , L'Irlande et moi - Ireland and I , General Elections 2007: politique irlandaise .

Pour ceux qui n'en peuvent plus de mes radotages, desolee, mais on serait trop heureux dans notre bon vieil Hexagone de nous vendre le "modele Bertie" pre-emballe, pre-empaquete, embarqez c'est pese, comme si de rien n'etait, comme si l'argent pas pris aux entreprises (taxation 10%) n'etait pas pris aux menages sur leurs salaires et consommation (au total pres de 60%) pour compenser, comme si tout le monde vivait heureux la fleur au stylo degaine sans souci pour signer cheques et recus, depensant sans compter pour son bien-etre et son plaisir, dans la joie d'une societe hyper liberalisee qui ne ferait ni mecontents, ni oublies, comme si l'argent public profitait au bien de tous, comme si l'Irlande n'etait pas un pays digne du Quart-Monde qui n'a pas meme de voies ferrees pour servir la moitie de sa population... vous parlez d'un progres !

Ne soyez pas des beotiens, entendez et diffusez la bonne parole: NON, l'Irlande de Bertie, que reve d'etre la Sarkosie, c'est pas le Paradis !!

Le "modele Bertie": corruption, affairisme, clientelisme, cynisme, paternalisme, individualisme, egocentrisme et cours de comedie pour bien se vendre a la tele.
"Sage et equitable"... mais y-a-t-il encore des cerveaux au Monde ou seulement des malades atteints de sarkozite aigue??? Heureusement vous savez, vous, que tout cela est bien plus complique... D'ailleurs sans le Nord, il y a longtemps que Bertie serait du passe!

Edito du Monde
Le modèle "Bertie"
LE MONDE 28.05.07 14h16 • Mis à jour le 28.05.07 14h16

On ne change pas le capitaine d'une équipe qui gagne. C'est le choix politique, à la fois sage et équitable, qu'ont fait les Irlandais. En accordant une nette victoire électorale au parti Fianna Fail, ils ont offert à son chef, le premier ministre sortant, Bertie Ahern, la chance, sans précédent dans l'histoire nationale, d'accomplir un troisième mandat de cinq ans. Ils ont renouvelé leur confiance à l'homme qui incarne l'île d'Emeraude, devenue en quinze ans le plus riche pays d'Europe, par habitant, après le Luxembourg.

Ce succès, acquis au terme d'une campagne législative très personnalisée, le Fianna Fail le doit, pour beaucoup, aux qualités de celui que tout le monde en Irlande appelle "Bertie". Homme chaleureux et direct, habile stratège et négociateur inlassable, en quête permanente d'un consensus, ce "vrai Dublinois", encore jeune - il est entré en politique, tout gamin, comme colleur d'affiches -, a su déployer pour le mieux ses talents à Dublin et ailleurs. Coresponsable du processus de paix en Ulster depuis 1998, il a formé avec Tony Blair, sur ce dossier, un tandem uni, enfin récompensé il y a quelques semaines par l'installation à Belfast d'un gouvernement partagé entre les ennemis jurés d'hier, catholiques du Sinn Fein et protestants du DUP. Sa bonne entente, depuis lors, avec le vieux pasteur protestant Ian Paisley étonne jusqu'aux plus blasés. Les électeurs ont voulu remercier le premier ministre de sa ténacité au Nord tout en boudant le Sinn Fein, qui rêve de participer au pouvoir à la fois à Dublin et à Belfast.

Mais c'est surtout un satisfecit économique que les Irlandais ont décerné à leur premier ministre. Voilà plus d'une décennie que le "Tigre celtique" galope avec vélocité en étonnant l'Europe. M. Ahern a maintenu ou approfondi les choix stratégiques qui ont apporté à l'Irlande une croissance vigoureuse et le plein-emploi : l'ouverture aux capitaux étrangers, notamment américains, une fiscalité irrésistiblement attrayante pour les investisseurs, l'excellence de l'enseignement secondaire, l'effort budgétaire en faveur de la recherche et, plus récemment, l'accueil sans réserve des immigrants venus d'Europe centrale. L'Irlande est aujourd'hui une terre de haute technologie qui se dote d'une "économie de la connaissance" à forte valeur ajoutée.

Ancien ministre du travail et interlocuteur familier des syndicats, M. Ahern a garanti, au fil des ans, l'essor économique de l'île en instaurant un partenariat social qui fait l'originalité du modèle irlandais par rapport notamment à la Grande-Bretagne, où l'Etat intervient le moins possible dans les relations sociales. La majorité des Irlandais ont plus que trouvé leur compte dans cet équilibre subtil entre prospérité et justice. M. Ahern est à leurs yeux le mieux placé pour le préserver.

Article paru dans l'édition du 29.05.07.

dimanche 27 mai 2007

Post-Mortem Analysis

The Irish Times, quotidien de reference, n'a pas peur de ses opinions (farouchement anti-Bertie), et donne ce weekend son analyse "post-mortem" des elections. Ce qui a valu a Fintan O'Toole, journaliste vedette tres Labour, d'etre violemment pris a parti par un autre journaliste, tres Fianna Fail. Bertie lui-meme s'etait deja plaint sur RTE jeudi soir que certains journalistes livraient les articles qui leur etaient commandes par ceux qui payaient leurs salaires, et que cela etait comprehensible (magnanime) meme s'il etait mal d'induire les electeurs en erreur (victime, c'est a cause des journalistes s'il n'a qu'une courte majorite).
Point de menace sur la liberte d'expression, je vous rassure. Les journalistes irlandais sont une caste a part, avec la langue bien pendue, qui ne craignent ni Bertie, ni Bush, ni personne et ne se genent pas pour les pousser dans leurs retranchements, sans notion de sensationalisme, mais pour le plus grand benefice de la democratie. Leur verve, leur sens critique et leur humour sont pour grande partie dans le succes de ces journees d'elections generales, un moment fort dans la vie politique irlandaise, un exercice fascinant de la democratie et un spectacle passionant qui n'est pas encore tout a fait fini.

Les resultats sont connus depuis hier soir, tous les sieges sont pourvus. Des recomtages ont lieu dans certaines circonscriptions a la demande de candidats mais le resultat ne devrait pas varier :
Fianna Fail 78 sieges (-3)
Fine Gael 51 sieges (+20)
Labour 20 (=)
Greens 6 (=)
Divers Independants 5 (-9)
Sinn Fein 4 (-1)
Progressive Democrats 2 (-6)
Socialists 0 (-1)

Deception pour les parties de gauche, Labour, Greens et Sinn Fein qui n’ont pas gagne de sieges ou en ont perdu au profit des deux grands partis de droite, essentiellement Fine Gael.

La surprise vient du degre de popularite du Premier Ministre Bertie Ahern. Les affaires d’argent, les collusions entre lui-meme et le monde de l’entreprise, les conflits d’interet flagrants entre ceux qui ont aide Bertie en tant qu’ami et le pouvoir de remerciement (largement utilise) entre les mains du Premier Ministre n’ont pas entache le formidable charisme ni de l’un ni de l’autre aux yeux des electeurs. Ce charisme a un cout : les quelques milliers d’euros depenses en maquillage chaque mois pour paraitre frais et sympathique, et les cours de comedie recus par des profs de renom. Mais peu importe, les irlandais qui en ont our leur argent ont decide qu’il fallait donner a Bertie la possibilite de continuer le travail accompli, et le benefice du doute sur sa volonte de repondre au mecontentement largement exprime via les sondages par un assainissement de ses pratiques politiques, comme Sarkozy beneficie d’un incroyable etat de grace, comme si son accession a la Presidence en avait fait un homme nouveau.

  • Une strategie irreprochable ou rien n’est laisse au hasard

Il faut admirer le talent de Fianna Fail, la Bertie’s Team, comme celui de l’UMP, qui fonctionnent comme de veritable armees electorales, bien huilees, impeccables, reglees comme des horloges. Dans les moments strategiques, rien n’est laisse au hasard, tout est pense, calcule, anticipe, et chaque echeance electorale a suivre quel que soit le mandat est preparee des le premier jour de l’election.

Les systeme electoral irlandais est ainsi fait que plusieurs candidats de chaque grands partis sont proposes aux electeurs dans l’espoir de rafler le plus de sieges possible parmi ceux disponibles dans la circonscription. Fondamentaux du marketing: plus le produit est vieux, plus il faut soigner l’emballage et connaitre son client.
A Waterford les candidats Fianna Fail proposes ont obtenu des scores tenant du genie arythmetique : le Ministre des Transport Martin Cullen au bilan epouvantable, corruption et affaire d’emploi fictif contre faveurs intimes pour la Directrice de la Chambre de Commerce compris, est elu au premier vote avec 11 438 voix.
Dans le comte de Carlow-Kilkenny, les deux candidats FF elus au premier vote obtiennent respectivement 11 535 et 11 600 voix. Du grand art !

Fianna Fail s’est egalement revele, a l’instar de Bertie, une machine geniale en terme de communication.
L’un des candidats FF a Waterford n’avait aucune chance, mais sa presence dans la campagne n’avait pour but que de voler des voix au Fine Gael, et monopoliser l’attention : promettre l’impossible ou le ridicule comme un stade de jeux gaelique deux fois plus grand au lendemain d’une victoire historique de l’equipe locale, jeux-concours dont la reponse etait le nom des deux candidats favoris pour gagner des billets au plus grand festival de musique de l’ete. Populiste... populaire.

A une semaine du scrutin, le Fianna Fail etait largement perdant. C’etait plie, pensaient ceux qui oubliaient que Bertie prenait son temps. Lors du debat televise entre Bertie et Enda Kenny – Fine Gael, le Premier Ministre s’est montre offensif, il a noye son adversaire, qui n’avait pas grand chose a offrir a part une politique propre et une surenchere sur les moyens engages pour continuer une politique similaire, de chiffres et statistiques gouvernementales. Enda, pris au depourvu, croyant avoir la main, s’est montre faible et manquant d’experience, naif. Le debat etait perdu.
Un sondage suit, donant Fianna Fail gagnant
avec un score abracadabrantesque, plus de 40% contre 32% quelques jours auparavant.
Dans la foulee, la Directrice de la Chambre de Commerce de Waterford obtient gain de cause dans son proces face a RTE Radio, qui avait laisse un auditeur un apres-midi de l’an 2005, entacher son honneur en insinuant que son emploi douteux et son salaire faramieux accordes par le Ministre des Transports l’avaient ete contre faveurs intimes. L’honneur du candidat FF principal a Waterford et ministre particulierement incompetent et controverse, etait lave, a point nomme.
Depuis plusieurs semaines, les Progressive Democrats, que les sondages intensifs donnaient largement perdants, etaient ceux qui entreprenaient la repetitive tache de demolir la coalition « de gauche » et de faire planer sur le pays la menace d’un recul economique, et le retour a la recession. Une rumeur a couru qu’ils etaient aussi ceux qui ont relance au dernier moment une polemique sur les finances personnelles de Bertie. Fouttu pour fouttu ils semblent vouloir sauver leur peau a tout prix en enfoncant leur allie politique : non seulement ses adversaires mais ses allies lui en veulent. Operation victimisation de Bertie reussie. Il faut sauver le soldat Ahern offense et humilie.
La veille du scrutin, la crise des infirmieres sans espoir d’accord trouve une issue favorable, contre toute attente un accord est signe, la greve stoppee sans conditions. Bertie le negociateur est-il passe par la ? Je ne sais toujours pas ce qui a pris aux infirmieres et leurs syndicats, qui cette fois semblaient tenir le bon bout de la contestation. Peur de s’aliener le vainqueur probable de l’election ?
Enfin, le jour-meme du scrutin, un sondage est publie ! C’est tout aussi interdit en Irlande qu’en France, mais puisque FF avait rafle la mise, autant donner son score immediatement... Une grande partie des electeurs se sont decides au dernier moment, le Labour denonce le rythme et la teneur des sondages.

Le timing impeccable integre egalement la programmation des elections au dernier moment, le plus favorable, juste apres la conclusion historique du processus de paix en Irlande du Nord, pour une poussee maximum du facteur sympathie en faveur du premier Taoiseach a s’adresser a l’Assemblee de Stormont nouvellement elue (Irlande du Nord) ET a la Chambre des Communes a Westminster cote a cote avec Tony Blair, scellant la paix definitive au Nord, permettant la pleine collaboration entre Irlande du Nord et Republique d’Irlande, et ouvrant la voie a une amitie nouvelle avec l’ennemi mortel d’hier, la mission originelle que Fianna Fail s’etait fixe.

  • « Je vote pour ceux qui m’ont donne un travail »

Les irlandais ont vote pour l’homme fort et sur de lui, de son experience, au bilan personnel contestable mais aux resultats economiques encourageants pour la garantie du bien-etre individuel, dans un pays ou le souvenir de la souffrance d’une Nation en declin est encore vif.
Au vu du faible niveau de chomage, il existe peu de considerations pour les rythmes et conditions de travail – la notion d’effort prime dans un pays ou l’imense majorite de la population a encore un souvenir personnel de la pauvrete. Le Fianna Fail est celui qui a engage les reformes economiques vitales dans les annees 60 et 70 alors que le pays se depeuplait dangereusement. Il est le parti qui sait ce qu’il fait en economie, peu importe les quelques dommages collateraux, on ne fait pas d’omelettes sans casser d’oeufs.
La generation qui domine les elections est celle des jeunes cadres et entrepreneurs dynamiques, qui dictent leur loi, celle du marche et du profit faiblement taxe.

  • Aucune chance pour la gauche et reactions

Donner des voix au Labour ayant annonce qu’il ne collaborerait pas avec Fianna Fail aurait ete soit provoquer la formation d’un gouvernement mal equilibree ou une crise gouvernementale avec la necessite de nouvelles elections pour degager une majorite.

Classes moyennes et populaires se rejoignent en masse sur la preoccupation par rapport a l’etat des services publics, l’etat scandaleux des ecoles ou des hopitaux, la difficulte a faire face aux couts de la sante et l’education, mais ils ont aussi « une belle voiture devant la maison et de jolies vacances au soleil a l’horizon, et Bertie Ahern et la garantie que cela va continuer » ainsi que l’a fait remarque un journaliste a Pat Rabitte (Labour) le soir du scrutin.

Gerry Adams, parlant pour le Sinn Fein au soir du scrutin s’est montre etonnament realiste: « C’est un resultat democratique, je ne concois pas que les electeurs n’aient pas reflechi a leur choix, il faut le repecter, notre recul signifie quelque chose, maintenir FF malgre la demande pour des services publics finances par l’argent public et les accusations de corruption signifie quelque chose. Nous recevons la une lecon. Nous allons aprendre. Fianna Fail offre quelque chose que les electeurs apprecient, il nous faut nous adapter. Le journaliste, perplexe : Gerry, vous avez perdu, vous n’avez pas gagne de sieges malgre les attentes, est-ce que vous n’etes pas decu tout de meme ? Bien sur nous sommes decus, mais c’est la democratie. Nous avons deja pedu des elections, j’ai perdu mon siege a Belfast par le passe, je l’ai regagne, Fianna Fail a perdu des sieges et les a regagne, c’est ainsi que se passe la vie politique. Il nous faut travailler, apprendre, et nous adapter, en pensant au futur. »
Bien sur la jeune candidate la plus prometteuse du Sinn Fein qui a perdu son siege etait bien moins enthousiaste, mais il est a noter que, comme Segolene Royal l’a fait au soir du 6 Mai, Gerry Adams est apparu tres vite a la tele, avec le sourire, pour donner un message d’espoir a tous les Republicains qui suivent le Sinn Fein, et tous les gens de gauche qui ne sont pas encore prets a lui faire confiance. La prestation etait largement positive, et le message recu : nous sommes la, ni triomphalistes ni defaitistes, nous continuons le travail de profonde reformation de notre parti et de notre base ideologique commence en Irlande du Nord, nous apprenons la nouvelle donne politique de ce pays, et nous nous preparons a y jouer un role majeur, apres avoir observe chez nos adversaires ce qui a su seduire les electeurs.

Pat Rabitte, leader du Labour, a souligne que tout s’est joue la derniere semaine, et comment la signification d’un vote pour le changement etait passe de la notion de « progres » a celle de « risque », grace / a cause du travail a l’argumentation certes creuse et repetitive mais terriblement efficace des Progressive Democrats.
Le labour, vu le contexte, n’a pas demerite. Pour moi leur slogan etait tout simplement nul : « Mais etes-vous heureux ? ». Comme un truc sorti a la va vite sans qu’on ait eu le temps d’y reflechir. Pas assez incisif. Pas assez agressif. C’est une tradition pour le Labour de ne se preoccuper que des classes moyennes ce qui a mons avis est maladroit car cela leur leve toute originalite. Je n’ai pas ete convaincue par leur campagne mais dans un pays essentiellement preoccupe par l’argent gagne et rendu a l’Etat, ou la classe ouvriere a les memes preoccupations que la classe moyenne : en avoir pour son argent, et ou le petit nombre de vrais pauvres est ignore et inaudible, ils ne pouvaient faire guere mieux.

Le problemes des Greens, comme pour les Verts, c’est que leur parti parait encore trop brouillon, et tous les autres partis ont endosse la problematique environnementale, meme si aucun ne l’a mise au coeur du debat et n’en fait une priorite. Pour les electeurs c’est entendu : il faut s’occuper du climat, pour les partis aussi. Comme en France ils se sont vu couper l’herbe sous le pied alors que leur slogan etait « Il est temps Maintenant » sous entendu «notre heure est arrivee ». Pressentis pour etre appeles a negocier avec Bertie pour la formation d’un gouvernement, ils obtiendraient vraisemblablement les secteurs hyper sensibles de l’environnement, l’amenagement du territoire et les transorts. N’y croyant pas une seconde pour ma part, je ne suis pas etonnee de voir Bertie annoncer aujourd’hui qu’il demandera en priorite aux 2 Progressive Democrats et les quelques Independants de droite de former une petite majorite avec Fianna Fail.

  • Conclusion

Comme en France, les deux grands partis ont rafle la majeure partie des votes, ne laissant que des miettes au petits partis, les electeurs etant a la recherche d’une majorite forte pour un gouvernement de la stabilite. Les electeurs se sont mobilises massivement en faveur du changement, mais ceux de la continuite ont su le faire aussi pour les contrer.

Le score du Fine Gael (droite, alternative du changement) est remarquable. Encore une fois, a l’instar de Segolene Royal, malgre la defaite alors que tous les parametres et sondages etaient en leur faveur, ils accueillent favorablement la confiance qu’a su leur accorder une part nettement croissante des electeurs. Retenant le message envoye par ceux-ci, Enda Kenny, leader, presente lui aussi un visage souriant et confiant en l’avenir, afin de remercier ceux qui lui ont donne leur voix, et leur promettre qu’elle serait entendu sur la scene politique a la faveur du poids accru de son parti.

Pourtant le contexte n’est guere different : homis la menace totalisante, l’election de Bertie, bien moins dangeureux que Sarkozy pour les libertes et la cohesion de la nation, n’en est pas moins une catastrophe sociale, environnementale, et malgre le « succes » des faiseurs d’argent, economique. Le travail de defense des laisses pour compte devient mission impossible. La lutte au quotidien des classes populaires comme moyennes qui vivent une calculatrice a la main pour payer leurs taxes et factures sans voir aucun retour sur investissement en terme de services elementaires de sante, education, transport ou de politique ferme de protection de l’environnement, ne fait que continuer, et elle devient epuisante.

Travailler beaucoup pour pouvoir depenser un peu: la societe de la liberte de faire des heures sup defiscalisees est en ordre de marche.


See all about The Irish Elections 2007 on Wikipedia and The Irish Times for all results and analysis

Children speak the truth, and for the Green Party

Vous avez aime le clip de campagne de Mr Tayto, vous adorerez celui du Green Party. Something different.

Bertie, homme du peuple et Ministre Teflon


La dernière bataille politique de «Bertie»

Eric Albert, Londres
Jeudi 24 mai 2007
Rubrique: International

C'est un premier ministre d'une cinquantaine d'années, en poste depuis dix ans, qui a mis tout son poids politique pour obtenir le récent accord de paix en Irlande du Nord. Ses résultats économiques sont impressionnants, mais la population locale l'accuse de n'avoir pas su gérer le système de santé. Ne cherchez pas du côté de Downing Street: la description ne correspond pas à Tony Blair, mais à Bertie Ahern, le leader d'Irlande, qui tente aujourd'hui de se faire élire à la tête du pays pour la troisième fois. L'élection est cette fois-ci particulièrement serrée, même si les sondages indiquent que son parti, le Fianna Fail, pourrait l'emporter d'une très courte majorité après une remontée de dernière minute.

Visage poupon et bonhomie naturelle, «Bertie», comme tout le monde l'appelle en Irlande, est un redoutable politicien. Il a longtemps été surnommé le «Taoiseach (premier ministre, en celte) téflon», comme Tony Blair, parce que rien n'accrochait sur lui. Depuis dix ans, il a réussi à mener des coalitions parfois bancales, pour rester maître des affaires du pays.

Bertie Ahern, 55 ans, trouve ses racines chez des parents profondément nationalistes, revendiquant la réunification avec le nord de l'île. C'est ce pedigree impeccable, doublé d'un sens aigu de la négociation, qui lui a permis d'être l'autre artisan de la paix en Irlande du Nord, avec Tony Blair.

Son engagement personnel pour trouver un règlement à la crise a été décisif. En plein milieu des discussions pour l'accord du Vendredi saint en 1998, qui mettront une fin définitive aux violences, la mère de Bertie Ahern décède. Il se rend en urgence aux funérailles, mais est de retour dans les heures qui suivent. Voilà pourquoi il porte une cravate noire lors de la signature historique.

Pourtant, électoralement, c'est avant tout sa maîtrise de l'économie qui lui rapportera des points. En 1987, il devient secrétaire d'Etat au travail, un poste alors mineur. Bertie Ahern va imposer sa qualité de négociateur pour trouver des accords avec les syndicats, à l'époque très puissants. Il devient ensuite ministre de l'Industrie, puis des Finances. Imposant une méthode purement libérale, il réduit le nombre de fonctionnaires de 20% et fixe les impôts sur les entreprises à 10%. Il utilise aussi les aides européennes pour renouveler les infrastructures du pays. Dès lors, les investissements étrangers affluent, en particulier les sociétés américaines, qui y trouvent une plate-forme anglophone et peu chère pour s'attaquer au marché européen.

L'économie irlandaise connaît alors le fameux «miracle» des années1990, quand son PIB double presque en une décennie. Le chômage passe de 16% à moins de 5%. Le «Tigre celtique» était né.

«Bertie» a aussi réussi à imposer l'image d'un personnage simple et proche des gens. Remarquable meneur de campagnes électorales, il n'est jamais aussi à l'aise qu'à serrer des mains et à embrasser les grands-mères. Cette apparente simplicité a réussi à faire passer sa propre vie privée, qui aurait pu choquer dans la très catholique Irlande: divorcé, père de deux enfants, il a vécu pendant longtemps avec une nouvelle compagne dont il est séparé depuis 2003. Mais ses deux pèlerinages à Lourdes, sa fréquentation de la messe tous les dimanches, et les changements de mentalité qui ont accompagné l'enrichissement de l' Irlande lui ont permis d'échapper à l'opprobre public.

Après sa première élection en 1997, «Bertie» a connu une longue lune de miel, menant à une majorité renforcée en 2002. Le pays affichait des résultats économiques à faire pâlir d'envie l'Europe continentale, avec des taux de croissance entre 8 et 11%.

Mais les difficultés se multiplient depuis quelques années. La croissance s'est ralentie, frôlant «seulement» les 4% cette année. De plus, la prospérité a apporté une forte immigration (en partie d'Irlandais expatriés) et la pression commence à se faire sentir: les logements ne sont pas assez nombreux, les routes sont trop petites, et il manque des lits dans les hôpitaux. Un scandale mineur de corruption, concernant des sommes qu'il a reçues d'hommes d'affaires dans les années 1990, a également provoqué des vagues ces derniers mois.

Enfin, malgré son opposition à la guerre en Irak, il a autorisé les avions américains qui volaient en direction du Golfe de se ravitailler en carburant dans un aéroport irlandais, provoquant des manifestations monstres. Le leader «téflon» s'est mis à accrocher. Mais il a aujourd'hui encore suffisamment de prestige pour tenter de remporter une dernière grande bataille politique.

Source: Le Temps .ch

vendredi 25 mai 2007

Le jour des Tally

  • "As Mr... / Mrs... has reached / exceeded the quota, I deem him / her to be elected. "
C'est la phrase du jour, qui se repete, se repete, et se repete, au gre des comptages et recomptages qui ont lieu depuis tot ce matin et jusqu'a ce que tous les sieges soient pourvus, ce qui peut durer plusieurs jours, et plus si des candidats demandent des recomptages. Les medias sont mobilises, il ne se passe rien d'autres dans le pays. RTE suit les evenements, minutes apres minutes nous allons de counties en counties pour assister aux annonces des resultats des comptages. Dans des salles publiques (gymnases, hotels) ou plus confidentielles (Mairies), de petites foules de proches des partis sont massees autour des urnes des circonscriptions qui ont ete rassemblees, pour assister a leur ouverture et maintenant les comptages successifs des bulletins. A intervalles irreguliers, le ou la delegue-e de l'equipe de depouillement annonce le resultat du comptage sur une tribune et devant quelques micros, et quels bulletins seront comptes au comptage suivant, deja engage. Nous en sommes deja a plus de dix dans certaines circonscriptions de Dublin, ou les candidats sont nombreux. Apres le premier comptage et la redistribution des preferences des electeurs du premier elu, les candidats aux plus petits scores sont elimines a chaque tour pour que les preferences de leurs electeurs puissent etre reportees sur les candiadts restants avec des chances d'etre elus.

A 22h21, un tiers des 166 sieges sont pouvus. Les Tally Men sont les stars de la journee: depeches par les partis, ils sont ceux qui predisent la couleur du parlement apres le premier depouillage du matin, ceux sur qui se basent les commentaires, speculations, et tout le suspense.
Ainsi le pronostic est le suivant: Fianna Fail est vainqueur incontestable avec environ 77 sieges, mais perd 10 sieges et n'a pas de majorite suffisante pour gouverner seul, Fine Gael gagne 20 sieges, Labour perd quelques sieges et surtout n'en gagne pas, deception de la journee, il devient l'arbitre par defaut de ces elections. Greens, Sinn Fein et autres perdent des sieges. Les Progressive Democrats ultra-liberaux sont lamines, leur leader, Ministre de la Justice et Tanaiste (N.2 du gouvernement) perd son siege et accepte la pleine responsabilite de la defaite, en se retirant definitivement de la vie politique. (Tiens, ca me rappelle vaguement quelque chose...)

Pour l'heure, une alliance Fine Gael et Fianna Fail est absolument hors de question. C'est donc le Labour qui sera vraisemblablement appele a former une coalition et endosser la responsabilite d'assurer la stabilite parlementaire. Car si le Fianna Fail se presente devant le Parlement sans une majorite assuree, la confiance lui sera refusee et un nouveau scrutin sera necessaire. Pat Rabitte, leader, a promis de ne pas collaborer avec Fianna Fail si le Labour ne parvenait pas a l'eliminer du gouvernement et dit vouloir s'y tenir. Il ne souhaite pas que son parti prenne seul la responsabilite d'aider ou non a maintenir Fianna Fail au pouvoir. Le Labour pourtant n'a pas beaucoup le choix, et quoiqu'il decide, il se met en danger.
En 1992 il s'etait retrouve dans une situation similaire apres avoir double ses voix, avec 32 sieges obtenus, et avait refuse de participer a un gouvernement Fianna Fail. En 1997, les electeurs lui ont fait cherement paye ce refus d'honorer alors les votes recus, et d'avoir plonge le pays dans la confusion politique (les Irlandais n'aiment pas l'approximation ou le flottement a la tete de l'Etat; la corruption, passe encore...): le parti a retrouve sa petite quinzaine de sieges, et la coalition droite dure Fianna Fail - Progressive Democrats s'etait installee au pouvoir pour dix ans.
Ce soir Pat Rabitte etait tendu lorsqu'il annoncait qu'il ne prendrait pas de decision sans consulter le parti... Bertie peut essayer de jouer sur ce positionnement delicat du Labour pour l'affaiblir definitivement en le poussant a se discrediter aux yeux des electeurs, soit en revenant sur sa parole, soit en refusant une nouvelle fois de participer au gouvernement (perdant-perdant), avant de se tourner vers quelqu'un qui apparaitra comme de meilleure volonte. Je ne vois pas ni les Greens ni le Sinn Fein refuser une coalition. Cette option qui est tout benefice pour la gauche irlandaise, et donnerait un role inedit a l'un de ces deux partis, ne me parait pas probable parce que l'addition des sieges n'est pas suffisant pour depasser le nombre de ceux de la coalition arc-en-ciel Greens-Labour-Fine Gael.
Restent les "Independants", qui briguent toujours des mandats hors parti dans l'espoir de former un groupe a qui on demandera un soutien gouvernemental, l'occasion pour eux de se distinguer. C'est ce qui s'est passe en 1992, mais etant donne que beaucoup sont d'anciens Fianna Fail, ils se sont tout simplement fondus dans la masse Fianna Fail pour un gouvernement monocolore et les electeurs leur ont fait payer leur manque d'independance en 1997, en donnant aux Progressive Democrats la possibilite a la fois de les remplacer et de tenir les engagements gouvernementaux impossibles pour le Labour. PD's a qui on fait payer leur rigidite et leur inflexibilite aujourd'hui... pure democratie.

  • L'inedit en heritage

Pourquoi une coalition Fianna Fail - Fine Gael, deux partis de droite a l'ideologie finalement identique, l'un etant simplement plus corrompu et clienteliste que l'autre, est-elle absolument hors de question? Pourquoi le Labour se retrouve-t-il a jouer le role de l'arbitre entre les deux partis de droite?

Fine Gael et Fianna Fail sont nes au lendemain de l'Independance de la Republique d'Irlande, en 1921, et se differencient par leur positionnement par raport a la partition de l'Irlande et au Traite de paix qui l'instaurait.
Pour le Fianna Fail, la partition etait une anomalie temporaire, Michael Collins n'aurait jamais du accepter de signer la Paix avec la Couronne Britannique si cela signifiait abandonner une partie de la population de l'autre cote dune frontiere creee sur un territoire ou les Anglais n'avaient plus rien a faire. L'objectif politique etait la reunification de l'ile, et l'affirmation de l'Independance de l'Irlande a travers l'exacerbation de son identite: Catholique, Gaelique, Republicaine.
Pour le Fine Gael, le Traite etait un mal necessaire, et la partition un contretemps dont il fallait s'accomoder pour assurer la stabilite necessaire a la prosperite du nouvel Etat Independant, afin de gagner la credibilite politique et economique utile a pouvoir negocier avec les Britanniques et recuperer eventuellement le Nord perdu... ou pas. Ce qui comptait, c'etait de proteger le plus grand nombre d'Irlandais, quoiqu'il en coute.

Ce positionnement etait encore valable il y a dix ans, il l'est moins aujourd'hui, bien que Fianna Fail ait toujours joue un role important dans le processes de paix en Irlande du Nord et Bertie Ahern retire beaucoup de sa popularite de ses efforts pour encourager une negociation reussie entre Republicains et Unionistes. L'une des raisons de son succes renouvele aujourd'hui, aux depends du Sinn Fein.

Reste la rivalite immuable entre les deux grands partis de droite qui disent tous deux ne pas concevoir collaborer au sein d'un meme gouvernement tant leur ideologie fondamentale differe, meme si leur programme politique pour l'economie et la societe n'est pas si different.

C'est pourquoi le Labour se retrouve en position d'etre l'un des partis sollicites pour former une coalition par l'un ou l'autre. Mais c'est aussi le cas des Greens lorsque leur position est favorable, et ce pourrait etre le cas du Sinn Fein, bien que Fianna Fail ait jure ne jamais collaborer avec ce parti, traditionnellement pour raisons de divergence sur le combat pour la reconquete du Nord, et l'utilisation de la violence notamment. Mais Fianna Fail, tentera le tout pour le tout pour rester au pouvoir, et Bertie de meme pour etre le seul Taoiseach elu trois fois consecutives depuis trente ans. Alors Fianna Fail - Sinn Fein, pourquoi pas...

What's so special about elections in the Republic of Ireland?

A slightly unusual form of proportional representation, known as the single transferable vote (STV), is used for elections to the Dáil. There is more than one seat in a constituency and voters indicate their candidates in order of preference by putting a number next to their name on the ballot ("1" for the favourite candidate, "2" for the next favoured, etc.).

A quota is established for each constituency when the votes are counted. This quota is calculated as follows. Let V be the number of valid votes. Let S be the number of seats in the constituency.
The quota Q is V ----- + 1 S+1 If there were 60,000 votes in a three seat constituency the quota would be ((60000 / 4) + 1) = 15,001 votes.

Counts are divided into rounds. In the first round, all first preferences are counted. At the end of each round, the votes to be counted during the next round are determined as follows - if one or more candidates receive the quota of votes they are deemed elected; the surplus votes of the most popular candidate are redistributed among the remaining (unelected) candidates according to the next preference - if no candidate has reached the quota, the candidate with the least number of votes is eliminated and his votes are redistributed among the remaining candidates according to the next preference Rounds are repeated until either all the seats are filled or the number of vacant seats equals the number of remaining candidates. In the latter case, the remaining candidates are deemed elected even though they got less than the quota of votes. If a candidate exceeds the quota on the first count, the excess votes are distributed in proportion to _all_ the votes for that candidate (i.e. the second preferences on all the ballots are counted). The actual votes transferred are chosen at random (obviously making sure that they are for the appropriate candidate). On subsequent rounds, the votes are chosen at random _without_ first counting all the next preferences. Transferred votes are transferred again before first preferences. Because counting is a more complicated process than in most other countries, it takes longer. Counting is not even started until the day after the election and can go on for days if candidates demand a recount. Most political parties have experts, called tally men, who (using local knowledge and years of experience) try to predict early on in the count what the result is going to be. A good tally man can tell the outcome to within a few hundred votes after only a few ballot boxes have been counted. The first-past-the-post system is used in Northern Ireland, except for elections to local councils and the European Parliament, when a slightly different form of proportional STV is used.

What are the political parties in the Republic?
Fianna Fáil, Bertie Ahern: http://www.fiannafail.ie/
Fine Gael, Enda Kenny: http://www.finegael.com/
Labour Party, Pat Rabite http://www.labour.ie/
Progressive Democrats Micheal Mc Dowell: http://ireland.iol.ie/pd/
Green Party, Trevor Sargent: http://www.imsgrp.com/greenparty/
Sinn Féin, Gerry Adams: http://sinnfein.ie/

From: Irish FAQ - Politics

jeudi 24 mai 2007

Apres le bourrage des urnes...

... on les jette a l'eau. Ah non c'est pas ca. Ca c'est en Corse au temps d'Asterix.

Plus traditionnellement, on compte.

Le comptage des voix selon le systeme electoral evoque hier est un moment intense et melo-dramatique de la vie democratique irlandaise. A 8h demain matin, les Tally Men se mettront a l'oeuvre, sous l'etroite surveillance des medias et des candidats. Des 11h du matin, RTE diffuse sur ses chaines de tele et radio les commentaires counties par counties, en direct, du depouillement des urnes. Les premiers sieges seront pourvus en debut d'apres-midi et les premiers resultats definitifs connus entre 15h et 17h. A ce moment-la, le vrai suspense commence. La nation retient veritablement son souffle tandis que s'effectue sous ses yeux le report des voix, qui determineront le resultat fnal, et la couleur de la prochaine coalition gouvernementale, ou du parti unique dominant.

Beaucoup ont prevu de rentrer plus tot du travail, vers 15h ou 16h, pour suivre l'evolution des resultats en direct. C'est comme une soiree d'elections legislatives en France, qui peut s'eterniser jusqu'a plusieurs jours si les resultats sont serres dans certains counties et necessitent que tous les choix de tous les bulletins exprimes soient examines.

A noter la similitude avec les presidentielles francaises: mus par leur desir de changement, de s'impliquer pour apporter sa pierre a l'edifice en esperant que chaque vote compte et puisse faire la difference, les electeurs, jeunes et vieux, se sont deplaces en masse. La participation approche les 80% dans certains counties, environ 70% au plan national. Les ouvriers et les quartiers defavorises, une fois n'est pas coutume, se sont mobilises.
L'election avait tres savamment ete programmee un jeudi par le pouvoir en place, alors que la demande etait forte pour un scrutin programme un vendredi ou durant un weekend. Raison? Les etudiants sont en majorite anti-Fianna Fail, c'est encore plus vrai a l'heure actuelle alors qu'ils assistent perplexes a la fievre du succes economique, ses effets devastateurs sur la societe , et se demandent s'ils seront ceux qui paieront le prix fort du ralentissement de la croissance. Ainsi la Bertie's Team comptait sur l'impossibilite pour les etudiants de quitter leurs universites en pleine semaine, et en pleine periode d'examens..., pour eliminer quelques milliers de voix peu favorables. Mais autre fait remarquable, malgre cela, un tres grand nombre d'etudiants ont fait le voyage aller-retour dans la journee pour aller voter dans leur county natal, avant de rentrer bucher cette nuit et composer demain.

Les irlandais qui l'attendent croient deja pouvoir associer a tous ces indicateurs la fraicheur bienfaisante de l'air du changement. Mmmh... On l'a senti aussi en France, n'ai-je cesse de repeter toute la journee, avec les memes indicateurs quasiment. On connait la suite... Peu importe, ils y croient. Ils ont raison. Ce pays apres tout est bien plus pragmatique et raisonnable que la France....

Qui vivra verra, che sera sera. La journee sera longue. Update et dechiffrage des resultats apres le boulot.

Poll Day: tous aux urnes !

Election 2007 News, analysis, features, interaction and the latest Gift Grub on The Irish Times


Le theme principal de ces elections: l'argent! Nous sommes dans un pays ou il en circule enormement, entre les mains des entreprises, des pouvoirs publics, des travailleurs (tous corps de metiers confondus), hormis une petite tranche de laisses pour comptes dont on a du mal a defendre la difficulte a suivre la cadence infernale sans se faire traiter d'arriere souhaitant le retour a la Famine et l'emigration ou pire, de "rabat-joie" !

La force electorale de la droite en place actuellement ne sont pas les plus de soixante ans, mais bien egalement des baby boomers: les 25 - 40 ans, qui profitent de la manne economique, premiere generation a ne pas devoir emigrer, et constituent un electorat dynamique et nombreux partage entre desir d'alternance politique et envie d'assurer le statu quo economique pour continuer a s'en mettre plein les poches. La principale alternative est l'autre parti de droite, Fine Gael, qui ne se differencie du parti en place, Fianna Fail, que par sa "moralite" affichee. Le Labour propose aux electeurs de leur donner les moyens de former une coalition gouvernementale avec le Fine Gael. L'alliance parait contre-nature, j'ai eu du mal a m'y faire, mais c'est le fruit d'un pragmatisme inspire, le meme qu'experimente Sarkozy en ce moment. A l'heure actuelle les differences entre les 3 grands partis sont plus de methode que sur l'ideologie. Tout le monde en veut pour son argent, chacun propose une facon differente d'en profiter.

Sur la droite en Irlande: Droites d'Europe a l'unisson

  • Systeme electoral

166 membres du Parlement (Dail) seront elus selon un systeme qui permet aux electeurs de les classifier selon leurs preferences. De 3 a 5 sieges selon les circonscriptions (counties), les electeurs choisissent qui est leur N.1, puis N.2, etc.
Le vote N.1 est celui comptabilise en premier. Si un candidat atteint le seuil des voix requises pour etre elu, le surplus de ses voix est reporte sur les candidats suivants indiques par ses electeurs. S'il a un surplus de 500 voix, on reprend les 500 premiers bulletins (deja comptabilises) afin de reporter 500 voix sur les autres candidats, et ainsi de suite jusqu'a ce que tous les sieges soient pourvus.
Le systeme est a priori le plus democratique qui soit, le seul probleme c'est que des bulletins peuvent facilement ne servir a rien car jamais comptabilises. Un vote electronique pourrait contribuer a ce que le resultat du scrutin soit absolument proportionnel au choix des electeurs.

Une certaine majorite est requise pour qu'un gouvernement soit forme par un parti. Il lui faut ensuite l'approbation du Parlement. Ainsi pour s'assurer le soutien d'une majorite stable d'elus il est quasi automatique que le parti vainqueur s'allie au second pour former une coalition gouvernementale, a condition qu'ils puissent s'entendre.


  • Irish Labour et gauche irlandaise

Le scenario ideal envisage est une coalition arc-en-ciel Greens / Verts - Labour / Travaillistes - Fine Gael. Il est probable que le Labour arrive second et ait a decider s'il veut ou non former un gouvernement avec le Fianna Fail s'il est reconduit.

La gauche irlandaise est representee par:
- Les Verts, une force montante, c'est la premiere fois qu'ils ont un discours coherent aux yeux du pays, DSK dirait qu'ils ont choisi la voie du socialisme du reel. Ils restent tout de meme largement a cote de la plaque pour beaucoup, leur programme social est identique a celui du PS, leur programme environnemental ambitieux, parfois trop extremiste pour etre apprecie (opposition systematique a toute "modernite" a Waterford).
- Sinn Fein qui connait un regain de popularite apres la paix definitivement concluse en Irlande du Nord en Mars et la collaboration des ennemis mortels d'hier - defauts: tres fortement teinte de marxisme, le Sinn Feinn trop centre sur le Nord et le conflit n'a guere evolue sur les questions de societe, et n'a aucune credibilite economique malgre ses efforts rassurants pour la suite. Le Sinn Feinn a fait une percee aux dernieres elections il y a 5 ans. Gerry Adams est elu dans le Nord mais il est le visage de la campagne en Republique.
- Socialistes: 2 elus, ultra-minoritaires et confidentiels
- Parti des Travailleurs: quelques elus dans les rares zones industrielles comme Waterford, tres lutte des classes
- il y a un certain nombre d'"Independants" mais beaucoup sont d'anciens Fianna Fail qui attendent que le ras le bol tourne en leur faveur.

- Le Irish Labour a tout a gagne dans ces elections. Il y a une forte demande d'alternance, et de services publics. A droite le Fianna Fail (=RPR), parti d'Europe ayant passe le plus de temps au pouvoir, mene le pays depuis 10 ans, et le Fine Gael (=UDF). Dans un systeme ou le gouvernement se fait par coalition de deux partis, Fine Gael et Labour proposent aux electeurs de leur donner une majorite pour exclure le Fianna Fail. Le leader du Labour, Pat Rabitte, est un homme extremement charismatique, populaire, grand orateur, son discours est apprecie au dela des sympathisants Labour. Le leader du Fine Gael, Enda Kenny, est plus faible, il manque d'energie, son discours est plus confus, moins concret. Il fait perdre un peu de credibilite gouvernementale a son parti, on predit que les electeurs de droite lui preferent celui qui mene la barque depuis longtemps. C'est pourquoi le Labour sera tres vraisemblablement en position de gouverner avec le Fianna Fail qui sera certainement reconduit, malgre le mecontentement general, sur le theme "continuons le travail accompli jusqu'ici", une non-rupture assumee. Le Labour a annonce avoir refuse une coalition avec le Fianna Fail, mais devra se raviser si les sondages qui donnent le Premier Ministre largement gagnant, alors qu'il etait perdu il y a quelques jours (un peu extreme et opportun a mon gout) se confirment. Une precedente experience les avait exclu totalement du pouvoir pour laisser place a la coalition ultra-liberale qui conduit l'Irlande depuis 10 ans. Le Labour dans un pur esprit irlandais de pragmatisme pourrait revenir sur sa parole. Son theme de campagne "Mais etes-vous heureux?" Sous ententu: ok, nous avons tous du boulot, nous bossons comme des malades 10h par jour, nous avons une maison immense, 2 voitures, un compte en banque plein a craquer, mais en profitons-nous?? Et surtout, dans quel etat est le pays, ne merite-t-il pas mieux?


  • Contexte economique (et social)

Un bon article sur le contexte des elections qui se jouent jeudi en Irlande, typique du discours de ceux qui ne regardant pas plus loin que le flamboyant succes economique vantent les merites de la politique liberale et opportuniste de l'une des droites les plus corrompues et populistes de l'UE:

Pour gagner, Bertie Ahern vante une Irlande "fabuleusement forte"
LE MONDE 21.05.07 13h24 • Mis à jour le 21.05.07 13h24 DUBLIN ENVOYÉ SPÉCIAL

Ce jour-là, Bertie Ahern, 55 ans, mène campagne dans son fief. Le taoiseach - premier ministre irlandais - dévoile le programme sportif de son parti, le Fianna Fail. L'événement a lieu au dernier étage de la Maison de la danse, un complexe culturel flambant neuf, dressé, à Dublin, au coeur de sa circonscription. L'ambiance est bon enfant, à l'image de l'hôte de passage qui serre les mains des quelque deux cents invités. "Et maintenant, parcourons ensemble les prochaines étapes !", proclame le slogan du principal parti au pouvoir.

Les Irlandais répondront-ils favorablement à cette invite au moment d'élire, jeudi 24 mai, les 166 députés du Dail, la Chambre basse du Parlement ? Accorderont-ils un troisième mandat au premier ministre sortant ? Impossible à prédire, tant la coalition sortante de centre droit entre le Fianna Fail et les démocrates progressistes, et celle, de centre gauche, entre le Fine Gaël et le Labour, qui veut la remplacer, sont au coude-à-coude dans les sondages. Chacune est créditée de 37 % à 40 %. L'électorat est divisé par moitié, mais le Fianna Fail devrait rester, de loin, le premier parti.

L'Irlande applique un mode de scrutin à un tour, complexe et original, la représentation proportionnelle avec transfert des surplus de voix. Ce système, très démocratique, exclut pratiquement qu'une seule formation puisse obtenir la majorité absolue des sièges, même si le Fianna Fail l'avait frôlée lors du dernier scrutin, en 2002, en écrasant le Fine Gaël. Il facilite les coalitions et favorise les quatre petits partis, promus "faiseurs de roi" par le précieux appoint qu'ils accordent aux deux grands.

Les démocrates progressistes, ultralibéraux avoués, sont en chute libre. Leur prestation gouvernementale a déçu, notamment dans le domaine de la santé, premier souci des Irlandais. La coalition sortante s'en trouve affaiblie. Laminé en 2002, le Fine Gaël, que dirige Enda Kelly, un ancien enseignant de 56 ans, devrait retrouver son influence d'antan. S'il l'emporte, il gouvernera avec le Labour de Pat Rabbitte dans une coalition "arc-en-ciel".

Arrivé au pouvoir le 8 mai en Irlande du Nord, aux côtés des protestants de Ian Paisley, le Sinn Fein de Gerry Adams rêve de gérer des ministères au Sud et recentre son discours populiste. Mais les deux coalitions excluent a priori de l'intégrer. La grande inconnue : les Verts. Rompant avec leurs archaïsmes d'hier, ils ont fait une campagne active, ont le vent en poupe et peuvent basculer dans un camp comme dans l'autre.

Les portraits de MM. Ahern et Kelly, qui ornent les réverbères de Dublin, et le long débat télévisé qui les a opposés le 17 mai, donnent à leur bataille un air présidentiel. Cette personnalisation de la campagne tient à l'absence de clivage idéologique entre les deux blocs. Depuis dix ans, la vie politique se focalise sur l'homme qui la domine, "Bertie", comme chacun l'appelle ici. Au cours des derniers mois, il a été l'objet d'une sombre controverse, pour avoir reçu de l'argent d'amis hommes d'affaires lorsqu'il était ministre des finances en 1993 et 1994. Il s'est excusé, en assurant avoir remboursé tous ses emprunts. Sa popularité ne semble pas en avoir pâti.

Les Irlandais continuent de faire confiance à cet homme du peuple, proche des gens et enclin au consensus. Mais ils se méfient de son parti, qu'ils jugent trop tenté par un clientélisme traditionnel. Les électeurs se souviendront-ils, devant les urnes, des deux moments de gloire nationale que vient de vivre "Bertie" ? A Belfast, où la formation du gouvernement partagé récompensait ses efforts de "coparrain" de la paix scellée sous l'égide de Tony Blair. A Londres, le 15 mai, où il fut le premier chef d'un gouvernement irlandais à s'adresser aux députés et aux Lords britanniques rassemblés pour la circonstance.

"Bertie" a centré sa campagne sur un thème-clé : défendre la prospérité de l'Irlande, pays "fabuleusement fort", face aux risques de la mondialisation. Ces dangers sont réels. La forte hausse des salaires et un certain retard en matière d'infrastructures ont commencé d'éroder la compétitivité de l'île. Le rythme des délocalisations s'accélère. L'inflation, nourrie par le coût de l'énergie, reste supérieure d'un point à la moyenne européenne.

Les recettes du "miracle" irlandais continuent néanmoins de fonctionner : l'environnement favorable aux entreprises, l'accueil des investisseurs étrangers attirés par la faible fiscalité, la solidité de l'agriculture, la qualité du partenariat social, l'excellence de l'enseignement, l'accent mis sur la recherche. D'où le plein emploi et une croissance double de celle de l'UE. L'Irlande est le deuxième pays le plus riche d'Europe per capita. Mais, au bout du compte, "Bertie" pourrait, malgré son bilan très honorable, être surtout victime d'une aspiration naturelle et typiquement irlandaise : le désir d'alternance.

Jean-Pierre Langellier
Article paru dans l'édition du 22.05.07.


COMMENTAIRE

Precision: le rival du Premier Ministre se nomme Enda Kenny et non pas Kelly. Visiblement l'envoye special du Monde n'est pas reste assez lontemps sur place pour lire correctement les affiches de campagne.

Quelques bemols sur le "bilan honorable" du Premier Ministre actuel.

Le principal enjeu de ces elections sont les services publics et la repartition de la richesse creee per capita: le gouvernement construit des routes mais pas de lignes de chemin de fer, tram et metro a Dublin mais ne se preoccupe pas de reorganiser le maillage de transport public du territoire. L'enseignement est "excellent" car il fabrique des machines a servir les entreprises. Il faut reconnaitre que cela sert formidablement l'economie, mais on aimerait que les Humanites ne soient pas une rarete elitiste dans le cursus de rares etudiants. Waterford, 5eme des 5 grandes villes du pays, reclame en vain que son IUT devienne l'Universite de tout le Sud Est. La situation ici est un peu comme si les etudiants de la region PACA n'avait pas d'autres universites que celles de Toulouse ou Lyon a disposition.
Les ecoles primaires et secondaires echappent miraculeusement a la manne economique: dans nombre d'etablissements des collectes sont organisees entre parents pour reparer les infrastructures et l'equipement.
L'Irlande sur de nombreux aspects, et de l'aveu meme des irlandais, reste un pays du Tiers-Monde. On ne dit plus Tiers-Monde, c'est vrai, mais dans certains secteurs, l'Irlande n'est certes pas en voie de developpement.

La crise la plus durable est celle nee des revendications des infirmieres: il y a 24 ans, un accord a ete conclu, stipulant que des que les finances publiques le permettraient, les salaires seraient revalorisees. En attendant, comme a tout le pays, il leur etait demande un effort particulier pour relever la Nation de l'Etat quasi-miserable dans laquelle elle se trouvait. Pari gagne, les efforts payent aujourd'hui. Les infirmieres, apres 15 ans de croissance a plein regime, reclament que soit tenue la parole donnee (par ce meme parti au pouvoir alors): 10% d'augmentation de salaire, une semaine de 35h. Impossible, repond la Ministre de la Sante, car si on accede a une telle demande, les policiers se presenteront avec des pretentions similaires, puis les chauffeurs de bus, etc... et le pays court a sa perte.

L'argument "de poids" contre une coalition entre le Fine Gael qui veut le "changement" et le Labour: fuite des investiseurs devant une gauche archaique, ralentissement economique, taxes elevees.
Effectivement l'entreprise est privilegiee au niveau fiscal, au nom de l'effort economique. Et puisque tout le monde doit participer, l'Irlande est l'un des pays les plus taxes d'Europe. Entre impots sur le revenu (a la source) et TVA, nous approchons les 60%. A en croire le gouvernement, l'entreprise le vaut bien.
Ainsi la question principale pour les citoyens et electeurs, c'est celle du retour sur investissement, sous forme de services publics de Sante, Transport, Education, protection de l'Environnement. Le gouvernement irlandais a annonce un excedent de 2 milliards d'euros dans son budget 2007. A part un saupoudrage genereux sur les petites retraites et les minima sociaux (pour gagner le vote des "pauvres ignorants"), tout est reste dans les Caisses au pretexte qu'il faut etre prudent et maintenir les efforts pour continuer a sauver l'economie.

La meme logique domine "la qualite du partenariat social" que vante le journaliste. Le mouvement syndical irlandais s'est saborde dans les annees 80 pour ne pas subir le sort de celui britannique, lamine et jete a terre par la Dame de Fer. Sous la forme d'un contrat tripartite exemplaire, entreprise / Etat / syndicats, le dialogue social se resume a l'acceptation par les syndicats de ce qui est propose par les acteurs economiques, comme une feuille de route febrilement suivie pour asurer la survie du pays. L'Etat veille au grain: l'interet prive, c'est l'avenir de la Nation. Une timide grogne s'est fait jour depuis deux ou trois ans mais elle s'agite dans le vide du mepris le plus total de la part du gouvernement, et de la partie de la population encore influencee par la discipline catholique.


Tres informe et tres juste:

L'immigration des travailleurs polonais, un pari gagnant pour l'économie irlandaise
LE MONDE 23.05.07 12h58 • Mis à jour le 23.05.07 14h08 DUBLIN ENVOYÉ SPÉCIAL

Heureux comme un Polonais en Irlande ! C'est un slogan qui ne choquerait pas Marcin, 26 ans, serveur dans un grand hôtel de Dublin. Arrivé de Cracovie il y a deux mois, embauché sur-le-champ, il trouve la ville à son goût. Sa fiancée, qui l'accompagne, travaille dans un casino. Malgré la vie chère, le couple épargne chaque mois, en vue, le jour venu, du retour au pays, mariage compris. Grâce à leur futur pécule, Marcin espère alors ouvrir un bar ou un restaurant.

Ce jeune homme fait partie des quelque 30 % d'immigrants polonais qui n'envisagent pas de s'éterniser en Irlande. Un sur deux, en revanche, souhaite rester dans l'île quelques années, voire s'y enraciner. L'Irlande, qui vote jeudi 24 avril pour le renouvellement de son parlement, est le seul pays, avec la Suède et le Royaume-Uni, à avoir ouvert librement son marché du travail aux ressortissants des dix nouveaux pays membres de l'UE dès l'élargissement de 2004. Depuis, 330 000 Polonais sont venus travailler ici, attirés par le plein-emploi. Il en reste officiellement autour de 100 000, dûment enregistrés. En réalité, ils sont nettement plus.

Selon les chiffres de la FAS, le service gouvernemental de l'emploi, la main-d'oeuvre étrangère représente 11 % de la population active, dont près de 5 % sont Polonais. D'après une enquête éclair, conduite en 2006 en une seule journée dans l'ensemble des agences de la FAS, les demandeurs d'emploi représentaient 94 nationalités différentes.

Sur cette terre d'émigration séculaire, où le phénomène contraire était inconnu jusqu'au renversement de tendance des années 1990, fruit d'un essor économique aussi étincelant que soudain, les Polonais, "migrants modèles", blancs et catholiques, sont les bienvenus et s'intègrent parfaitement. Ils n'étaient pas visés par l'unique manifestation d'inquiétude survenue depuis 2004 à propos des travailleurs de l'Est. En décembre 2005, les syndicats, le gouvernement et l'opinion s'étaient mobilisés face au projet de remplacer les employés d'Irish Ferries par des équipages lettons sous-payés. La grève se transforma en une protestation contre le sort réservé aux malheureux marins baltes.

Un immigrant polonais sur deux est un travailleur manuel, notamment dans l'agriculture, l'industrie alimentaire et la construction. Beaucoup ont trouvé un emploi dans les services : hôtellerie, restauration ou commerce de détail. Certains, déjà très bien formés dans leur pays d'origine, sont ingénieurs, architectes ou informaticiens. La plupart gagnent entre 1 000 et 2 000 euros net par mois, soit entre cinq et dix fois plus que chez eux.

La maîtrise de l'anglais est un atout essentiel, qui permet aux Polonais, à travail égal, de gagner presque autant que les Irlandais. "Nous mettons l'accent sur l'apprentissage ou la mise à niveau linguistique", souligne Roger Fox, l'un des directeurs de la FAS. En attendant, le pays d'accueil s'efforce aussi de s'adapter. Les ministères, les banques, voire la police, donnent des cours de polonais à leurs employés ou embauchent des agents bilingues.

L'immigration polonaise a stimulé certains secteurs d'activité. La demande immobilière s'est accrue. Les compagnies aériennes à bas coût prospèrent. Ryanair assure, à elle seule, des liaisons avec neuf villes de Pologne. Les importations de produits alimentaires venus de Pologne ont augmenté. Les banques, les assurances et les entreprises de télécommunications ont trouvé de nouveaux clients, et les églises, de nouveaux fidèles. Les médias ont de nouveaux lecteurs. Des sites Internet ont fleuri, ainsi que les journaux édités en polonais.

Dans ce jeu sans perdants, chacun trouve son compte. Les Polonais rapatrient chaque année dans leur pays quelque 70 millions d'euros. Pour l'Irlande, en plein boom, les Polonais sont une chance, le flux des migrants satisfaisant à peu près la demande de main-d'oeuvre. Sans eux, l'économie aurait sans doute perdu plusieurs points de croissance.

Le recours à l'immigration de masse est l'une des réponses du gouvernement à l'érosion récente de la productivité. Puiser dans un vivier de main-d'oeuvre sensiblement moins payée que les salariés irlandais donne de l'air aux entreprises. Reste à savoir combien de temps tout cela durera. La réponse dépend plus du rythme des progrès de l'économie polonaise que du marché du travail irlandais, encore promis à un bel avenir.

Jean-Pierre Langellier
Article paru dans l'édition du 24.05.07.

Aussi: L'economie irlandaise vit de l'immigration, Immigres et politique en Irlande / Immigrants and politics in Ireland

mercredi 23 mai 2007

Bienvenue au Club. En attendant de voir...

Notez bien les noms des pays barbares qui font l'Axe du Mal de la liberte d'expression sur Internet. Bientot nous en ferons partie. Mais de facon plus subtile. legale. Organisee. Au nom de l'ordre et de la securite. De la lutte contre les sinistres personages qui nous mettent en danger.


Pour Amnesty International, Internet est le nouveau front de la liberté d'expression
LEMONDE.FR avec AFP 23.05.07 13h12 • Mis à jour le 23.05.07 13h12

Dans son dernier rapport annuel, publié mercredi 23 mai, Amnesty International fait d'Internet le nouveau front pour la lutte en faveur des droits de l'Homme."A l'ère de la technologie, Internet représente la nouvelle frontière dans la lutte pour le droit à la dissidence", souligne Irène Khan, la secrétaire générale de l'organisation non gouvernementale, remarquant que de nombreux Etats s'évertuent à réduire au silence les "cyberdissidents".

Pour Amnesty, la censure trouve un appui parmi les entreprises de télécommunications. "Les autorités de certains pays – Arabie saoudite, Biélorussie, Chine, Egypte, Iran et Tunisie, entre autres – s'assurent la collaboration des plus grandes sociétés informatiques mondiales pour contrôler les chats, supprimer des blogs, brider les moteurs de recherche et bloquer l'accès à des sites", constate Mme Khan.
"Des gens sont emprisonnés en Chine, en Egypte, en Ouzbékistan, en Syrie et au Vietnam pour avoir publié et partagé des informations en ligne", poursuit la responsable de l'ONG, dressant un panorama mondial des atteintes aux libertés. De fait, en Chine, l'accès à plusieurs centaines de sites internationaux a été bloqué et des milliers de sites chinois ont été fermés. Amnesty cite en exemple l'intellectuelle tibétaine Woeser, dont le blog a été fermé à plusieurs reprises, pour avoir critiqué le rôle de la Chine au Tibet.

Le Vietnam est particulièrement pointé du doigt pour avoir cherché à renforcer son contrôle sur Internet en adoptant une nouvelle réglementation. Les exploitants de cybercafés et les fournisseurs d'accès sont désormais chargés de surveiller les internautes et l'interdiction d'accès à certains sites s'est accru. Des signataires d'une pétition en ligne appelant à un changement politique pacifique au Vietnam ont même été harcelés et interrogés, et leurs ordinateurs ont été confisqués.

Des blogueurs ont également été arrêtés et condamnés à des peines de prison ou à la flagellation en Iran, où "l'accès à Internet est de plus en plus strictement contrôlé", s'indigne aussi l'association.

Voir aussi:
Le cote obscur de la force: non au controle d'Internet!
Censure: "Ruptures", un juge en colere et son livre censure

Les Freres Katastrov


Tranche de vie: les finesses de l'Homme-Patate, the man they call "The Crisp"...



Je regrette de ne pas pouvoir vous parler des elections qui ont lieu jeudi autant que je le souhaiterais, mais voici une indication sur la saveur de cette campagne. De controverses en accusations, le debat ne manque pas de sel !

Au milieu du combat de la politique politicienne, un homme s'est eleve: Mr Tayto. Pas de promesses, que des slogans ! Telle est sa devise.

Son film de campagne:





Oui, Mr Tayto est une patate. Et alors? Tout le monde a droit a exercer ses droits civiques comme il l'entend. Mr Tayto lui n'entend pas grand chose, et il comprend encore moins. Outre ses points de politique discutables ("la taille des classes? elle ne devraient jamais etre en dessous de 12 x 9" cherchez la blague patatesque...), il n'a pas d'idee. Ben ouais, c'est une patate, faut pas trop lui en demander non plus.

Mr Tayto est de tous temps le N. 1 de l'Irlande, et la marque de chips Tayto (les meilleures soit dit en passant, vivement recommandees) se paye une campagne de pub royale en calquant la campagne electorale en court: affiches, clip, pub teles et radio, il est, ils sont, partout ! Avec humour, parfois lourd mais toujours drole. On s'en souviendra... c'est bien le but non?

D'ailleurs Mr Tayto a decide de ne pas se presenter finalement. C'est ce qu'il annonce ce soir sur son blog : il se retire au derrnier moment. Choc ! A-t-il subi des pressions? Recu des menaces ? Pourquoi ? Pourquoi recule-t-il si pres du but ? De quoi entretenir le suspense, intensement... Mais peu importe, Mr Tayto est la, ancre dans nos coeurs, rive a nos estomacs. En Irlande la passion des chips dites ici "crips" est en chacun, elle est la, chevillee au corps (comme dirait Royal) des petits comme des grands. Raisons de coeur que la raison ne connait pas.

Je vous invite en hommage au courage d'un homme-patate qui a ose reclamer sa place dans le debat public, s'elevant contre le systeme, sans idees, sans arguments, a vous essayer a une specialite nationale: le "Crips Sandwich".

Crisp Sandwich: "crisps" / chips, slices of very soft bread / pain de mie bien mou, 1 apple / 1 pomme, possibly: butter / beurre eventuellement.

Butter your bread / Beurrer votre pain.

Put some very thin slices of apple on top / Posez-y quelques tranches de pommes tres fines et des chips.

Eat, it's crunchy, crumbly, and it's irish children (small and big) favourite snack ! / Croquez, ca croustille, ca miette, c'est l'en-cas prefere des enfants irlandais, petits et grands !

All you want to know on Mr Tayto is HERE

mardi 22 mai 2007

Menage de Printemps

Le directeur adjoint de campagne de Nicolas Sarkozy rejoint la direction de TF1

ou Vive la France Berlusconienne, tandis que

La rédaction du "Monde" s'oppose à la reconduction de M. Colombani à la tête du groupe

M. Colombani qui, comme par nasar, a appele a voter Royal aux deux tours de la presidentielle.

Je me marre !!

Tant qu'on peut...

"It's Springtime for Sarko,
and the Sarkosie...."

Any fans of The Producers ?


vendredi 18 mai 2007

Canvassing: le balet des therapistes de la Nation

Je vous invite a aller lire chez Maeve sa synthese de la vie politique en Irlande et du contexte economique sur Magique Irlande: Les partis politiques de la Republique d'Irlande et Le "miracle" economique irlandais et sa surprise du chef (contexte economique et revers de la medaille).

A decouvrir aussi le manifeste citoyen de William Wall que vous trouverez sur son site in English : A citizen's manifesto.

Devant les déconvenues du "miracle économique" irlandais et surtout la manière dont le Fianna Fail et les Progressive Democrats (les mal-nommés!), partis majoritaires, gèrent le pays, certains prennent la plume pour crier ouvertement leur désaccord. Parmi eux, William Wall, écrivain et poète irlandais, a eu l'idée, pour les élections législatives de mettre à disposition de ses compatriotes un Manifeste du citoyen téléchargeable sur son site. Sandrine et moi nous avons trouvé que c'était une bonne idée et pensé que l'on devrait faire la même chose en France : noter au fur et à mesure des cinq ans de "sarkosie" tout ce qui ne va pas et sortir la "douloureuse" le moment adéquat et la transmettre à l'UMP...

En Irlande la vie est tres localisee, le Parlement est limite, et parce que les elections locales sont le scrutin decisif pour la composition du gouvernement et la nature de la politique du pays, les deputes sont tres proches des citoyens. Il faut leur accorder ce merite qu'ils ne menagent pas leurs efforts, bien que par force, mais il faut louer leur volonte. Tout au long de l'annee ils sont 7 jours sur 7 a la merci de leurs administres qui les approchent avec toutes sortes de problemes (une dispute de voisinnage, une place d'hopital qui se fait attendre, un chien perdu, la famine dans le monde) et le ferme espoir de les voir tout regler. Les elus sont souvent bien plus locaux que chez nous, le concept de parachute politique est un phenomene inconnu dans un pays ou dans le corps electoral quasiment tout le monde connait localement tout le monde, de cousinnages en voisinnages. C'est un peu Chirac en Correze dans tous les counties, et l'analogie n'est pas innocente car le clientelisme et le favoritisme d'elu a citoyen fonctionne bien evidemment plein regime.
A titre d'exemple, un nouveau centre hospitalier national pour enfants est en construction. Une compan=gnie privee avait propose de se charger de l';investissement, sur un terraine n campagne a l'oiuest de Dublin afin qu'il soit facilement accessible depuis tout le territoire via l'autoroute. Pour une fois le gouvernement a decide que l'initiative privee si chere a son coeur ne serait pas la meilleure solution, et l'argent public sera utilise pour financer un batiment tout modernite certes et absolument indispensable, mais dans la circonscription du Premier Ministre, ce cher Bertie, en plein coeur du Dublin chic, deja congestionne, certes equipes de tous les moyens de transport a disposition (bus, train, Tram, route) mais etouffe par la circulation, ce qui signifie un voyage-periple long et fatigant pour les familles desirant emmener un enfant malade a l'hopital depuis quasiment n'importe ou depuis hors de la capitale, a laquelle le premier emplacement suggere etait tout aussi accessible et pratique.

En tant d'elections tout augmente en intensite. Les deputes Fianna Fail, le parti de Bertie ("Bertie's Team" dans le texte) promettent a Waterford les realisations les plus affriolantes. Pour Martin Cullen, le Ministre des Transport, Waterford a besoin de Transports. Rien d'autres. L'un de ses acolytes a promis un nouveau stade a la ville qui vient de remporter une victoire historique en hurling, facteur emotion, alors qu'on ne lui en demandait pas tant.

Le plus deroutant pour les etrangers, notamment les frenchies, peu habitues a ce degre de democratie, c'est de voir debarquer a sa porte les deputes ou candidats eux-memes, qui demarchent les electeurs comme des VRP et tentent de convaincre en faveur de leur parti, sur le pas de la porte, apres le boulot, entre 18h et 21h car beaucoup sont jeunes et travaillent, ou en journee avec un discours adapte a la menagere au foyer. Bien sur ils ne negligent ni les commerces, ni les places publiques, et c'est un balet etrange que celui de ces candidats qui sillonent les rues et les quartiers, frappant a chaque porte, entrant dans chaque boutique, leur aides de campagne au flanc, leur paperasse electorale sous le bras.

J'ai loupe le candidat Labour ou celui du Parti des Travailleurs, a qui j'aurais volontiers demande pourquoi il n'a pas change de coiffure depuis 1954 et s'il trouve ca drole de ridiculiser les rares socialistes de ce pays avec sa moustache a la Lech Walesa, mal taillee.
Par contre le train Fianna Fail a sonne trois fois a ma porte. A chaque fois je l'ai senti venir et n'ai pas repondu. Hier l'un d'eux est passe mais comme je le narguais derriere ma porte il a glisse un petit flyer par la boite aux lettres ou il etait ecrit "Sorry I missed you, John". Aaaahh... quand je vous dis qu'ils sont gentils. Mon Irish est mecontent de les avoir loupes, car il avait prepare mentalement une liste de douces insultes a leur intention.
C'est aussi le sens de la demarche de William Wall: avoir un texte tout prepare, pour savoir quoi leur repondre au moment ou ils frapperaient a sa porte pour marchander sa voix. Son bilan personnel qu'il veut proposer aux representants locaux du gouvernement en place de jeter a la figure de ceux qui veulent le bien du peuple mais n'en entendent que ce qui leur plait, de qui leur plait.

Car l'une des fonctions principales de ce balet regulier, c'est aussi pour les elus et candidats de "tater le poul" du pays, et pour les electeurs un deversoir d'espoirs et de frustrations, avec la satisfaction que quelqu'un qui fasse partie du systeme ecoute, un peu a la maniere des debats participatifs que la France a connu en 2006-2007. Une sorte de therapie de groupe a echelle nationale de quelques semaines chaque 5 annees, et plus locale entre-temps, lors des elections municipales ou de comptes.

Etat de grace ?

N'en a-t-il pas assez, dit, pas assez fait jusqu'a present ? Je suis choquee par cette espece d'etat de grace dont NS beneficie depuis son election. On n'attend pas de la presse ni analyse, ni impartialite, ce temps-la est revolu. Comme si cela ne suffisait pas, tous les moderes de France et de Navarre se laissent emporter dans le tourbillon de folie victorieuse des adorateurs du nouveau Monarque de la Republique.
Attendons de voir, avant de critiquer. Attendons de voir, avant de manifester. Vraiment?? Alors par la magie des urnes le Premier Flic de France qui reve de la Presidence depuis qu'il a six ans et n'a cesse de trahir et ecraser autrui sur son passage pour y arriver s'est transforme telle Cendrillon et sa citrouille en democrate et republicain?? Decidement, l'homme de la rupture a reussi son cou, le rapt des cerveaux.

Mefiez-vous, tout est possible, c'est lui qui l'a dit, et je crois bien que c'est une promesse qui ne va pas engager que ceux qui ont bien voulu la recevoir. Si Chirac a pris le pouvoir pour ne rien en faire, Sarko lui a toujours su ce qu'il en ferait, et quelle trace dans l'Histoire il voudrait laisser. Ses petits potes des affaires et ses amities fascisantes sont la derriere pour le pousser.

C'est trop? Non, non, replongez-vous dans l'Histoire recente de l'Italie. Et je dis bien recente, dans le contexte de la Republique et la democratie des annees 90.

Tiens, puisqu'on parle de fascistes et d'Italie:


Nicolas Sarkozy à l'afficheLe parti de droite conservatrice Alliance nationale de Gianfranco Fini salue, dans les rues de Rome, la victoire de Sarkozy à la présidence française via des affiches où l'on peut lire "Sarkozy gagne, l'Europe change".

L'Alliance Nationale est le FN italien, directement issu d'un ancien parti se reclamant ouvertement du fascisme, mais ayant abandonne cette ligne de la sincerite car elle ne payait pas.

Les priorités, et les pièges, du nouveau "Roi Soleil"

Dérogeant à la tradition, Nicolas Sarkozy a levé son pouce en défilant, "à la JFK", relève le Guardian, sur les Champs-Elysées. "Le message était clair" : cet homme sera "proche du peuple et très visible". Ses priorités : restaurer les valeurs de la "vieille France" (fierté nationale, patriotisme, discipline, travail, sacrifice) pour The Independent, défendre les droits de l'homme et lutter contre le réchauffement climatique, note Xinhua, mais aussi "combattre la paralysie européenne et l'inertie nationale", titre le Daily Telegraph, pour qui le nouvel axe franco-germanique donnera la "migraine" à Gordon Brown, qui soutient l'adhésion d'Ankara. Pour le quotidien conservateur, son élection n'en est pas moins "un signe d'espoir pour la France et l'Europe". Il revient cependant sur les "pièges" qui attendent le nouveau résident de l'Elysée. 957 employés, 61 voitures, 7 scooters, 2 Airbus et 4 Falcon, 10 résidences officielles, un budget qui a explosé de 800 % du temps de Jacques Chirac... de quoi se prendre pour le "Roi Soleil". The Age revient lui aussi sur l'histoire et les fastes de ce "galant palace", quand le Daily Mail s'interroge : Cécilia Sarkozy sera-t-elle sa "femme fatale" ?

Source: Check-list Le Monde, 17 et 18 Mai 2007

mardi 15 mai 2007

Nos amis a poil

Fourrure - Plus de 130 000 personnes ont signé notre pétition. Poursuivons le combat !



Plus de 130 000 personnes ont à ce jour signé notre nouvelle pétition contre le commerce de fourrures de chiens et de chats et beaucoup nous arrivent encore. Grâce à votre mobilisation, nous allons gagner le combat contre cet odieux commerce !
Forte de votre soutien, la Fondation 30 Millions d'Amis poursuit son action au niveau européen pour obtenir l'interdiction définitive et stricte du commerce de fourrures de chiens et de chats.
La nouvelle pétition lancée en décembre dernier a déjà recueilli plus de 130 000 signatures. Elle a été mise en ligne suite à l'adoption d'une dérogation ambigüe par la Commission européenne.
Si cette dérogation était définitivement adoptée par le Parlement, elle encadrerait et légaliserait cet odieux commerce.
Pour éviter le pire, La Fondation remettra dans les prochains jours cette pétition destinée au Président du parlement européen. Elle demande d'adopter sans aucune dérogation l'interdiction de la fourrure de chiens et de chats.
En attendant, la Fondation vous demande de continuer à faire signer la pétition à vos proches et amis.
>> Signer la pétition.
>> Demander à un proche de signer la pétition en ligne.
>> Télécharger la pétition papier.
>> 8 ans de lutte acharnée contre le commerce de fourrures de chiens et de chats.
>> Faire un don à la Fondation 30 Millions d'Amis.

Article publié le : 14-05-07 sur 30 Millions d'amis .fr